Pour cette sortie où je n'aurai vu qu'un seul chevreuil et pas le moindre cerf, de nombreuses idées envahissaient toutefois mon esprit.
Depuis maintenant quatre automnes, je fais cette sortie de démontage du toit de l'affût principal afin de ne pas proposer une surcharge avec la neige à venir, la construction n'étant pas encore ISO 9012. Cela ne signifie pas que c'est forcément la dernière sortie "brame" mais il est clair qu'il n'y aura plus d'affût ici cette saison. Il me fallait aussi rapporter le matériel laissé à demeure qui m'a permis de monter plusieurs fois vite et light.
La deuxième réflexion tourne autour de ce coin qui possède de multiples inconvénients à commencer par un accès long et non trivial mais aussi un environnement semi-boisé rendant les placements aléatoires pour l'observation et a fortiori, la photo. En contrepartie, le coin est pratiquement désert. Loin des sentiers battus, je n'y ai rencontré en environ soixante-dix sorties, qu'une seule fois un groupe de chasseurs. Ils m'avaient dit qu'ils étaient là pour le chevreuil... Drôle de choix que de venir ici où j'ai dû observer un "malheureux" chevreuil qu'une fois sur quinze ou vingt passages alors qu'il existe, non loin, des zones plus favorables. "Pour le cerf, on attend la fin du brame" m'avaient-ils confié. Je veux bien les croire et ce, pour deux raisons : le cerf en rut est immangeable d'une part ; d'autre part, "on" m'a piqué une bâche laissée sur place durant la fin de l'automne (donc après le brame et étant donné le peu de visiteurs ici, il y a fort à parier que ce soit un chasseur) alors que celle-ci était là depuis la mi-septembre. Cependant, une chose me gêne. Si la forme est bonne, le fond ne l'est pas. Tuer un cerf pendant ou après le brame ne change rien au résultat pour la population ; le problème c'est bien le dérangement pendant la période de reproduction. Que l'on chasse le cerf, le chevreuil ou n'importe quel oiseau sur une zone à cerf pendant le rut perturbe la reproduction. Point. D'ailleurs, ce matin-là, après deux coups de feu, la zone où ça bramait bien au petit jour avait été complètement désertée.
Autre idée évoquée ce matin, les couleurs de l'automne. Ca y est. Elles sont là. Avec quinze jours de retard pratiquement. Sauf pour certaines essences (planes, sorbiers) pour lesquelles les feuilles ont littéralement séché sur l'arbre avant de tomber sans donner ces belles couleurs d'automne. Malgré une observation minutieuse depuis des années, je n'arrive pas à tirer de conclusions. Il se pourrait toutefois que la seconde quinzaine d'août soit déterminante. Elle correspond à un moment de l'été où la luminosité a sérieusement décru. En cas de période fraiche et humide, j'ai l'impression que la coloration des feuilles sera avancée. En cas de sécheresse et chaleur (comme cette année), ça semblerait être l'inverse.
Cette sécheresse de fin août - début septembre a d'ailleurs interdit aux cèpes la pousse habituellement promise. Alors que c'était bien parti avec la chanterelle en milieu d'été. Mais il semblerait que ces bolets soient en train de faire leur pousse d'automne. Les jours à venir (la pluie de demain suivie d'un réchauffement) nous le confirmeront (ou pas).
Et le brame me diriez-vous ? Si autour des affûts, c'est bel et bien fini et notamment sur le secteur du bas où un passage m'aura permis de voir l'absence de traces des jours précédents, j'ai pu constater énormément de passages récents (deux/trois jours précédents max) sur les clairières supérieures, bien plus que je n'en ai vu depuis le début du brame. Cette activité n'est peut-être que nocturne mais avec la douceur et le soleil annoncées en fin de semaine, une vérification s'imposera. A suivre, pour un hypothétique dernier round.