Semi-express parce que semi-light en fait, et par flemme aussi sans doute. Etant donné que je ne me souviens plus trop de l'état du rappel (je veux dire par là si il est désescaladable en solo), j'emporte une corde de 30 m en 6 mm, un baudar string et deux mousquetons Attache 3D Petzl. Une doudoune pour la pause sieste au sommet parce que j'ai aussi envie de prendre un peu le temps. Une paire de gants et un bonnet puis surtout les "grosses" ; en fait des tiges basses rigides qui seront bien plus efficaces que les baskets sur les raides pentes d'herbe gelée et les plaques de neige. J'aurais pu y adjoindre un piochon léger.

Comme prévu, la mer de nuages est à 1300 m. Je ferai toute la course au-dessus.

Habert des Jarlons. Un coin paisible.

Ca dénivelle vite. Mode tee-shirt malgré la fraîcheur.

Sur l'arête de Barlet. Légère brise et une couche de plus.

Arrivée aux rappels : encore plus frais ! Ca passe pas avec 30 m de corde, le premier rappel fait 25 m (prévoir deux rappels de 25) ; du coup désescalade entre les deux. ca fait bien. J'aurais pu me passer de la corde pour l'ensemble en fait. Notez la dernière image des lunettes rouges qui vont benner dans la face nord...

Fin sur les dalles en 3 où il vaut mieux avoir le pied marin.. euh montagnard.

Vue magnifique sur le lac de Crop et le Ferrouillet.

Ci-dessus à droite, le roc de la Mine de Fer. Tentative de traversée en solo. Après quelques acrobaties je jette l'éponge. Punaise c'est raide c't'affaire. Ca ressemble à la traversée des dents du Loup en plus difficile (à mon avis du 5c/6a, pas moins). On reviendra avec une vraie corde.

Du coup, je boucle par le versant sud et Jean Collet.

Fin de journée à porter du placo chez Mat' puis séance à Espace Vertical. Encore cinq montées dans ce put' de 7c et toujours cette chute après le clippage du dernier point, à deux mouv' de la fin ! Une journée bien remplie !

Mer de nuages à 1300 m. Aucune hésitation tout comme la moitié de Grenoble : il faut aller "au-dessus". Pendant que ça se bouscule autour du col du Coq, on opte pour la croix de l'Alpe en Chartreuse nord, depuis Ste-Marie-du-Mont.

La lumière est rapidement limpide mais l'air reste frais. Parfait.

La montée se fait en trois temps : partie semi-boisée sur un large chemin d'abord.

Puis traversée sur sentier en passant sous de grands toits.

Et enfin montée en lacets (à l'ombre en ce moment) avant de finir par un bout d'alpage.

Une fois n'est pas coutume quelques photos de famille. Le sommet est un vaste alpage plat où on ne risque pas de se faire mal. Enfin, tout dépend des acrobaties que l'on décide d'y faire.

Le tout avec Belledonne et le mont Blanc en toile de fond.

Afin de réaliser une bouclette, retour par le col de Belles Ombres et son petit sentier du versant est. Jonction avec l'itinéraire de montée vers la fin (en descendant) de la traversée.

Une bien belle balade en famille ce jour. Il faut vraiment profiter de cette saison exceptionnelle avec la météo de cette année.

Cette fois, c'est terminé. Les animaux sont sans doute encore actifs ponctuellement sur "mon" spot mais ailleurs, c'est bel et bien fini et "là-haut", le décor n'est plus ce que j'attends et "l'intrusion" dans leur milieu bien compliquée sans la végétation. Et puis, il est temps de tirer le bilan de ma plus belle "saison" de brame. Une vingtaine de sorties dont seize exactement au même endroit. La découverte de nouveaux coins aussi et une grosse motivtion pour l'année prochaine. Au-delà du vécu durant cet automne, il y aussi un intérêt certain à connaître les moindres recoins d'un versant de montagne. De savoir qu'en passant là, dans telle combe je vais tomber sur ce sentier et à cet endroit précis. Connaître les replats insoupçonnés, les souilles, les passages des animaux, leurs habitudes. Il y aurait de quoi en parler des heures. Je termine sur un petit montage récapitulatif.

Je me laisse tenter par une dernière remontée là-haut. Le brame, c'est toute une ambiance. Plus j'y vais et plus je me le dis. La photo de cerf, c'est finalement la cerise sur le gâteau et quand bien même j'en aurais 36 de "montrables" par sortie, il ne serait pas question de ne parler que de ça. Le brame, c'est avant tout les saveurs de l'automne, ses couleurs, ses contrastes, surtout quand on a des conditions météo comme cette année en comparaison avec la catastrophique année précédente. L'occasion de rencontrer d'autres espèces qui s'activent à ce moment là : chevêchette, bécasse des bois, gélinottes, tétras-lyre et même si elles ne sont pas en photo sur le blog, elles sont dans ma tête. Et puis, le temps d'une pause des cerfs ou un jour plus calme que les autres, en profiter pour faire le plein de myrtilles, de champignons...

