Le crépuscule des loups
Publié le 11 Septembre 2021
Trois jours en Ubaye dont deux jours de grimpe. Cette première escalade nous aura causé bien des tracas. Ca commence par des contraintes dues à un réservoir d'essence un peu juste ce qui n'est pas compatible avec l'éloignement de la haute Ubaye. Au final, hésitation entre chapeau de Gendarme ou Pain de Sucre. Mais à l'entrée du vallon du Bachelard, la route est coupée jusqu'à au moins midi : rallye automobile !!!
Après hésitations, on tente l'approche depuis Super Sauze et dans ce cas, le plus accessible reste la face ouest du Pain de Sucre. Il est déjà 11h30 quand nous commençons à marcher ; on se dit presque qu'on n'aurait pu attendre la réouverture de la route... Mais au final, l'approche bucolique au milieu des mélèzes nous empêche de suer en plein soleil et au bout deux heures, nous sommes à pied d'oeuvre. On casse la croûte et on attaque à 14h la voie nommée "le crépuscule des loups". Rien que le nom me plaît.
Deux heures plus tard, en sortant au sommet, j'en garde un avis mitigé. Certes, il y a quelques belles sections mais le rocher n'est pas aussi joli qu'en face sud (adhérence moins bonne) et régulièrement croustillant. De plus, l'équipement n'est pas toujours rassurant. En résumé, il vaut mieux éviter de tomber. Certes les pas difficiles sont très bien protégés mais jusqu'au 5b/c, il y a de belles envolées avec des prises qui n'inspirent pas toujours confiance et des gradins qui attendent vos chevilles. Cela reste mon avis qui contraste avec certains commentaires ("très belle voie" !!!!) lus sur c2c. Ceci étant, la critique est facile et l'art est difficile alors merci aux ouvreurs. D'autant que cette voie commence à dater et que les standards d'époque (en terme d'engagement) ne sont plus ceux d'aujourd'hui.
En revanche, l'ensemble de la course est vraiment classe. La descente par la voie normale apporte un vrai plus. Là encore, nous n'avons pas compris en quoi cette descente était à prendre au sérieux (lu dans certains commentaires). Il faut juste rester vigilant mais il n'y a rien de bien méchant. C'est presque tout le long de la marche si on suit bien les cairns. Le rappel de 50 m passe bien avec... 50 m de corde . Pour cela, il suffit d'utiliser les scellements fixés pour la progression et de segmenter ce rappel. On peut aussi désescalader en s'assurant sur ces scellements. En résumé, inutile d'emporter deux brins de corde.
Une fois à la brèche, pour revenir sur le Sauze, on a pris le couloir nord qui était un peu l'inconnue. Ca passe très bien et hormis les 50 premiers mètres où on descend prudemment, on court dans le grand pierrier.
Au final, une magnifique boucle en montagne (même si la voie nous fait émettre quelques réserves), avec une arrivée un peu avant le crépuscule et sans loup.