Les jours se suivent... et ne se ressemblent pas. Même la météo a décidé de devenir clémente l'espace de quelques heures et de virer ce satané brouillard. Pourtant ce matin, les coqs ne s'exposeront pas en pleine lumière. Dommage ! Retour quand même sur cette sympathique matinée qui aura réservé de belles observations et quelques images tout à fait potables et ceci grâce à une connaissance des lieux qui s'affine et d'un placement un peu meilleur que les autres fois.

4h30. Je suis en place malgré le vent de sud qui m'oblige à un renforcement de l'affût de dernière minute.
4h55. Les premiers coqs arrivent. Ils sont rapidement sept sur la place de chant.

Avec l'aube qui se lève, on a le droit à quelques couleurs fort agréables, si tant est que les oiseaux veuillent bien se placer en conséquence.

Sinon, comme la tente domine la place de chant de quelques mètres, on est bon pour des images en plongée, moins fun.

Des coqs qui passent parfois fort près de l'affut mais le manque de lumière ne permet de faire des photos nettes que sur des attitudes fixes.

Un manchot ? Non un coq soufflé par vent de sud. En regardant bien, on distingue deux autres coqs.

Roucoulement avant le "tchou-isssshhhhhhh".

Quelle vilaine lumière. Imaginons la même image avec le soleil. Peu-être pour une autre fois. 

Intimidation.

Un coq remonte la place en direction d'une croupe.

Sur laquelle il va chanter pendant un long moment.

Avec le soleil en prime.

Un autre semble le rejoindre (chouette on va avoir des explications). Eh bien non, il disparaîtra.

Les deux derniers qui discutent au soleil mais fort loin de l'affût.

7h15. C'est déjà fini. Je reste en place. Les fois précédentes, après une accalmie vers 7h, ils sont revenus.

9h. Toujours rien. Le mauvais temps arrive à l'ouest. Je plie bagage pour aujourd'hui.

Bagages que voici. Canon EOS 450D (très limite pour ce genre d'exercice) ; Canon 300 mm f/4 L IS USM ; Canon 70-200 f/4 L USM ; Trépied Benro travel angel tête B-1. Et Merci à Fred pour le prêt de la tente dont j'ai pu tester le meilleur confort comme la mienne.

Rando du soir dimanche, ski du soir lundi et escalade du soir mardi. On aura fait quelques réserves de soleil, d'émotions et de belles images avant le retour durable du mauvais temps. Enfin retour... on va dire la poursuite, nonobstant une parenthèse de 48 heures...

Après moult tergiversations, nous voici avec Candice à St-Nizier-du-Moiucherotte. Il est presque 18h lorsque nous attaquons la marche d'approche en direction de la face est où deux voies ont été tracées il y a quelques années. Je les ai déjà faites mais "Othello" réserve une belle longueur sous un toit que, faute de niveau correct, je n'avais pu jaunir il y a huit ans. C'est donc avec plaisir que je reviens ici. Une fois dans le vallon des Forges, les doutes reprennent le dessus : il pleut et tous les surplombs regorgent d'eau. Entre la météo et le risque que cette fameuse longueur soit mouillée (bien qu'on puisse tirer au clou car les points y sont très rapprochés), le moral est au plus faible. Mais encore une fois, tant qu'on n'est pas au pied, il reste encore de l'espoir et maintenant qu'on est là...

L'approche est assez aérienne et la vue est magnifique sur la vallée.

19h. On est à l'attaque. Le ciel reste menaçant mais le toit semble à peu près sec. Au pire, on pourra toujours redescendre en rappel dans les trois premières longueurs. Celles-ci sont avalées en moins de trmps qu'il faut pour le dire (6a/5a/6a) ; il faut reconnaître que ce n'est pas soutenu et que vu la distance entre les points, on ne perd pas de temps à mousquetonner.

Le voici le fameux toit d'Othello. LA longueur de la voie. Un 6b+ un peu aérien finalement vite avalé. Le 6a qui suit n'est pas moche du tout et c'est même plus soutenu que les premières longueurs. J'enquille en enchaînant le dernier ressaut dans la foulée (4c) ; ça passe pile en 50 m. A 20h30, on est au sommet.

