Conditions idylliques... pour les yeux
Publié le 12 Janvier 2019
J'avais quand même envie d'aller voir. A vrai dire, je n'y croyais pas une minute mais après une matinée à grimper en salle (les filles sont motivées pour progresser alors, c'est un immense plaisir que de les accompagner, au détriment d'une sortie à skis), je n'avais pas envie de rester sous cette mer de nuages.
L'occasion de rappeler que si l'Internet a beaucoup apporté en terme de connaissances et d'information sur les conditions en montagne, il faut quand même garder un peu de recul sur les informations que l'on y trouve. Et cela n'est pas toujours facile, surtout quand on n'habite pas sur place. Et c'est également le cas lorsqu'on ne sort pas toutes les semaines ou quand on n'a pas l'expérience nécessaire pour une bonne analyse. En fait, il faut avoir accumulé des années de pratique, avoir un certain sens de l'observation, connaître les spécificités d'un massif voire d'un vallon,... pour éviter les mauvaises surprises. Du coup, les compte-rendus en ligne sont souvent consultés pour préparer ses sorties.
Skitour comme Facebook sont d'excellents moyens d'avoir des retours sur les conditions. Encore faut-il que la contribution soit objective. Depuis Noël, les conditions se sont dégradées partout sur les Alpes françaises. Les dix à vingts centimètres récents (localement davantage en altitude et sous le vent dans les couloirs) ont redonné à la montagne un aspect hivernal et j'en suis le premier content. Mais il faut retenir que :
- Là où la neige avait fondu (sous 1300 mètres quasi partout et près de 2000 m en plein sud raide), cette nouvelle couche ne fait que masquer les cailloux
- Là où les cailloux étaient affleurants ils sont maintenant sournoisement planqués sous quelques centimètres de neige ultra légère. C'est pire !
- Le fond dur béton ou carrelage est souvent présent sous 2000 à 2200 m et localement plus haut, notamment dès que c'est un peu raide
- Beaucoup de points de départ obligent à porter
Ces désagréments, complètement en décalage compte tenu de la date, sont souvent oubliés dans les compte rendus. On ne montre que les belles photos, les belles traces et on ne retient que la bonne partie poudreuse. La plupart du temps, il ne s'agit pas de mauvaise intention mais probablement d'un effet social, qui consiste à ne retenir que les bons moments de sa propre sortie. Et il faut reconnaître que si on se fait vraiment plaisir à un moment donné, cela fait oublier les désagréments que l'on a pu subir sur un autre passage. C'est l'occasion de rappeler aux lecteurs qu'actuellement, on ne peut pas considérer les conditions de ski comme bonnes sur l'ensemble de nos massifs même s'il y a de quoi se faire plaisir sur une partie de la sortie.
J'ai encore pu le vérifier aujourd'hui en allant faire un tour dans mon jardin de Belledonne. Et pourtant, je suis content de ma sortie. A vous de comprendre pourquoi en voyant les images.
Bon et sinon, il reneige donc cela devrait s'améliorer !