Brame du cerf 2017 (XVI) : une nuit chez les cerfs (II)
Publié le 8 Octobre 2017
Après une nuit en pointillés en raison de l'activité des animaux venant parfois tout près (parfois réveillé par un brame à proximité), stupeur à six heures : il neige. Je trouvais que mon sac zéro degrés confort approchait de ses limites. J'en ai la réponse. Je reste un moment sous le tarp puis, vers sept-heures, lorsque cela se caler, je plie et descends d'un cran. Je me poste sous un pin à l'abri d'une éventuelle nouvelle averse et surveille la place de brame bien fréquentée. Il a fallu beaucoup, beaucoup de discrétion pour arriver là mais je m'installe avec la satisfaction de n'avoir encore rien dérangé. Le point de vue sera parfait jusqu'en milieu de matinée.
Suivi par un joli cerf au pelage foncé. Des images prises au 100D. Je deviens difficile avec le plein format mais forcé de constater que le piqué n'a rien à voir
Idem pour cette image en plongée avec ces deux biches suitées qui sortent juste en contrebas devant un cerf
10h30. Les animaux ont quitté la place et sont, soit plus haut dans les couloirs, soit plus bas dans la partie semi-boisée. Je décide d'aller me poster cent mètres plus bas sur un lieu de passage important avec une petite fenêtre. Je descends le plus discrètement possible et arrive à quelques mètres du lieu en question. Soudain, un raffut. Un animal m'a sans doute détecter juste en-dessous dans un bosquet. Je me mets en mode fantôme en attends, au cas où. En fait, c'est un cerf qui s'excite sur un bosquet. Et puis, il monte, je vois ses bois. Il vient droit sur moi et débarque à moins de cinq mètres. C'est hyper impressionnant. Une bien grosse bête. Je ne peux rien faire car suis contre un tronc sans aucun autre camouflage que ma veste bariolée. Il me voit et d'un seul coup, se retourne et pars dans un fracas de branches. On ne le reverra pas de sitôt. Je gagne la place où je comptais me poster et attends. J'observe au loin des animaux qui passent de temps à autre à découvert. Soudain, un raire. Tout près. Des biches arrivent. Le cerf est juste derrière. Ce sera l'image de la journée.
Quelle puissance ! L'animal me lance un regard. Il a bien identifié quelque chose d'anormal mais ne fuira pas.
13h30. C'est maintenant le grand calme. Je traverse la zone dans laquelle les animaux ont l'habitude de se remiser mais après les observations de la matinée, ils ne devraient pas y être et arrive sans encombres à l'endroit où je vais installer mon affût pour la fin de journée afin de varier les angles de prises de vues. Et c'est parti pour le farniente au soleil derrière le filet. L'occasion aussi de ranger le sac et faire sécher les affaires (le tarp notamment). Dès que la lumière déclinera, je n'aurai qu'à ranger le matériel photo et le filet et je pourrai partir afin de ne pas rentrer trop tard. Soirée qui sera finalement très calme. Seul l'habituel treize cors viendra timidement pousser quelques rots en lisière. Je plie un peu plus tôt que prévu et rentre peu après le coucher de soleil. Une belle expérience à renouveler l'année prochaine en cherchant d'autres postes d'affût.
A ce jour, je totalise cent-quarante heures de terrain cette saison. Il faut se donner les moyens pour rapporter de belles images. Je suis satisfait de ces sorties car les repérages ont payé et j'ai pu rapporter des images d'animaux évoluant dans leur (beau) milieu, d'animaux en action et quelques plans plus serrés. Il manquerait quelques photos de "familles". La saison n'est pas finie mais les jours durant lesquels les animaux donnent de la voix vont devenir plus sporadiques en raison de l'avance prise cette année. Un piège photo reste en place afin de suivre un endroit tout particulièrement et donner de précieuses informations sur l'évolution de l'activité. Avec les jours qui raccourcissent à vitesse grand V, on note déjà une augmentation des mouvements durant la période pré(post)-nocturne.