Cache-misère
Publié le 4 Février 2016
Quinze centimètres le matin à Saint-Pancrasse à mille mètres d'altitude. La balise nivôse de l'Aigleton affiche +35. De quoi espérer au moins aussi bien dans mon fief de Belledonne nord, habituellement bien servi et où je décide d'aller faire un tour.
Que nenni ! Pour le cache-misère, on s'en doutait. Mais à ce point ! La semaine dernière a été catastrophique. La neige a disparu sous 1400 m. Et jusqu'à cette altitude, il n'est pas tombé plus de quinze centimètres. Malgré une piste forestière large et peu raide, il me faudra déchausser un court instant à la descente pour sauvegarder mes skis quasi neufs. Et je ne parle même pas de la forêt qui est inskiable. Il faut atteindre l'altitude de 1600 m en terrain dégagé pour y trouver un manteau neigeux significatif. Et encore, loin d'être normal pour la date. A peine quarante ou cinquante centimètres de neige tassée regelée dure, surmontée de vingt centimètres de neige fraîche. Et sur les versants sud, c'est devenu la misère jusqu'à deux-mille mètres d'altitude.
Je sors justement à ce niveau, sur une crête qui représente un joli but de randonnée. Le temps se bâche, le vent se lève subitement, effaçant en quelques minutes mes traces de montée. Les quatre cents mètres sommitaux, plutôt excellents sont vite avalés. Le reste ne sera que survie. Et c'est quoi encore ces températures ?
Le coup de blanc n'est qu'un cache misère. On attend beaucoup de la semaine à venir, une des dernières chances de lancer l'hiver 2016.