Le soleil semble passer sous la barre de nuages pour les derniers feux.

Nous gratifiant de quelques fort beaux effets.

La proportion d'images d'escalade pure de ce petit article reflète bien ce quil faut venir chercher ici. Pas seulement de la grimpe ou même pas forcément de la grimpe mais une jolie balade qui mélange, approche un peu vertigineuse et sauvage, un peu de grimpe dont une longueur majeure et un final sous les feux des projecteurs.

Comme l'a si bien dit Candice : un ensemble parfaitement adapté pour finir une journée après le boulot sans se mettre taquet et dans un bien beau décor. 

SMS de Jo (voir ici pour cette magnifique soirée) : "on est quelques uns à avoir mis les skis dans la voiture pour aller au Grand Colon après le boulot".

Eh bien soit. Cela ne se refuse pas. Jo prend de l'avance avec Cécile. Nous partons un peu plus tard avec Lio et Steph. En chemin on rattrappe Cécile (une autre) et Sébastien eux-aussi partis pour le Colon.

Il y a encore beaucoup de neige pour la date. L'enneigement est celui d'une mi-avril ici avec des quantités en place supérieures.

A la montée, différents moyens sont utilisés. Certains ont mis les skis dès les premiers névés, quitte à les oter sur l'épaule sud-ouest. Avec Lio, on décide d'aller le plus haut possible en baskets malgré quelques névés à traverser. Enfin baskets... pour ma part, je suis en sandales (pensant mettre les skis aux pieds beaucoup plus tôt) et chaque nouveau névé refroidit encore un peu plus mes pieds. Si bien que j'arrive au sommet sans mettre les skis mais avec une belle onglée !

Un jeune inconscient quoi ! (photo piquée à Jo)

La troupe se retrouve au sommet dans une lumière des plus belles.

Petit coup d'oeil au Grand Pic et sa face ouest en bonnes conditions pour la grimpe.

Et c'est parti sur la calotte au soleil couchant.

Ski d'or !

Et puis on entre dans l'entonnoir.

Où tout le monde envoie du gros.

Au risque de me répéter, c'est vraiment fantastique de pouvoir faire ce genre de choses en sortant du boulot.

Une fois n'est pas coutume, une petite vidéo du moment.

Pas eu le soleil ce week-end et voilà qu'il pointe son nez en cette soirée de dimanche. Pas la motivation pour sortir les skis en montagne. Du coup, petit tour sans prétention au pied du Jas des Lièvres en Belledonne pour clore le week-end.

Face à la muraille du Ferrouillet qui joue à cache-cache avec les nuages.

Le Grand Replomb se dévoile aussi à son tour.

Avant que les nuages ne reprennent le dessus. Au télé, on remarque que les arbres sont blanchis : eh oui il a encore neigé à 1400 m ce matin !

Dernière lueurs du soir. Une fort belle lumière comme toujours par flux de nord-ouest.

Vilaine photo d'un lièvre surpris au détour du chemin.

2h du mat. Je suis réveillé. J'avais préparé le sac pour remonter faire un affût aux coqs de bruyère dans Belledonne mais après consultation des différentes sources météo, j'avais conclu que le risque de passer la matinée dans le brouillard était de l'ordre de 95%. Du coup, au dernier moment, je laisse tomber et reporte au dimanche. Du coup, je ne défais pas le sac.

2h du mat donc, je suis éveillé sans avoir mis le réveil. Coup d'oeil à tout hasard au dehors. Il est impossible de voir quoi que ce soit concernant la hauteur de la couche nuageuse. Pas d'étoiles bien sûr mais on voit les lumières de Prapoutel et de Pipay. Les nuages semblent donc un peu plus hauts que la veille. Après tout, je ne risque pas grand chose d'aller voir et le matos est prêt.

