Punta di u Diamante
Publié le 5 Novembre 2021
C'est une randonnée atypique. Enfin "randonnée" ; pas vraiment. Quel que soit le passage choisi parmi les deux possibilités "acceptables", le final relève du domaine de l'escalade avec quelques passages dans le 2/3. Son côté atypique réside dans le fait que le dénivelé (400 m seulement) soit inversement proportionnel à la pénibilité. Si nous avons trouvé cette "pénibilité" agréable de par l'habitude de ce type de terrain, il n'en sera probablement pas de même pour le randonneur lambda seulement habitué aux sentiers. Autant être prévenu. L'approche se situe sur une "pseudo-sente", au milieu du maquis et très encombrée par les blocs de granite. Heureusement, les cairns sont là pour nous guider mais au final, il y en a trop dans tous les sens et on peut finir par s'y perdre.
Là encore, toutes les descriptions trouvées sur le net n'ont rien fait d'autre que de nous induire en erreur. Elles sont très insuffisantes compte tenu du terrain, comportent des erreurs et omettent des informations capitales. Je vais tenter de faire ici ma propre description de mémoire.
Départ : il se fait sur la D368, 1500 m au sud de la Bocca d'Illarata (quelque part entre les points cotés 927 et 943 sur IGN, emplacements de parking sur la gauche de la route en allant vers le sud ; gros cairn sur la droite de la route indiquant le départ).
Approche : une sente cairnée monte dans le maquis (très clairsemé) et sous les pins, grosso modo plein nord, puis en sort dans un petit talweg. A partir de là, la sente toujours très cairnée part vers la gauche mais les cairns indiquent deux directions : soit encore à gauche, soit tout droit. Il semblerait que les deux solutions se rejoignent un peu plus haut (nous avons fait l'une à la montée, l'autre à la descente), juste à l'entrée d'un petit bois (vers 1100 m), dont on sort rapidement au pied d'une grande dalle couchée qu'on remonte. En haut de cette dalle, deux itinéraires mènent au sommet.
Itinéraire nord : c'est le plus technique. Il est en réalité orienté nord-est. On remonte le couloir (nord-est donc) situé entre le sommet principal (à gauche) et un sommet secondaire (à droite). Quelques pas de 2 et on arrive à la brèche entre les deux sommets en terminant par un passage où il faut se contorsionner pour passer sur des blocs. Tirer alors à gauche (passages de 2) pour rejoindre une dalle quasi verticale qu'on franchit en montant sur des tiges en fer dépassant de 10 cm. Malgré tout, le passage reste délicat. La corde nous paraît indispensable pour des randonneurs "simples". A noter que le dernier pas (3c) n'est pas si évident (il faut quitter la dernière tige), d'autant qu'on n'a aucune prise franche dans les mains. La moindre zipette de pied serait catastrophique. Il faut bien appréhender la possibilité d'être capable de refaire ce pas à la descente. Sinon, il vaudra mieux descendre par le versant est (qu'on n'aura toutefois pas repéré à la montée...). Après ce passage, on est à vingt mètres du sommet.
Itinéraire est : En haut de la dalle, partir complètement à gauche et sans prendre d'altitude. Les cairns, d'abord discrets, reviennent ensuite. On entre alors dans une partie boisée dominée à gauche, sur l'arête, par une énorme fenêtre caractéristique. Ne pas s'y diriger mais monter droit (cairns) pour rejoindre des dalles (un passage avec des tiges en fer, quelques pas de 2) qui mènent pile à la sortie du passage difficile de l'itinéraire nord. On est alors à vingt mètres du sommet.
Finish : Surmonter les derniers blocs (un petit pas de 3 cinq mètres au-dessus d'une vire) et gagner le sommet. Panorama splendide.
Matériel : nous n'avions absolument rien mais il est recommandé d'emporter un harnais léger, un casque, quelques mousquetons, deux grandes sangles et une corde de 20 mètres.
Tant que y étions, nous avons enchaîné par une randonnée (facile cette fois) "touristique" à la piscia di Gallu. La cascade vaut vraiment le coup d'oeil et les couleurs étaient splendides à cette époque. C'est le seul endroit où nous avons rencontré un soupçon de foule. Au retour, ramassage de champignons (chanterelles lutescens, sparassis crêpu) puis châtaignes.
Une journée finalement bien occupée (nous avons beaucoup pinaillé pour trouver le passage menant au sommet de la Diamante) et achevée en milieu d'après-midi juste avant la pluie (annoncée). Parlant de pluie, ne pas s'engager dans la section terminale de la Diamante par temps pluvieux en raison d'un rocher qui deviendrait ultra glissant (lichens).