Cette fois, on est parti pour la magnifique saison de transition qu'est le printemps. Espérons que l'été n'arrive quand même pas trop vite comme c'est souvcent le cas chez nous : le printemps est vraiment la saison la plus courte et la transition souvent brutale entre les derniers assauts de l'hiver au mois d'avril et les canicules de mai. En attendant, on a envie de soleil. Il y a sans doute une magnifique journée à prendre en montagne mais c'est une journée à grand risque. Des paquets de neige non transformés vont descendre ce dimanche avec l'isotherme 0°C qui remonte à 3700 m (!!!). Alors, même si on doit pouvoir se lancer dans les pentes nord-ouest de montagne en limitant les risques, je préfère retrouver le rocher de Presles. N'ayant pas grimpé depuis décembre et Candice depuis encore plus longtemps (en extérieur s'entend), on choisit une voit pas trop dure pour la reprise : le pilier Béatrix. Annoncé homogène dans le 6b sur huit longueurs, il devrait permettre de retrouver les sensations. Au final, nous serons comblés et la voie mérite ses deux étoiles. Je ne mettrais pas la troisième au moins pour le manque d'ambiance : les deux vires coupent un peu l'élan et on n'est pas dans la grande face de Presles.
Quelques mots par longueur :
- L1 = 6b+ Le pas de départ est atroce, surtout à froid. C'est le pas le plus dur de la voie et on voit que beaucoup ont pinaillé comme en témoigne la patine, bien moins présente par la suite. Parade conseillée lors du clippage ! La suite est plus tranquille.
- L2 = 6b Départ boeuf surplombant mais on tombe assez vite sur de gros bacs.
- L3 = 6b+ Rien de très dur. longueur conti qui s'enchaîne bien. Longueur majeure de 40 m.
- L4 = 6b avec un pas de dalle sans les pieds. S'ensuit une jonction pour atteindre le pied du ressaut médian.
- L5 = 6b+ Départ presque aussi dur que celui de L1. Il faut arquer une toute petite prise mais heureusement on est chaud. La suite continue à grimper.
- L6 = 6b Belle longueur jaune mais en louvoyant au mieux, on perd le + annoncé dans le topo d'origine.
- L7 = 6c+ Explications : parti un peu vite, je n'avais même pas fait attention que la voie "les larmes de Vénus" venait faire la tangeante et suis parti dans cette dernière. Pas bien grave, ça passe quand même. Normalement, on aurait dû faire la longueur la plus facile (6a) de la Béatrix qui est à droite.
- L8 = 6b+ Après une jonction dans les buis, le dernier ressaut se gravit par une longueur de 40 m, soit 6a à gauche soit 6b+ à droite (option choisie) dans un superbe dièdre-goulotte. Non seulement ça grimpe mais en plus, les points, jusqu'ici assez rapprochés pour une voie BBX, prennent de la distance et on n'a pas envie de tomber en clippant. Après la partie en fissure, ne soyez pas trop enjoués : il reste le pas de dalle final sans pied et la petite réglette sur laquelle je me suis jeté de manière un peu aléatoire bien loin du point précédent. Restez concentré jusqu'au bout.
A noter que la voie se gravit avec les moyens minima si on est sûr de sortir. Pour nous, petit sac pour le second et corde Joker de 50 m à simple. On a l'impression de ne pas être encordé quand on grimpe et les mousquetonnage sont hyper fluides.
Une belle vue printanière depuis le pilier.