2500 m de D+ ? non, à peine la moitié !!
Publié le 15 Mai 2017
Sortie du lundi soir : l'idée est de ne pas trop mettre les pieds dans la neige tout en restant dans la tranche 1000-1800 m, la plus belle actuellement pour les yeux avec la renaissance de la végétation.
Je pars pour une sorte de tour du plateau du Pinet en Chartreuse avec de nombreuses portions que je connais pas. Départ à 17h15 du parking de pré Orcel et montée à la croix de l'Alpe par la draye du Charmille que je n'avais pas fait. après quelques minutes de foulées sur un bon sentier à plat, l'itinéraire est direct : droit dans la pente ! A mi-hauteur, je tombe sur trois (et peut-être d'autres hors de mon champ de vision dans les rochers) bouquetins.
Je poursuis en me laissant naturellement porter sur le couloir de droite, le long des rochers. Belle ambiance. Par cette (relative) chaleur, monter à l'ombre (la face est orientée est) est un avantage. Quelques gamineries facultatives dans les dalles et je sors sur le plateau en notant soigneusement les coordonnées GPS du point de contact afin de pouvoir y revenir l'hiver à skis par le haut. Cinq minutes après, je suis à la croix de l'Alpe.
Des baskets en fin de vie et inadaptées à ce style de "conneries". Ne pas se fier aux images : on fait croire ce que l'on veut avec des images ;)
L'arrivée sur le plateau est vraiment classe en cette saison ; je prends un quart d'heure pour faire quelques photos puis descends vers le pas de l'Echelle où ça court. De là, je remonte en direction de la roche de Fitta et trouve une sente peu marquée avec vieilles taches de peinture bleue. Surtout ne pas la perdre, sinon, c'est la jungle de Chartreuse (trous, lapiaz, genévriers, bosquets touffus, troncs morts, racines...). Cela m'arrive une fois et c'est la galère ; heureusement, je le retrouve cinq minutes après. Je gagne le sommet sud du Pinet où la vue s'élargit puis le sommet nord par la crête et tantôt légèrement versant ouest.
La descente sur l'Alpette est assez atypique : elle emprunte la rive droite, le long d'une petite falaise, d'un talweg bien marqué orienté nord-est où la neige est encore intégralement présente. Moyennant quelques petites jonctions j'aurais pu skier deux-cent-cinquante mètres de dénivelé pratiquement jusqu'à l'Alpette à 1550 m d'altitude ! Finalement, avec ce retour d'hiver du 20 avril jusqu'à la semaine dernière, non seulement l'avance prise dans le déneigement a été stoppée pour retrouver des valeurs normales mais en plus, l'accumulation de neige en altitude a fait que l'épaisseur en montagne est maintenant également conforme aux normales.
Arrivée sur l'Alpette dans une belle lumière du soir. Je me pose pour le dîner et fait le tour du plateau (disons, un demi-tour), tout ça me valant sans doute une petite demie-heure confisquée mais qu'est-ce qu'on est bien ici ! Je n'aurai pas vu le moindre bipède durant toute cette soirée.
Coup d'oeil à la montre : il est 20h30. Il ne me reste que trente minutes et je voulais finir au sommet des rochers de Belles Ombres au coucher du soleil. Avec un peu plus de trois-cents mètres de dénivelé, beaucoup de plat et une navigation inconnue en terrain semi-boisé pour finir, je ne donne pas cher de mes chances. Un bon bourrinage en règle et ça passe à la minute près, bien que des nuages masquent les dernière instants du crépuscule.
Quinze minutes en courant pour finir par le col de Belles Ombres et me voilà de retour à la voiture. L'impression d'avoir fait 2500 mètres de dénivelé, autant par la variété des paysages rencontrés que par le temps passé là-haut et la lourdeur des jambes. Pourtant, tout juste 1200 au compteur : on est bien loin ici des trails balisés y compris sur les sentiers "caillasseux" de Belledonne mais c'est ça qu'on (que j') aime !!!