A l'image de ce printemps

Publié le 27 Juin 2016

Au risque de me répéter, le printemps n'a pas vraiment eu lieu et les rares créneaux ont été difficilement prévisibles. Depuis 2011, nous avons instauré une sortie escalade hebdomadaire after taf hors vacances scolaires avec Candice ; à partir de septembre-octobre ça se passe à Espace Vertical mais dès le changement d'heure (i.e. pour les trois mois du printemps), c'est bien sûr en extérieur. Couenne ou grande voie c'est selon.

Cette année, c'est la cata. Avec cette météo improbable et la non-possibilité de décaler notre journée en fonction du temps, le bilan est des plus minces. Pas une seule grande voie digne de ce nom ; deux sorties de voies de quatre longueurs, deux sorties couenne. Nous voulions terminer par un petit "voyage" afin de profiter du seul lundi véritablement valable malgré une certaine fraîcheur, surtout à l'endroit choisi : la face ouest de la dent de Crolles.

On perd pas mal de temps au départ : achat de quoi manger, récup' d'un coupe-vent pour Candice partie sans doute un peu trop light, détour par la Terrasse pour cause de tunnel fermé. Il est déjà 18h10 lorsque l'on commence à marcher au col du Coq. Une heure plus tard, on commence réellement à grimper. L'idée est de commencer par les premières longueurs de "brunes de l'été" et d'éviter le final bouseux par la fin des "cénobites tranquilles" a priori majeure et non parcourue cause timing lors de notre montée ici avec Thibaut il y a quelques années.

La première partie n'est pas démente mais mérite tout de même d'être parcourue malgré les nombreuses vires qui séparent chaque longueur. Des pas de bloc pas si faciles et quelques passages croustillants (et qui le resteront)  : 6b ; 6c+ ; 6a ; 6a+ ; 6a. On arrive au sangle de la Barrère.

On traverse à gauche pour trouver les deux dernières longueurs des cénobites. Depuis le temps que je passe au pied, ça a vraiment l'air majeur. Le départ est un mur déversant à trous vraiment unique. Avec la conti actuelle et le 6c annoncé sévère par les répétiteurs, ça devrait "donner". Il ne reste pas beaucoup de temps avant le coucher du soleil alors j'attaque bille en tête. Une fois clippé le deuxième point après un début en traversée, je me rends compte que le suivant est vraiment loin. Les enc... Je ne m'arrête pas et vais de trou plus ou moins bon (il y en a toujours un bon mais il faut prendre le temps de le trouver) en trou plus ou moins bon. Je suis déjà bien haut au-dessus du point et n'ai pas du tout envie de voler bien que ça déverse un peu. Et ce n'est pas encore fini. Bien daubé, je commence à amorcer une désescalade puis, dans un soupçon de réflexion ("ça va me cramer encore plus et ce sera compliqué de repartir" ou alors "il ne me reste que deux mètres") ou d'orgueil je repars vers le haut. Je "tombe" sur un trou assez bon au niveau du point. Je pose la paire. Cramé. Je n'ose pas. Si je vole, c'est pour un voyage de dix mètres. Pas envie. Je tiens la dégaine et clippe.

Longueur suivante pour Candice (chacun son fardeau). Le soleil se couche. Là encore le 6c+ est annoncé plutôt 7a. Le départ est bien retors. Puis vient le fameux pas de dalle obligatoire. Je ne vois pas ma partenaire mais on communique. Elle a déjà pas mal donné. La nuit est proche. Ca caille. En cas de chute, c'est deux à trois mètres les pieds à plat sur une dalle quasi plate. On repense à l'entorse de l'an dernier au Cornafion qui lui a causé un arrêt prolongé et l'abandon de son projet d'été du GR20. Et là, elle part dans une semaine. Ces quelques mètres valent-ils le coup de risquer la blessure à cette heure et à cette date-là ? A l'image de ce printemps, la montagne ne veut pas de nous une fois de plus. Candice essaie deux fois puis décide de s'en tenir là. Compte tenu du timing, du vent, de la température... Je décide de ne pas remonter. Il restera dix mètres de difficulté pour sortir au sommet. Ce sera pour une autre fois. Deux rappels plus tard, on est sur le sangle de la Barrère. C'était quand même une chouette soirée.

L1 (6b) des "brunes"

L1 (6b) des "brunes"

L3 (6a) des "brunes"

L3 (6a) des "brunes"

L4 (6a+) des "brunes"

L4 (6a+) des "brunes"

Le 6c(+) des Cénobites ; Candice sort du mur engagé et des difficultés (reste juste un réta un peu tordu)

Le 6c(+) des Cénobites ; Candice sort du mur engagé et des difficultés (reste juste un réta un peu tordu)

Le 6c+(7a) final des Cénobites. Déjà pas mal d'énergie dépensée pour arriver là et ce n'est pas fini.

Le 6c+(7a) final des Cénobites. Déjà pas mal d'énergie dépensée pour arriver là et ce n'est pas fini.

Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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