Publié le 10 Mars 2016
Je l'avais repérée depuis la Sitre il y a un bon mois. Nous y étions retourné avec Nico quelques jours après pour préciser la partie inférieure truffée de barres et vérifier de la praticabilité de la forêt.
Amis de la wilderness à quelques pas de la grande ville, bonjour. Voici peut-être le premier parcours à skis de la face nord de la Petite Lance du Crozet. Rien d'extraordinaire mais ce sommet qui fait concurrence au Grand Colon, dernier rempart avant les collines de Belledonne et visible depuis chaque coin de rue ne pouvait pas conserver plus longtemps (à moins d'un précédent parcours par un skieur "confidentiel" lui-aussi) une ligne pas si difficile mais ô combien esthétique.
Régis, avec qui je suis en contact depuis un moment et croisé la veille à Rocheplane est plus que motivé.
Départ à 13 h de Freydières.
Le paysage est fabuleux, c'est comme en plein hiver avec la lumière en plus car nous sommes quasiment à l'équinoxe : le soleil est déjà bien haut dans le ciel. D'ailleurs, à partir du Crozet, ça chauffe. L'un comme l'autre ne supportons pas la chaleur et on va souffrir.
Sous le verrou des Doménons, il faut se résoudre à quitter la trace et la faire dans la face sud du pic du Loup. Dur, c'est dur. Ca chauffe. Les nuages remontent, faisant effet loupe. Un sauna. Il faut naviguer au mieux en restant à gauche pour éviter les éventuelles (grosses) purges pouvant venir de la face sud du pic du Loup.
Il nous faudra pas loin de trois heures pour venir à bout de ces mille six-cents mètres de dénivelé, certes avec cinq-cents mètres à tracer et de longues portions de plat mais quand même : la chaleur aura été le paramètre prépondérant de cet horaire fort médiocre. (D'ailleurs, il ne nous a fallu qu'une heure dix pour parcourir les près de neuf-cents mètres - soit plus de la moitié - jusqu'au lac du Crozet dans la fraîcheur de la forêt. CQFD).
Six courbes très exactement : c'est le tarif pour arriver à pleine vitesse sous le col des Lances après avoir avalé la pente nord, certes courtes, du pic du Loup (200 m de dénivelé).
On poursuit dans la grosse poudre jusqu'à 2100 m au-dessus de la barre qui garde le lac de la Sitre. On repeaute et remontée au col du Loup puis l'arête à droite jusqu'à la Petite Lance du Crozet. Plein brouillard.
Mais fort des différents repérages, il n'y a pas l'ombre d'un doute au sommet. C'est pile en-dessous, plein nord, soit un peu à gauche pour la branche de droite de l'Y, soit un peu à gauche pour la directe mais qui présentait un ressaut marqué avant les dernières chutes.
La partie haute est un peu délicate car parfois, la couche de neige/glace jaunie par la chute de sable de fin février apparaît, directement ou sous une fiche couche de poudre. Mais une fois sous le Y c'est plié.
Une fois arrivés sur la piste à 1450 m, on retourne sur Freydières par le chemin des trois Ruisseaux. Histoire aussi d'arrondir le D+ à un millier rond
Eh bien voilà une boucle rondement menée dans d'excellentes conditions. On voulait de la poudre, on en a eu. Heureusement que le haut du couloir a permis de ralentir notre vitesse de descente.
Un itinéraire confidentiel qui mérite d'être skié. Fallait-il le crier si fort ?