Topo : les chourums du Grand Ferrand
Publié le 19 Février 2017
Mon ami Stan Laurent et sa fine équipe ont remonté récemment ce magnifique itinéraire du Dévoluy en bouclant classiquement par la voie normale. Je profite de cette période de repos de début de vacances (si si, ça m'arrive, j'en ai besoin et je profite de conditions moyennes en montagne pour préparer tranquillement le printemps) pour revenir sur cette ligne exceptionnelle (une des plus belles de toutes les Alpes sans aucun doute). Elle vaut le coup d'être parcourue à la montée par des skieurs-alpinistes moyens (mais un peu alpinistes quand même hein ?) avec redescente par la voie normale (4.1/E2/AD pour l'ensemble). Pour la skier, il faut être patient et guetter les conditions idéales.
A noter que pour un retour au parking dans le cadre de la boucle, une curieuse habitude fait remettre les peaux à l'immense majorité des prétendants pour franchir le pas de la Cloche. Au demeurant très beau et permettant d'arrondir le dénivelé si on n'en a pas assez, ce circuit reste facultatif car une étude attentive de la carte et/ou du terrain nous montre qu'il est possible de revenir par gravité sans remettre les peaux et sans sacrifier la qualité de ski en tirant main gauche après les pentes sommitales vers le vallon Girier.
Historique des descentes
- Le 25 mars 2006, l'infatigable collègue skieur matheysin Olivier Salésiani remonte les deux chourums et redescend en skiant le trou supérieur, évitant celui du bas par les larges vires de la rive gauche. C'est la première mention connue de descente de cette face.
- Le 25 février 2009 avec David Ronayette (salut l'ami si tu nous lis), nous avons skié les deux chourums, le plus spectaculaire étant l'inférieur mais avec un petit rappel de quinze mètres pour passer un bout de mixte dans le haut du trou supérieur. C'est la première mention de descente de la voie des chourums.
- Le 28 février 2009 les regrettés Nicolas Wirsching et Stéphane Brosse ont repris cette descente à vue en enchaînant la traversée du Dévoluy vers le nord et finissant par la face nord de l'Obiou !
- L'année suivante a vu les premiers passages en évitant le petit rappel.
Difficultés
- Il faut un bon remplissage des trous. Le cas contraire (comme cette année), moyennant quelques pas de mixtes un peu plus difficiles mais rien d'exceptionnel à condition d'avoir du matériel adapté, la voie reste intéressante à remonter avec descente par la voie normale.
- A skis, le plus raide est le mur au-dessus du trou supérieur et le haut du trou inférieur (deux fois 50 m à 50 degrés). La neige reste bien poudreuse à l'intérieur, souvent transformée dans l'entrée du trou inférieur (qui regarde le sud) et dure sous le sommet (vent).
- L'exposition est maximale sous le sommet et importante tout le long. 5.2/E4
Photos pas terribles prises avec un Lumix de base (TZ5). J'y retournerai dans d'excellentes conditions avec un "vrai" appareil photo.
Chourum supérieur, sortie. Une cordée devant nous (partie seulement pour remonter ici et descendre la voie normale) que l'on va dépasser à la sortie du trou
Anecdote. Le piton universel était en place mais par précaution, j'ai rajouté la lame supérieure. Lors du passage trois jours plus tard de Nico et Steph, l'universel a lâché !
Grand ski dans le chourum supérieur, sous les yeux d'une autre cordée (l'itinéraire est devenue très classique à la montée depuis cette saison là) qui s'écarte pour éviter d'en prendre plein la figure