Les dernières cartouches
Publié le 17 Décembre 2015
Lors de mon dernier passage dans le coin, il me manquait une pente en excellentes conditions à "ratisser" : la face ouest des Illettes. Injustement délaissée alors que c'est une des plus belles descentes du secteur, je ne l'avais skiée qu'une seule fois en janvier 2002.
Ce petit "renouveau", ne cache pas le reste : une approche fort longue et ultra connue, surtout ces derniers jours (avec un passage au sommet de la cime de la Jasse pour la dixième fois en deux semaines...), un enneigement de plus en plus limite et une chaleur digne d'un mois de mai avec l'isotherme zéro degré à plus de 3000 m. Si les conditions d'enneigement sont un peu melleures que lors des deux mois de décembre précédents, la durée de ces températures "caniculaires" est exceptionnelle. Ceci étant, il vaut mieux ça en décembre qu'en février. Avec le soleil bien bas sur l'horizon, la sous-couche reste bien en place dans les orientations qui ne regardent pas le sud et sur les plats.
Nouveau départ de Pipay donc ; entre la lassitude, l'ouverture définitve de la station le week-end à venir, la dégradation de l'enneigement sur les versants chauds et la petite croûte de pluie de la veille, il se pourrait que ce soient mes dernières cartouches (un mot à la mode) de ski à côté de la maison, en attendant l'or blanc. Nico est de la partie. Dans la descente de la cime de la Jasse, ce beau et jeune collant-pipette équipé de bâtons carbones au demeurant inutiles sur cette sortie, en laisse une partie entre deux cailloux. Ca devrait le ralentir et me permettre de suivre mais le bougre jette l'éponge car préfère retrouver sa pointe de bâton pour la réparer ultérieurement. Je poursuis seul en direction du col de l'Aigleton. Dans la remontée aux Illettes, j'aperçois un "coureur" sur mes talons. Il en fallait davantage pour dérourager l'homme bleu. Devant, je pioche avec des quantités de neige meubles non négligeables et des skis parfois scotchés dans la colle. Sans parler de la chaleur que je ne supporte toujours pas même si c'est agréable de grimper à 2500 m d'altitude en tee-shirt, manches retroussées, zip ouvert et sans les gants... La jonction s'opère au sommet.
Après une belle descente, il faut rentrer au bercail. Il ne reste pas moins de deux remontées non négligeables (300 m de dénivelé chacune) et il est déjà 16h15. J'ai laissé beaucoup de forces dans cette montée aux Illettes et suis pas mécontent de laisser le plus jeune tracer dans la neige pourrie qui ne regèle pas, même à l'ombre.
Retour à la Jasse ; à peine plus de 17h. On ne devrait pas allumer la frontale. Derrière, les conditions ne sont dégradées avec cette petite croûte de pluie. Et ça commence à être bien trafollé, en partie par ma faute et ce blog. Bon on s'est bien amusé encore mais maintenant, ça suffa comme si.
Et dire que rien n'est en vue avant l'année prochaine...