Danemark 2018 : le projet
Publié le 16 Juillet 2018
Après notre premier véritable essai à vélo itinérant aux Pays-Bas en 2016, nous voulions renouveler l'expérience. L’idée était de trouver un truc dans le même style mais un poil plus long, dans un pays adapté. Avec un fil conducteur intéressant. Avec Val, nous tombons d’accord sur une traversée du Danemark en deux semaines, de la frontière allemande (sud-ouest) à la frontière suédoise (nord-est). Cela nous permettra de voir beaucoup de paysages variés et d'avoir une logique intéressante. Bien évidemment, nous occultons l'écrasante majorité du Jutland mais il ne nous était pas possible de tout faire et cela donnera l'occasion (ou pas) d'y revenir.
Après plusieurs essais, nous posons un itinéraire global avec une première liste d’étapes (50 km maxi, Emie est encore, et sans doute pour la dernière année, en roues 20 pouces, sachant qu’il y aura toujours majoration avec des détours imprévus - erreurs, changement de programme - ou volontaires - pour voir telle ou telle chose). Le fil est conducteur est trouvé mais, en fonction de la météo, de ce qu'il y aura à voir, de la forme etc, les points de chute ne sont pas définis. Par contre, les campings sont notés afin d'être déjà "pré-organisés".
Le matériel.
On m’a à juste titre fait remarquer que je me focalisais beaucoup (peut-être un peu trop) sur le matériel et que le premier élément était la motivation. C’est vrai. Mais ce séjour nous aura confirmé à quel point la légèreté et l’encombrement sont essentiels. Le Danemark nous est apparu comme un petit de plaine mais pas vraiment plat. Les côtes sont certes brèves mais chargés et pour les enfants aux vélos proportionnellement beaucoup trop lourds, ce n’était pas aussi facile qu'aux Pays-Bas. Certaines étapes nous ont « offert » près de 500 mètres de dénivelé. Etre au top côté matos a été appréciable.
Nous étions en autonomie complète (2 tentes, sacs de couchage, matelas, réchaud...). Le tout tenait dans deux sacs étanches de 50 litres + 2 sacoches de 25 litres, les filles portant chacune une petite sacoche de selle (5 litres pour Emie, 10 litres pour Stella).
L’occasion de remercier tous les partenaires qui nous ont aidés.
- Zap Outdoor. Remorque vélo sans équivalent à ma connaissance : 3 kg seulement et 50 litres de contenance dans un sac Ortlieb étanche. Bien plus stable que les sacoches.
- Adidas Terrex pour les fringues notamment. A noter les coupe-vent qui tiennent dans la poche, la petite laine qui va bien pour le matin ou encore les baskets Two Boa bien pratiques pour passer rapidement aux Crock’s et inversement.
- Nemo. Tente et matelas. Du léger, du pratique, du confortable. Très agréablement surpris par le confort du matelas Astro Lite, supérieur au Neo Air de Thermarest pour quelques grammes de plus seulement. La tente Dagger 2P est une tente autoportantes parmi les plus légères du marché. vraiment pas grand chose à redire : pratique (montage/nettoyage/séchage), spacieuse, très peu encombrante
- Optimus. Réchaud Crux : probablement le moins encombrant du marché dans les petits modèles à gaz. Il ne nous aura servi qu'une seule fois, tous les campings étant équipés d’une cuisine.
- Petzl. Casque Picchu pour enfant. Norme montagne ET vélo.
- Au Vieux Campeur Grenoble. Toujours au top dans son soutien. Un grand merci à Bertrand et Damien.
L'hébergement
Ce sera en camping. Au final, nous avons dérogé au "tout-tente" prévu au départ, et ce à cinq reprises quand même : un AirBnB à Copenhague pour deux jours (100€/nuit), un hôtel le jour d'après (100€ également) afin d'être au coeur de la forêt de Jægersborg (et nous n'avions pas regretté) et par deux fois dans des campings en cabine, histoire de gagner du temps sur la logistique (pas de (dé)montage des tentes, de (dé)gonflage des matelas) et de gagner en confort, bien que personnellement, je dors très bien sur les matelas que nous avions.
La météo
Nous nous attendions à une météo nordique mais plutôt favorable, la chance étant souvent avec nous. Ce fut râpé. Au lieu de cela une première semaine à 24-26°C en journée puis une seconde à 28-30°C, limite trop chaud. Pas une goutte de pluie en deux semaines, à vrai dire depuis deux mois. Nous n'aurons eu qu'un orage le premier jour qui nous aura contourné (trois gouttes pour nous) puis deux heures de pluie un autre jour vers la fin de notre traversée. C'est tout. Autant dire que nous aurions pu partir nettement plus légers (pas utilisé de pantalon, pas de cape de pluie, pas de doudoune, buff...)
