Rōnin au pays des loups

Publié le 4 Février 2022

Ma pratique du ski est devenue une pratique plaisir après avoir tourné essentiellement autour de la pente raide et des grands circuits durant une quinzaine d'années. Je suis adepte du léger mais sans trop sacrifier la skiabilité (exit les "allumettes" après en avoir possédé jusqu'en 2014). Mon ski préféré pèse autour de 2500 g la paire avec au moins 95 au patin (mais pas plus de 100, moins polyvalent à mon goût), avec des fixations légères (Plum Race ou même Gignoux) et des chaussures légères. Je skie d'ailleurs de plus en plus souvent avec les Gignoux Black (1200 g la paire). Je cherche à optimiser la montée en gardant des skis larges pour la descente en neiges froides. Pour suivre les loups sur du terrain pas forcément skiant avec de longs faux plats sur routes forestières, les skis légers sont bienvenus. Mais une certaine largeur est appréciable lorsqu'il faut naviguer dans des forêts chargées de neige poudreuse ou... pourrie !

Lors des tests que j'effectue avec Montagnes Magazine depuis 2015 maintenant, nous sélectionnons les skis que nous avons préférés. Ce sont des choix subjectifs... qui essaient cependant d'être objectifs. Pas simple et il est normal qu'un pratiquant qui aura suivi nos conseils puisse de temps à autre être déçu et donc en désaccord. L'an dernier, nous avions adoré le Rõnin 98. Rõnin est une petite boîte montée par Johnathan Jacobs, installé à Chamonix. Savant mélange de bois, bambou, carbone et fibre de lin, les skis Rõnin (il existe également un 106 et un 116) sont assez originaux et suivent la tendance actuelle sur l'éco-responsabilité des matériaux. Bien évidemment, cette qualité a un prix et c'est toujours un dilemme lorsqu'on cherche un nouveau modèle. Est-il raisonnable de mettre le prix de deux paires de skis dans une seule ? Et de ce côté-là, c'est bien évidemment à chacun de répondre en fonction de ses propres moyens, même si la classe moyenne des skieurs de randonnée est plutôt une classe assez aisée. Toutes proportions gardées, on a le même dilemme, mais pour des sommes astronomiquement supérieures, entre un vélo décathlon et un carbone haut de gamme ; entre une Dacia et une Tesla...

Bon, et ce Rõnin 98 alors ? J'ai utilisé ce ski l'année dernière, certes en très bonnes conditions mais j'ai été surpris par sa faculté à tenir la route, à rester stable et à ne pas trop vibrer. Avec le petit côté ludique qui va bien. Clairement, en 172 cm, à 2500 g tout pile la paire, j'ai trouvé là mon ski à tout faire, d'autant plus qu'équipé de fixations légères (Plum 185, la plaque de réglage arrière étant bienvenue pour renforcer la tenue de la fixation notamment). Sur la neige dure, ce 98 fait le job pour un ski (assez) large. Il est assez rigide en torsion et ne m'a, à ce jour, pas pris en défaut. Dans ces conditions et avec les Black aux pieds, il me convient tout autant pour des dénivelés de 3000 mètres que pour des sorties grosse poudre ou pour suivre les loups sur des longs chemins forestiers dénivelant peu.

Dernier point, encore plus subjectif que le reste : il est sobre... et beau !

Rōnin au pays des loups
Rōnin au pays des loups
Rōnin au pays des loups
Rōnin au pays des loups
La piste type du loup : empreinte 10 cm, écart 50 cm, piste droite, traces les unes devant les autres, empreintes superposées (patte postérieure pile dans la trace de la patte antérieure)

La piste type du loup : empreinte 10 cm, écart 50 cm, piste droite, traces les unes devant les autres, empreintes superposées (patte postérieure pile dans la trace de la patte antérieure)

Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse, #matériel, #loup

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