Bêêêêêê !!!!
Publié le 28 Avril 2018
"Nos" "aventures" sont souvent sévèrement critiquées. Si l'on se limite aux commentaires sur ce blog, sur Facebook, sur la presse spécialisée..., elles sont plutôt sanctionnées d'émotions positives, d'émerveillement, de "bravos", d'envies... Mais c'est un faux aperçu, trompé par le fait que les lecteurs sont souvent des gens recherchant eux-aussi ce mode de vie. Il suffit à ces aventures d'être relayées par un média grand public pour que s'ouvre le vrai visage de notre monde.
"Nos" "aventures", ce sont les miennes, celles de François (Kern) parti en Alaska, celles de la famille Caudriller qui part pour un tour du monde à vélo, celles de tous ceux qui sortent des sentiers battus en parcourant le monde autrement qu'en étant en permanence devant le petit écran, au Mac Do, au super-marché, en vacances à la Grande-Motte ou au parc de jeu le mercredi après-midi. Ce qui n'empêche pas que la télé, c'est sympa, que le Mac Do, ça a plutôt bon goût (mais c'est pas top pour la santé et la planète), que c'est bien aussi d'aller de temps à autre faire bronzette sur une plage de sable. Et que les enfants aiment les parcs de jeux des jardins de ville...
Il faut aller lire les messages envoyés à nos amis à vélo dans La Dépêche. Je ne mettrai pas le lien ; si vous souhaitez en savoir plus, il vous faudra faire un peu de recherche. En résumé, une petite avalanche de messages considérant que de partir visiter la planète, à la rencontre des peuples, des paysages, avec des enfants, est d'une inconscience totale, une vie à côté de la plaque, un grand danger, devrait être interdit...
Mes propres expériences reçoivent très certainement le même écho, considérant que l'on met notre vie en jeu en faisant du ski dans la poudreuse, en pente raide, en grimpant, ... et que ce jeu n'en vaut pas la chandelle. Sans entrer dans le débat (déjà abordé sur ces pages) du coût imposé à la société.
Le monde d'aujourd'hui est "verrouillé" par les normes, les standards. Il faut être "conforme" à ce que la société met en place. Il faut entrer dans le moule. Sans nous en rendre compte, nous y sommes. Un soir, j'étais monté avec mes filles diner dans l'herbe sur les hauts de Bernin. La nuit tombait et une femme qui passait par là en promenant son chien nous a interpellés : "Monsieur, il ne faut pas rester là avec vos enfants ; vous avez besoin d'un toit pour la nuit ?". Nous n'avions pourtant pas l'apparence de clochards, bien équipés par Terrex and co. Mais sortant d'un standard, nous suscitions des interrogations.
Bêêêêêê, font les moutons !!!! Le monde souhaite que nous restions des moutons bien sages dans un troupeau bien gardé par le berger (chacun y verra le berger "officiel" qu'il veut), donnant des ordres à ses sbires (les patous), dans le but de le protéger (le troupeau). Si vous sortez du troupeau, on essaie de vous rattraper et vous vous faites engueuler avec retour à la maison à coups de bâtons.
Alors de grâce, si vous voulez être un mouton, je n'y vois pas d'inconvénient mais laissez tranquille ceux qui préfèrent être un chamois libre. Le mouton ne choisit pas, reste bien confortablement avec les siens mais au final, il finit découpé dans un abattoir ou bouffé par le loup.
Bon vent à Velove Family !