Cularo était une petite ville bien tranquille. A peine 2000 habitants à la fin du IVè siècle où elle prend le nom de Gratianopolis (de l'empereur romain Gratien) puis plus tard (vers le XVè s.), le nom de Grenoble. Grenoble peut s'octroyer d'être connue pour son extrémisme. Extrémisme des températures : souvent la plus froide de la carte en hiver, la plus chaude en été (ce n'est pas moi qui le dit c'est Evelyne Dhéliat). Extrémisme par certains records : la ville la plus plate de France, l'avenue la plus longue de France (l'axe Jaurès-Libération-Jaurès-St-André partaiement rectiligne sur 8 km). Autre forme d'extrémisme, les violences qui ont secoué la Villeneuve durant l'été 2010 (et certaines réactions qui en ont découlé). Extrémisme encore : quand j'étais de l'autre côté du bureau (en tant qu'élève), je me souviens avoir entendu parler de ville la plus poluée de France... en en même temps la plus propre.
Je ne sais pas si ces dernières valeurs sont quantifiées (et quantifiables réellement) mais si il est probable que d'autres cités soient tour à tour plus poluées que Grenoble ; il est certain aussi que Grenoble ne peut plus être qualifiée de ville la plus propre. La faute aux chiens. Ce qui devient de plus en plus insupportable, ce sont les excréments de chiens qui jonchent les trottoirs par milliers dans ma ville. J'ai l'impression que d'année en année, si les gens deviennent de plus en plus respectueux de leur environnement, il en est qui en ont de plus en plus rien à faire. Comme si les extrêmes grandissaient : augmentation des phénomènes météo extrêmes, augmentation des extrêmes en politique, augmentation de l'écart entre les riches et les pauvres...
Grenoble est donc devenue une ville parfaite pour ceux qui font du slalom en roller. Il pourront parfaire leur technique en remplaçant les piquets de slalom par les crottes de chiens. Devant un tel manque de respect des propriétaires, il faut, bien évidemment, de l'éducation, mais aussi peut-être un peu de répression car nous ne sommes pas là en face d'un acte plaisant. Laisser son chien faire ses besoins sur la voie publique est un acte facile et l'être humain choisit souvent la voie de la facilité. Mettre des "canisquares", inciter les gens à mettre les crottes dans un sac, c'est bien, c'est même indispensable. Mais peut-être va-t-il falloir décourager de faire autrement en distribuant des procès verbaux. A la limite, je trouverais plus juste qu'une commune s'enrichisse grâce aux PV sur les excréments canins que ceux distribués pour stationnement horodaté non respecté. Alors, en attendant le grand nettoyage, cave canem !