Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier il faisait 15°C à Chamrousse à 1800 m d'altitude au meilleur moment de la journée avec une isotherme 0°C à 3200 m (!). Aujourd'hui, il neige à 700 m d'altitude et il y a du vent de nord-ouest. Nous retentons le coup de l'éclaircie de fin de journée (+ ou - prévisible) en partant à 13h de Prabert où l'enneigement est très limite au départ (à peine 10 cm de neige/glace sur la route au départ), confirmant le côté "peu" enneigé de cette partie des balcons de Belledonne par rapport aux zones plus au sud et plus au nord où l'enneigement est le double. Ce constat est habituel mais ne change rien au fait que, motivés, nous poussons tranquillement nos skis avec Nico sur la route du pré de l'Arc.

A la sortie de la forêt, l'enneigement devient excellent pour la saison : environ 120 cm de neige à 1700 m, neige bien tassée et regelée qui ne devrait plus partir de l'hiver à moins d'une semaine non stop de foehn.

Au habert d'Aiguebelle, le vent vient se rajouter au brouillard qui commence à nous entourer. On espère toujours l'éclaircie.

Pendant près d'une heure et demie, nous naviguons à vue dans le vent et le brouillard jusqu'au sommet de la cime de la Jasse. Nous n'avons plus aucun repère bien que connaissant parfaitement l'itinéraire. On doute. On se demande si on ne va pas "atterrir" au col de l'Aigleton ou sur la crête de Bédina. En plus, il faut se méfier du vent qui accumule la neige et rester sur les portions les moins raides, protégées par les rochers. Bref, de quoi mettre en éveil toute l'expérience acquise au cours de nombreuses années pour poursuivre en sécurité jusqu'au sommet... que l'on finit par trouver.

Il me faudra plusieurs minutes pour "récupérer" mon doigt mis à nu pour prendre cet autoportrait sur lequel on ne voit que mon gros pif mais qui valide le sommet, Nico "petit kiki" préférant ne pas braver la tempête qui sévit ici-haut en restant à l'abri d'un rocher vingt mlètres plus bas.

En restant dans les creux où le vent a accumulé la neige, la descente sera bonne mais le manque de visibilité nous empêchera de nous lâcher, du moins dans la partie haute.

On a perdu pour l'éclaircie mais c'est toujours un plaisir d'être en montagne même par ces conditions !

On y était il y a huit jours et les conditions ont bien changé. L'enneigement a triplé, les sommets sont givrés mais aujourd'hui, malgré ce tableau trompeur, c'est le printemps. La neige se tasse, colle. Il doit faire sept ou huit degrés à 1800 m d'altitude.

Cette fois, on pousse jusqu'au Grand Rocher par la magnifique crête panoramique entre Bréda et Isère.

Ce secteur est un des plus beaux plateaux d'altitude des Alpes. Entre 1600 et 1900 m, il y a de la place pour toutes les activités : ski nordique, ski de randonnée facile, raquettes.

Au sommet, on sort le saucisson, le pain et le fromage sous l'œil des pics de la Grande Valloire et bien sûr au-dessus de la mer de nuages du Grésivaudan. Encore un bon moment en montagne partagé avec Stella.

Un panel de petites stations familiales à trente minutes de la maison (cette fois le Collet-d'Allevard)

Peu de monde comme c'est souvent le cas en début de saison en semaine même pendant les vacances.

Des températures douces même si au-dessus de 1800 m dans le brouillard, ça reste un peu hivernal

Une neige douce qui amortit les chocs

Et donc déjà la quatrième journée de ski pour Stella cette saison et des progrès fulgurants.

Face au couloir en Virgule skié il y a quelques jours et dans lequel étaient aujourd'hui Nico et ses amis, face aux parois (Aup du Seuil, Grand Manti) mythiques de la Chartreuse, la petite station du col de Marcieu est paisible. Un tapis roulant pour l'initiation au ski (et un autre pour la luge), un petit téléski desservant une piste bleue et une piste verte (malheureusement pas débrayable et donc difficile pour les petits seuls en raison de l'à-coup au départ) et un plus grand desservant trois pistes (deux rouges et une bleue) sur près de 300 mètres de dénivelé constituent la totalité des installations aménagées. De quoi ravir Stella avec le peu de monde (devrais-je le crier ici ?) et les conditions actuelles (70 cm de neige récente).

Elles sont une occasion de profiter des joies de la neige en arpentant tout simplement les rues autour de chez soi.

C'est ce que nous avons fait avec Stella pour cette dernière journée d'automne civil.

En finissant par la traditionnelle construction de bon(s)hommes(s) de neige.