Le premier cerf rencontré sera le seul photographié et il ne me laissera que quelques secondes de visibilité. Aujourd'hui, ça brame encore un peu mais ça se calme assez vite vers 9h et seuls deux cerfs sont actifs. Cependant, j'en observerai sept ou huit dans la matinée et autant de biches.

La chevêchette me fera encore un petit coucou.

Ainsi que le pic noir qui est difficile à voir. Le 60D se plante encore dans la mise au point.

Chez les passereaux, le sizerin flammé que l'on voit pour la première fois sur ce blog.

La mésange bleue, bien plus connue.

En versants nord, ça sent l'hiver.

L'affût. La bâche sera démontée pour éviter l'effondrement de la structure sous le poids de la neige.

Le givre, un des motifs paysagers de la journée.

Petit tour aux étages inférieurs : le hêtre flamboie mais les cerfs sont aux abonnés absents. Et pourtant, ils sont bien là. Comment une si grosse bête peut-elle passer inaperçue ?

Bon à cette date, ce devrait être terminé. Mais au vu de l'activité observée lundi dernier, je tente ma chance avec la neige frîache et le beau temps. Qui sait... Personne aux clairières subalpines mais des traces de la nuit. "Ils" sont passés et y'a du monde. Je descends et entre dans leur "antre". Et immédiatement, un cerf est là et il brame. Deux autres lui répondent.

Je fais une image entre les branches et il se déplace hors champ. Je le laisse prendre de la distance et suis les traces. J'observe alors au loin deux cerfs et deux biches. Ca bouge dans le coin !

Image vraiment mauvaise mais l'essentiel est ailleurs. Le premier cerf passe à 15 m de mon affût (mais je n'y suis pas encore). Le véritable problème de cet affût est qu'il faut traverser un espace très fréquenté et on risque de déranger. Il faudrait y dormir. Je retrouve ce cerf un peu plus loin et assiste entre les broussailles (image impossible) à un combat avec un rival, alors qu'un troisième observe. Ils se déplacent ensuite un peu à découvert mais l'AF est dans les choux pour la mise au point.

En attendant, je retrouve "ma" chevêchette de l'avant-veille.

Elle sera moins coopérative et restera assez haute dans les arbres, houspillée par les passereaux.

Le soleil a pris place et je fais le tour du propriétaire tranquillement. Il est 10h30.

Les souilles ont gelé.

Ici un cerf (ou une biche) était couché.

Ca semble définitivement terminé pour les myrtilles. Je change de talweg et là, surprise : ça brame ! Deux cerfs semblent bien actifs. Ils sont en contrebas. Je tente la technique de l'approche-affût. Alors qu j'estime être suffisamment près (mais pas trop), je m'arrête et là, j'observe un cerf à quinze mètres qui semble me regarder. Mince alors, je ne pensais pas qu'il était si près. C'est alors que les deux continuent de se répondre et je me rends compte que ce cerf en est un autre silencieux. Et, coup de bol, il ne m'a pas repéré finalement. Il passe très près mais compte tenu de la végétation et de la proximité, je ne tente pas une photo "moyenne" au risque de le faire fuir. En revanche, un de ceux qui brame semble monter et s'éloigner. Je suis un peu déçu et c'est alors que le troisième redonne un coup de voix et il semble venir droit sur moi. Je m'accroupis le lon,g d'un tronc, pas trop d'autre possibilité et attends.

Le voilà. Il apparaît, tout près. Je retiens mon souffle. Il brame à quelques mètres de moi ; je ne vois que les bois. Et puis, j'ai l'occasion de faire un portrait avec un super lumière. Je ne laisse pas échapper l'occasion.

Sans les deux troncs de sorbier flius au premier plan c'eut été une bien belle image. C'est déjà pas mal.

Du coup, je me refais une remontée aux clairières car les deux compères ont pris du dénivelé. A défaut de cerf, je sors sur la crête et fais une monstre sieste vers 14h en tee-shirt.

Après quoi, je "replonge" dans la forêt.

La lumière est exceptionelle. Ici, la vue depuis ce que j'appelle "l'affût précaire", simple bache camo et quelques fougères désormais bien sèches servant de palissade. Je laisse tout en place pour l'année prochaine.

Journée exceptionelle ; en entendant les premières raires le 13 septembre, je n'aurais pas cru vivre une saison d'une telle intensité pendant près de six semaines !