Le pays
La première chose qui nous a frappés a été l'accueil et le respect. Je ne sais pas quel est le taux de délinquance mais ça ne doit pas chercher très loin. On s'est senti en sécurité même à Copenhague dans tous les quartiers visités. Les vélos sont juste sécurisés avec un petit bloqueur entre les rayons. J'ai laissé sans la moindre inquiétude mon téléobjectif Canon série L dans la tente lors de virées depuis nos "camps de base". On a toujours été accueillis à bras ouverts, les gens cherchant toujours la meilleure solution pour vous satisfaire sans chercher à vous escroquer. En itinérance, on trouve beaucoup de fruits (fraises, grosse année pour eux), légumes... vendus par les particuliers. Il suffit de se servir et de mettre l'argent dans une boite. Impensable chez nous. Paiement possible par Mobil Pay presque partout dans ce cas-là. La France est en retard sur ce point. On s'arrête sous le toit d'une station service pour se protéger de l'orage à côté d'un gars qui en fait de même à moto et il vous offre les boissons. Gros, Gros respect du cycliste, prioritaire devant tous les autres. A aucun moment on ne s'est pas dépasser dangereusement. En tout et pour tout, vu deux blaireaux dans Copenhague se tirer la bourre en ville à 100 à l'heure. Aucun vélo ne grille les feux en ville. Il faut signaler tout déplacement (bras pour tourner, main pour freiner...). Par contre, si vous ne rentrez pas dans les clous, il vous le font rapidement savoir très calmement à l'oral sur un ton un peu condescendant. Sans doute pas du tout habitué à cela. Quand ils viennent chez nous, ils doivent halluciner. Sinon, quelques autres remarques en vrac :
- Surpris par le peu de gens sur les quelques plages alors qu'ils ont un été sans précédent
- Ils ont beaucoup de chiens ; peu de chats
- Ils mettent leur drapeau à tout bout de champ, comme s'ils avaient gagné la coupe du monde
- Nourriture : vive la France quand même
- Infrastructure cycliste bien inférieure à celle des Pays-Bas hors Copenhague
- Coût de la vie semblable au nôtre ; disons que je m'attendais à plus cher
- Excellent équipement dans tous les campings : nous devrions en prendre de la graine
Le voyage depuis la France
Le plus simple compte tenu de notre matériel dont quatre vélos était de faire les 1400 kilomètres en voiture via la Suisse et l'Allemagne en ménageant de bonnes pauses. A l'aller, nous sommes partis à 5h du mat ; c'était déjà un poil tard pour passer la p... de douane suisse à temps. Nous avons fait étape après presque 1000 kilomètres en Allemagne au niveau de Hanovre. Le lendemain, sans partir tôt, nous étions à 13h au Danemark, ce qui nous a permis de commencer par une petite étape de vélo et prendre une demi-journée d'avance sur le planning de départ.
Au retour, départ vers 17h après retour en train depuis notre point d'arrivée de la traversée. On s'est relayer pour rouler la nuit. Arrivée vers midi à la maison. L'avantage est que les autoroutes sont gratuites au-delà de la Suisse, et pas cher en Suisse (vignette 35€ à l'année) ; l'inconvénient des autoroutes allemandes c'est qu'elles sont tout le temps en travaux et qu'il y a des milliers de camions. Pire que sur l'A7 en semaine. Infernal. Il faut faire avec.
Le train au Danemark
Le pays est très bien équipé et on voyage pas cher. C'est gratuit pour les enfants. Les train de type "omnibus" sont bien équipés pour les vélos avec compartiment prévu dans les wagons extrêmes et entrée à niveau. En revanche, dans les grandes lignes (Inter City), il faut obligatoirement réserver et payer une place pour le vélo : la place est mal foutue car il s'agit en fait d'un strapontin à l'entrée d'un wagon. La place prévue est vraiment trop petite. Et il y a des marches pour monter dans le wagon.
Le Ferry
Nécessaire pour relier les différentes villes du pays. Il donne un côté exotique au voyage. Les tarifs sont très bien contenus pour les vélos. Il est inutile de réserver.
Les photos
En voici quelques unes pour commencer. J'avais emporté le petit Lumix GM5 avec son 12-32 très pratique mais aussi le mini reflex EOS 100D avec le 10-18, le 40 pancake (qui ne m'aura finalement que très peu servi) et le 70-200 f/4 avec le TC 1,4x. Et un mini trépied Gorillapod Hybrid. Quelques images sont également faites à l'Iphone SE qui reste bien meilleur que le précédent 5c.
Le tracé de l'itinéraire (les ronds correspondent aux moments où j'ai mis le GPS en pause, les pointillés aux déplacements mécaniques (ferry, train)