3h, je suis au parking et ce n'est pas encourageant. Fort heureusement, sur la route, j'ai eu la chance d'observer deux chevreuils, une chouette hulotte, deux lièvres variables, un hérisson, un blaireau ; tout ce petit monde de près. Ca ne fait pas regretter cette première étape du déplacement. Mais l'autre blaireau, n'est-ce pas moi ? Une petite bruine due au brouillard rend l'ambiance nocturne un peu plus glauque. Il ne m'en faut pas plus pour me dire que je ferais mieux de renter à la maison. En même temps, maintenant que je suis là, pourquoi ne pas pousser plus haut ? Au pire, si je bute, je serai de retour avant(pour) le petit dej à la maison. Je débranche le cerveau et entame la montée à la frontale. Les chemins sont détrempées. Entre l'humidité, le brouillard, la nuit, je ne vous dis pas l'ambiance. Mais d'un certain côté, cette ambiance a quelque chose d'extraordinaire, au sens premier du terme.

4h. Ce n'est pas si mal. J'ai trouvé mon emplacement d'affût de l'avant-veille sans difficulté grâce à ma connaissance des lieux. Je monte la tente, installe le matos presque (un peu trop) optimiste quand je vois que le brouillard n'est pas si épais et qu'il laisse par moments apparaître le fond de vallée.

5h05. Ca y est, ils sont là. Un puis deux puis trois puis cinq coqs arrivent sur la place de chant. Spectacle sonore fantastique qui va durer un bon moment. Pour les yeux, c'est pas mal non plus mais malheureusement, le brouillard me prive de photos d'ambiance sympa. En même temps, il est encore tôt. Sait-on jamais.

Exactement comme l'avant-veille, le brouillard sera le plus épais durant la période des bagarres entre les coqs, sûrement le plus beau moment à saisir en photographie. Tant pis encore pour cette fois. Il y en aura d'autres.

Parfois, les coqs viennent tout près de la tente mais là encore, le brouillard s'accroche. Deux coqs passent à deux mètres de moi. Fantastique spectacle !

7h. Le brouillard semble s'aérer un peu et ce coq, qui chante maintenant depuis deux heures près de ma tente affût se tait brusquement, suivi par les autres. Que se passe-t-il ? Je râle d'autant plus que cette fois, ça s'éclaircit complètement. Ce n'est pas le grand beau mais on y voit clair. La réponse ne tarde pas à arriver : un randonneur traverse à 50 mètres de la place de chant ! Je l'observe avant qu'il ne disparaisse. Quelle idée d'être là si tôt par un temps pareil !!! En tous cas, je suis vert et prêt à tout plier mais il est encore tôt et je me dis qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

8h. Deux coqs sont de retour, à 15-20 mètres de la tente. Le brouillard s'est dissipé. Malheureusement, l'un est masqué par le sapin qui "abrite" ma tente ; l'autre est dans le dos de l'affût. Ce dernier s'approche même à moins de 10 mètres, suivant une poule. Pas moyen de faire une photo mais je l'observe et c'est déjà un bien beau cadeau.

8h30. Status quo. Je me décide à tenter quelque chose. J'ote l'appareil du trépied et le passe tout doucement à travers l'ouverture de la porte principale, en direction du second coq. Contorsionné dans l'affût, je tente une image à main levée.

Le coq ayant l'air de rester là, je déplace le trépied afin d'être plus confort. Ouf la manip est réalisée.

L'oiseau se déplace légèrement et il est à la limite d'une branche de sapin qui fait une légère tâche noire sur l'angle supérieur droit de l'image. Mais ça reste (ci-dessous), l'image que je préfère.

A noter ces tous petits points blancs sur le coq : eh oui, il se met à neigeotter !!!

Une dernière un peu (trop) plus contrastée et l'oiseau plie bagage pour aujourd'hui. Il est 9h. J'en fais de même. Mes pieds sont complètement gelés pour cause de station de 5h à même la neige. Il est temps de les réchauffer.

Descente agréable sous une petit neige et rencontre de la première marmotte de la saison (bien qu'elles soient sans doute déjà sorties depuis un moment). Je termine dans la forêt qui ruisselle de toutes parts.

Le spot et l'emplacement de la tente semblent fonctionner. Je crois que je vais y revenir au plus vite.