Cabanes de Belledonne : mode d'emploi
Publié le 22 Juillet 2017
(Un peu plus de) vingt-quatre heures passées en moyenne montagne avec les filles. Simplement. Sans objectif autre que celui d'être ensemble en lieu calme. De profiter des orages tout en étant à l'abri.
Belledonne est un massif à part, nous l'avons maintes fois évoqué sur ce site. Il se distingue des autres montagnes par certaines caractéristiques :
- Des sommets rocheux mais souvent ruinés ne réservant que peu de faces propices à l'escalade malgré un relief a priori favorable.
- Des marches d'approche démesurées au regard des difficulté pour gravir un haut sommet et ce, malgré l'altitude.
- Une wilderness certaine dès qu'on sort de quelques accès classiques malgré la proximité de deux métropoles importantes (près d'un million d'habitants à moins d'une heure de route).
- Des cabanes d'alpage ouvertes à tous mais absolument inutiles (si ce n'est offrir un abri en cas) compte tenu de leur proximité des parkings (une heure à une heure trente de marche).
Ce sont ces dernières qui retiennent notre attention. Elles sont une marque de "fabrique" du massif. Partout ailleurs, ce sont généralement des refuges gardés à la belle saison avec l'addition qui va avec (autour de cinquante euro par tête de pipe) et pas ce côté "communion" avec des lieux paisibles. En somme, des mini-hôtels d'altitude (j'exclus bien évidemment les refuges de haute montagne destinés aux alpinistes). Ce n'est pas un jugement négatif de ces constructions mais juste une comparaison "d'esprit" avec ces cabanes de Belledonne qui sont une aubaine pour aller passer une nuit en famille ou entre amis. Bien sûr, elles peuvent servir aussi dans le cadre d'une traversée prolongée de massif mais ce n'est sans doute pas l'utilisation première. Généralement, ces cabanes sont fréquentées les week-ends par des locaux et/ou connaisseurs qui montent y passer un moment le samedi soir avant de faire une petite balade le lendemain. Simplement.
Le hic, c'est qu'il n'y a pas de cahier de réservation. Il est impossible de savoir à l'avance si on y sera seul ou pas. Et les places sont comptées. En général, entre 10 et 15, parfois moins. En se tassant, il est possible d'y loger un peu plus nombreux mais au prix d'un certain inconfort. En outre, les matelas offrent en général des places pour seulement cinq à dix personnes. Pour toutes ces raisons, l'attitude à adopter pour utiliser ces cabanes sans mauvaise surprise et dans le respect de tous est la suivante :
- Ne pas monter en groupe !!! La taille maximale semble celle de la famille (3 à 6 personnes en moyenne). Pour certaines cabanes, cela suffit déjà pour les remplir. Monter en groupe de dix ou plus est complètement aberrant (et pourtant c'est régulier). Certes, il est très sympa de passer un moment à plusieurs en montagne mais pour cela, il existe les vrais refuges (où l'on peut s'y retrouver plus au calme hors période de gardiennage) mais pour les cabanes de Belledonne, ce comportement est à proscrire.
- Dans le cadre d'un petit groupe (3 à 6 personnes donc) et dans le cadre d'une montée pour se retrouver "tout simplement", prévoir que la cabane puisse être déjà bien remplie et donc prévoir un plan B. Le plan B, c'est une autre cabane du secteur (parfois il y en a deux sur un même itinéraire), la redescente ou la tente (Il m'est arrivé une fois de laisser la petite famille sur place profiter de l'après-midi et de faire l'aller-retour à la voiture chercher la tente laissée dans le coffre au cas où alors qu'on aurait pu s'entasser dans la cabane comme nous l'avaient proposé nos prédécesseurs. Très reconnaissants de ce geste, ils nous avaient offert des victuailles, l'apéro... une superbe soirée au final). Il est important de ne pas s'imposer à tout prix, quitte à modifier ses plans avec regrets.
- Inversement, ne pas interdire l'accès à un ou deux randonneurs traversant le massif en étape ou en cas de mauvais temps soudain. Par ailleurs, ces cabanes sont ouvertes à tous et mises à disposition par les communes et nul ne peut en interdire l'accès. Comme le maire d'Arvillard l'a récemment rappelé suite à des problèmes, des poursuites pourraient être engagées dans ce cas (ne pas hésiter à prendre des photos des voitures de retour au parking afin d'identifier les propriétaires) en cas de mauvais accueil.
- Le nombre de matelas étant toujours inférieur à la capacité d'accueil, il est nécessaire de les emporter plutôt que de devoir dormir sur du dur. Au final, entre matelas et sac de couchage, on sera presque autant chargé que pour un bivouac.
- Elles sont normalement toutes agrémentées d'une source. En cas de doute, prévoir pastilles "micro pur" ou filtre (type Life Straw).
- En profiter pour refaire un peu de réserve de bois si matière à proximité (scie à disposition en général mais il existe des mini-scies pliables très légères sur le marché).
- Comme on "risque" de ne pas s'y retrouver seul et que les nuitées en famille sont des moments de plus en plus recherchés, on évitera d'y prévoir une grosse "teuf". Dans tous les cas, prévoir de s'adapter aux autres occupants (en gros, on pourra faire un peu de bruit si on est seul mais pas si il y a de jeunes enfants).
- Redescendre ses ordures. Que certains y laissent une boîte de conserve de sauce ou un paquet de pâtes, pourquoi pas. Mais on trouve aussi des paquets de biscuits ouverts, des bouteilles de vin vides (le prétexte de faire office de chandelier mais quand il y en a déjà trois ou quatre dans la cabane...). Ne pas faire ses besoins aux alentours de la cabane. Passer un coup de balai.
- Compléter la liste
On s'est régalés encore une fois et en plus, on était seuls. Arrivés en début d'après-midi à la cabane du Léat, nous nous sommes installés, avons déjeuné puis je suis allé faire un petit tour à la croix du Léat pendant que les filles jouaient devant la cabane. Un peu plus tard, elles y allaient à leur tour pendant que je les "surveillais" depuis le bas grâce à la radio que j'emporte systématiquement avec elles. Leur première rando seules. Soirée fort agréable, à contempler l'orage depuis l'abri. Petite balade le lendemain avec le soleil revenu puis retour au bercail tranquillement.
Moments précieux sans tablette ni télé ni console (en même temps, on n'a pas de console à la maison)
Le top du light, déjà évoqué sur ces pages : mini réchaud alcool, Pasta Pot Evernew 900, fiole d'alcool et mini fiole produit vaisselle (ça c'est du confort, totalement facultatif). 200 g l'ensemble pour une nuitée.