Pellegrin ar(r)ête le pèlerin
Publié le 12 Août 2015
Ce coup-ci, départ de l'envers de Belledonne, Valmaure, pour la combe du Tépey.
J'ai choisi de rejoindre le col de Combache, départ de ma traversée, par l'ancien sentier plein sud, encore marqué en partie haute sur les cartes.
Première erreur : la date ! Ce sentier a quasi disparu et avec la végétation estivale, c'est vraiment pénible. En plus il fait chaud. Je n'avance pas. Si c'était à refaire, je viendrais ici en juin ou à l'automne. Une fois au col, j'attaque les arêtes de la première pointe (2398 m) atteinte sans difficulté. Je poursuis jusqu'au roc de Montet par cette même arête avec un passage bien délicat (du 3 très aérien) sur d'immenses écailles verticales, en espérant qu'elle ne se précipitent pas dans l'abîme.
Il commence à faire très chaud ; fort heureusement, un nuage va se former au-dessus de ma tête et y rester pratiquement tout le temps de ma progression
Objectif suivant : le roc Pellegrin. C'est là qu'on voit que les cartes IGN sont parfois approximatives ou erronées. Entre les sentiers/sentes qui n'existent plus, les tracés de ces sentiers parfois pas placés au bon endroit et les erreurs de cotes d'altitude, il y a du boulot. Le point bas entre Montet et Pellegrin est noté à 2470 m. Altimètre calés à cinq mètres près au sommet de Montet, je trouve 2440 m. Au-delà de ce collet, c'est assez délicat de rejoindre la brèche au pied de la voie normale du roc de Pellegrin. Des arêtes bien fines, des passages d'escalade et aussi des pentes d'herbe hyper raides. Je n'avance pas aussi vite que je ne le pensais.
La suite est évidente : la dalle en 3 de Pellegrin puis du terrain moins difficile et un peu d'escalade facile pour rejoindre le sommet.
Après avoir vu chamois et bouquetins à tous les étages depuis le début de la traversée, un lagopède femelle m'attend au sommet de Pellegrin
Je poursuis jusqu'au sommet ouest de Pellegrin, le point culminant. Je vais voir la suite. Oula. Quelle ruine !!! Appelez ça comme vous voulez ; pour moi ce sera les éboulis verticaux. Comment un tel amas peut-il tenir en équilibre ? Pas de quoi poser un rappel ; quand à descendre en solo là-dedans ; on est assez proche du suicide. Je jette l'éponge sans aucun regret.
Je redoute la decsente versant sud pour mes genoux : 800 m de dénivelé sur des pentes d'herbe. En 2004, avec les deux Nico nous avions gravi l'éperon de gauche et je me souviens d'une descente vraiment, vraiment pénible. Petit coup d'oeil au nord. Et si je rejoignais la combe des Roches (que je ne connais pas en plus) ? Je préfère de loin les pentes d'éboulis aux pentes d'herbe alors, après un petit coup d'oeil à la carte, c'est parti.
Un quart d'heure plus tard, je suis à 2150 m au niveau d'un ruisseau me permettant de refaire le plein d'eau. J'ai gagné entre trente et quarante minutes sur l'immonde descente de la combe sud. Je trouve rapidement une sente sur une croupe qui m'amène à l'Orselle où un bon sentier descend la combe des Roches.
Je croise une moto trial, des ramasseurs de myrtilles au peigne (en Isère, c'est interdit avant le 15 août ; quid de la Savoie ?) et un amoncellement énorme de papier toilette (tout neuf, sans doute du jour) au milieu du sentier. Je n'ai vu personne de la journée mais cette fin de parcours m'irrite un peu. Je ne m'attarde pas et fonce sur les Roches. Un peu avant le hameau, un sentier (non écrit sur ma carte qui date un peu) permet de revenir à niveau sur Vamaure et m'économise encore dix minutes. Après vérification, ce sentier est bien marqué sur les dernières moutures de l'IGN ; en revanche, encore une erreur car il est noté partir quasiment des Roches alors que c'est 100 m de dénivelé en amont et absolument horizontal du début à la fin (moyennant quelques courtes montées/descentes).