Cotations
Publié le 24 Avril 2021
Alors que durant mes premières années de ski de pente, les conversations allaient bon train sur les cotations, aujourd'hui, ce critère n'a plus vraiment d'importance pour moi lors d'une sortie à skis, si ce n'est lorsque je prépare un topo afin de hiérarchiser le plus objectivement possible les itinéraires par leur difficulté. Il n'en reste pas moins quelques constantes :
- Certaines pentes mythiques sont sous ou sur-cotées
- On a tendance à tasser le niveau des classiques à proximité de la maison
- Une pente longue même sans section très raide pourra être aussi/plus difficile qu'un "mur-couenne"
Ce dernier paramètre prête à discussion. A partir de quelle hauteur on considère un passage raide comme significatif pour la cotation ? Et c'est là tout le problème. Si on prend un passage à plus de 50° sur une trentaine de mètres au sommet d'un couloir globalement à moins de 45°, cela aura une incidence. Le même passage tout en bas (certes, c'est plus rare mais cela peut arriver lorsqu'il y a un ressaut) et le skieur sera beaucoup plus serein. Et clairement, le côté psychologique du fait que l'on skie en solo par définition, est une composante de la difficulté. Car au final, tourner sur une neige dure dans un talus à 50° est à la portée de presque tout skieur. Reproduire le même geste en montagne dans une face haut perchée n'est pas le même "sport"...
De retour des Agneaux, en essayant de faire abstraction de la qualité de la neige, nous avons cherché la pente. Nous en avons conclu, hormis le mini bombé permettant de déboucher sur la calotte sommitale, que la directe NW, cotée 5.3 à l'ouverture, ne dépassait pratiquement jamais les 45° et donc, était en moyenne sous cette valeur. Inversement, ce jour, en descendant une seconde fois cette saison le col de la Scia en compagnie de Pat', la pente était bien présente sous les skis. Certes, la neige était encore un peu dure (mais le grip excellent) mais cette course cotée... 4.3 présente au final une section non négligeable (autour de 100 m) à nettement plus de 45° de moyenne. Et lorsque le ski ne s'enfonce pas, cette limite des 45° reste pour moi celle à partir de laquelle on se dit qu'il faut rester vraiment concentré.
Les Agneaux ont été recalés à 5.2 depuis mais la Scia reste deux points en-dessous. Certes, la pente fait à peine plus de 300 m de dénivelé vs 900 pour les Agneaux. Mais 300 m, c'est largement assez pour finir dans une boîte en sapin, d'autant qu'il y a quelques cailloux à heurter au passage. Je laisse à chacun son jugement. Attention quand même à ces pentes de la rive gauche du Muret si les conditions ne sont pas idylliques. Ne les sous-estimons-pas ! En tout premier lieu le nord-est du Sifflet.
Et sinon, bien content de cette petite sortie improvisée avec "El Pat".