A destination des automobilistes : la voie cyclable
Publié le 5 Avril 2023
Me faisant agresser (entendez par là, a minima, gestes physiques, souvent accompagnés de noms d'oiseaux et parfois sanction pouvant avoir de graves conséquences qu'est un dépassement sans respecter la distance d'écartement minimale) à chaque sortie, j'en conclus que les instances/autorités du code de la route et de la sécurité routière n'effectuent pas suffisamment leur travail formatif.
La bande cyclable (espace étroit sur le côté droit de la chaussée dont elle est séparée par une simple marque blanche discontinue) et la piste cyclable (idem mais séparée par un trottoir en dur, plus ou moins large) ne sont, sauf dans de très rares cas, pas obligatoires pour les vélos. Cela signifie que le vélo peut très bien ne pas l'emprunter et rester sur la chaussée qui n'est donc pas exclusivement réservée aux véhicules à moteur. Cette condition est suffisante pour qu'il ne soit pas correct de pointer un cycliste en lui montrant la voie cyclable sur laquelle il devrait être, encore moins le dépasser à 20 centimètres !
A gauche, le panneau carré apposé au niveau des pistes/voies cyclables qui signifie que les vélos sont autorisées (mais non obligés) à les emprunter (par exemple, lorsqu'il s'agit de trottoirs, en théorie interdits aux vélos sans ce panneau). Au milieu, le panneau rond bleu qui signifie en revanche une obligation pour les vélos (souvent en bordure d'une voie rapide sur laquelle ils ne sont - heureusement - pas autorisés à circuler). Généralement, ce panneau est doublé d'un autre panneau rond mais cette fois cerclé de rouge (celui de droite) qui signifie une interdiction. Il est alors posé sur la chaussée réservée aux véhicules à moteur.
Voilà pour la législation. Reste(nt) maintenant la pratique (et l'éthique). On peut effectivement se demander, en tant qu'automobiliste, pourquoi un cycliste se priverait d'un aménagement qui lui est réservé pour rouler sur la chaussée principale. Eh bien non mes chers amis automobilistes, ce n'est ni par méconnaissance, ni pour vous emmerder. Que cela soit clair. C'est tout simplement une question essentielle de sécurité contrairement à ce qu'on pourrait penser. Pour faire simple, séparons les cyclistes en deux catégories.
1- Les promeneurs. Ils sortent prendre l'air et roulent tranquillement. Ils n'ont pas d'horaire à tenir et roulent à moins de 20 km/h (souvent entre 12 et 20). Dans cette catégorie, il y a notamment toutes les sorties en famille avec des enfants disposant de vélos à petites roues (jusqu'au 20 pouces) et donc, circulant lentement.
2- Les autres. Vous avez ici les sportifs (les rouleurs), ceux qui vont travailler, les voyageurs qui parcourent de longues distances, etc. La vitesse est variable mais toujours au-dessus de 20 km/h (sauf montée et encore, s'ils sont équipés d'assistance électrique...).
Pour la catégorie 1, on comprend aisément qu'il y a grand intérêt à emprunter la piste/bande cyclable.
Pour les autres, c'est clairement une option dangereuse. La bande cyclable, en effet, comporte de multiples intersections comme les sorties de parking, de propriétés, où les véhicules doivent en théorie marquer deux fois l'arrêt (au niveau de la piste cyclable puis au niveau de la chaussée). Malheureusement, beaucoup d'automobilistes zappent ce premier stop et chaque croisement est un risque important si on circule vite. Clairement, il est impossible de circuler vite, sinon on va au carton. Ajouter à cela les chicanes à chaque intersection de route (et oui, les voies cyclables ne les coupent jamais perpendiculairement), doublées de plots pour éviter que les automobilistes dont la France a le secret ne s'y engagent et y stationnent. Clairement dangereux quand on va vite : il y a de quoi accrocher le guidon et voler.
On peut ajouter que ces aménagements pour les vélos reçoivent tous les débris de la route (graviers, morceaux de ferrailles...) repoussés par les roues des voitures. Grand est le risque, si on roule vite, de déraper dessus et de tomber, voire de crever.
J'espère que ces éclaircissements permettront de diminuer le nombre d'automobilistes qui pestent contre les vélos sur la chaussée. Le plus rageant dans tout ça, c'est que très souvent, celui qui m'a dépassé me fait freiner à l'intersection suivante parce qu'il n'a pas anticipé la voiture qui arrive dans le rond-point. A vélo au moins, comme chaque ralentissement se paie en terme d'effort pour relancer, on réfléchit davantage et on anticipe. On circule de manière régulière et finalement, en agglomération, à 20 km/h de moyenne, on est à la même vitesse que les véhicules à moteur. En conclusion : restez sagement derrière ; au pire, vous ne perdrez que quelques secondes ! Merci !