Relevés et tirs de loups
Publié le 2 Août 2019
Un mois sans relever les caméras, plus de cinq semaines même pour l'une d'entre elles. A peine rentré des pays du nord et zou, on va voir ce qui s'est passé dans le secteur.
Des cerfs à gogo, sans surprise. Je ne vais pas faire le blasé mais étant donné la collection d'images (animées ou pas) que j'ai sur cet animal, je préfèrerais économiser des piles pour d'autres. Du coup, une des caméras ayant donné plus de deux-cents vidéos de cerfs, je l'ai même déplacée !!!
Côté loup, comme évoqué dans le dernier billet à ce sujet, l'animal est passé dans une grande discrétion. Je reste persuadé qu'il est "là" (ou pas loin) mais emprunte les chemins de traverse. Il y a fort à parier qu'avec l'accentuation de la traque dont fait preuve notre beau pays, les loups vont être de plus en plus malins pour se rendre invisibles.
A ce sujet, j'ai appris pas mon mentor que tous les loups tués n'étaient pas déclarés. Certes, ce n'est pas vraiment une surprise mais ce qui en est une pour moi, c'est qu'on aurait probablement le rapport 1/1 : pour un loup tué officiellement, un loup braconné !!! C'est énorme. On se dirigerait donc vers environ un tiers de la population éliminée cette année (200 pour environ 600 animaux) ce qui commencera probablement à la mettre à mal. Le loup étant un animal extrêmement intelligent et, pour ma part, croyant sans aucun doute à l'adage rappelé dans Jurassic Park "la vie trouve toujours son chemin", il y a fort à parier que ces pertes soient compensées :
- un individu alpha risque d'être remplacé par un subadulte. Les subadultes manquent d'expérience et ce sont souvent eux qui s'attaquent aux troupeaux, proies plus faciles que les ongulés sauvages. On risque aussi une augmentation des cas d'hybridation.
- des meutes désorganisées vont se solder par des déplacements de loups pour reformer des meutes => davantage de loups en transit = davantage d'attaques faciles pour des individus isolés.
Le gouvernement actuel, sous la pression des éleveurs, a donc probablement tout faux. Personne n'y gagne. Ni le loup, ni l'homme, ni la nature, ni l'éleveur. Il est temps de mener conjointement un vrai travail de cohabitation : renforcer les moyens de protection, l'efficacité de la protection, cibler les loups "satellites" qui posent problèmes (avec une véritable étude de fond sur l'animal) pour leur faire comprendre de ne pas s'approcher des troupeaux.