Un (excellent ?) compromis légèreté/skiabilité
Publié le 5 Décembre 2016
N'étant pas compétiteur, on pourrait penser que je n'ai pas besoin de matériel de ski ultra léger. Pourtant, l'évolution du matériel dans ce sens a permis de gros changements ces dernières années. Le confort, l'allègement, la rapidité d'exécution permet d'envisager des sorties réservées il y a peu à une toute petite "élite". Aujourd'hui, la traversée de Belledonne non stop est accessible au randonneur amateur entraîné. Une heure de portage au mois de juin ? On peut mettre le matériel sur le sac sans transporter une enclume et on fait l'approche avec les baskets. Mais plus généralement on gagne du temps sur n'importe quelle sortie. Il ne s'agit pas de faire des performances et de gagner du temps à tout prix mais quand on n'a que deux heures à la sortie du boulot ou qu'on ne veut prendre qu'une matinée dans le week-end pour faire autre chose en famille l'après-midi, le léger ouvre le champ des possibilités. Et diminue la fatigue.
Jusqu'alors, j'évoluais avec deux panoplies : d'un côté mes Atomic Access (100 au patin) bien lourds (inertie importante pour "appuyer") mais toujours accessibles grâce à une fixation de type "low tech" et les chaussures (ultra) légères (Gignoux ou TLT5/6) ; de l'autre un ensemble presque de type "race" : Dynastar PDG (65 au patin) avec Plum 165. Ce dernier ensemble pèse 2130 g (skis : 1770 ; fix : 360 avec les vis). Le ski se situe juste "au-dessus" des modèles de compétitions actuels qui permettent de gagner 150 à 200 g par pied mais au prix d'un tarif plus élevé. J'avais justement choisi ce modèle car relativement skiable malgré son étroitesse de patin ; mais aussi suite à une belle promotion en magasin (je me refuse à mettre plus de 500 euros pour un ski, enfin deux, et encore, grand maximum).
L'élargissement progressif des skis a changé notre façon de skier. Aujourd'hui, je ne "sais" plus skier avec un ski au patin trop étroit. Cela faisait quelques temps que je cherchais une solution acceptable de remplacement. Cahier des charges : ski léger au tarif abordable, bonne skiabilité toutes neiges.
Il y avait bien ces Movement (série X) et quelques autres fort intéressants mais vraiment chers en raison du carbone. Il me fallait aussi un ski qui tienne la route en pente raide. Le test récent des Blizzard Zero G 85/95 m'a convaincu. Deux skis au comportement assez proche et au tarif intéressant (+/- 500€). Restait à choisir la largeur : plus large donc meilleur en poudre mais 300 g de plus. Etant donné que mon Access restera préférable au 95 (et donc ne pourra être remplacé par ce dernier) en raison de sa plus grande inertie pour "envoyer" en grosse neige, j'ai opté pour le 85 en complément.
Et en montant des fixations Gignoux Ultimate, j'obtiens l'équation suivante : 2070 (skis en 164) + 180 (fix !!!) = 2250 g !! (à noter que j'ai pris le modèle "femme" - coloris bleu - en 164 mais c'est strictement le même ski).
Pour une perte d'à peine plus de 50 g par pied, je vais avoir un ski qui va sortir plus souvent et avec le plaisir d'une bonne skiabilité en descente.
En ce qui concerne le tarif de l'ensemble skis/fixations/chaussures, quelques remarques :
- Skis : 500€ c'est aujourd'hui l'entrée de gamme. Le Vieux Campeur Grenoble que j'apprécie toujours autant fait chaque année des promotions en début de saison (-20% en octobre dernier) ce qui place ce Blizzard à moins de 400€ dans ces conditions. Pour du matériel actuel neuf, on peut difficilement trouver moins cher. (A propos de promo tant qu'on y est, la corde Zénith de chez Béal - diamètre 9.5, vraiment fluide - est à 1,25€/m au Vieux Camp' en ce moment ! Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde !)
- Fixations : si on veut du léger, il n'y a pas le choix. C'est cher (autour de 500€). La Gignoux n'est donc pas plus chère qu'une Plum ou une TLT Superlite mais deux fois plus légère. En acceptant bien sûr de ne pas avoir l'élasticité d'une Superlite par exemple. Attention, il faut pour cela des chaussures Gignoux (Black, Race ou anciennes XP) car elles ont une rampe spéciale sur l'insert avant pour le chaussage. Ou alors être un peu bricoleur pour élimer un peu les inserts avant de sa chaussure (qui restera également compatible avec n'importe quelle autre fixation) afin de pouvoir chausser l'Ultimate.
- Chaussures : on ne cachera pas que, comme déjà écrit sur ce blog, le frein principal peut rester le tarif mais on commence à trouver les chaussures de Pierre sur le marché d'occasion pour 400 à 800€ ce qui reste équivalent au prix d'une chaussure classique neuve. On rappelle aussi que le SAV de la maison permet de prolonger la durée de vie de la coque.
Il reste évident que cette association est un programme de passionné. Le randonneur débutant, occasionnel voire initié mais qui ne désire qu'une seule paire de skis à budget limité était peut-être à la bourse au ski de randonnée de Grenoble samedi 19 novembre où on trouvait de nombreuses panoplies d'occasion (skis + fix + peaux) autour de 300-400€ et des chaussures classiques en bon état autour des 150€. Une réussite qui permet de donner une seconde vie à son matériel et (donc) de trouver une solution alternative et responsable à sa mise au rebut parfois trop rapide.
(Je reviendrai dans le courant de l'hiver sur le ressenti terrain de cette association.)