Certains pratiquants de sports de pleine nature insuffisamment sensibilisés (ou sensibles) à la faune sauvage ne se rendent pas toujours compte de l'impact de notre pratique et/ou pensent parfois que des associations de protections de la nature (LPO, FRAPNA...) sont obnubilés par leur "mission" oubliant l'Homme au milieu.
Ce constat a vu la naissance d'associations comme "des Calanques et des Hommes", ayant pour objectif de replacer l'homme au coeur des mesures de protection jugées trop exclusives au sein du nouveau parc national.
Car in fine, c'est bien l'homme qui est le plus important. L'homme peut tout détruire (et donc se détruire lui-même). La vie trouvera toujours son chemin et la planète continuera à voir toutes sortes d'organismes vivants jusqu'à sa disparition. La protection de l'environnement n'est donc pas pour l'environnement lui-même mais bien pour nous. Sauvegarder la biodiversité, c'est sauvegarder toutes les richesses de la nature, à la fois pour le bonheur que cela peut nous procurer mais aussi pour notre sauvegarde tout court.
La LPO Isère l'a bien compris et sous l'impulsion de certains de ses membres actifs comme Marie-Paule De Thiersant, a décidé de lancer un projet baptisé "Biodiv'sport".
L'objectif de ce projet est de concilier pratiques sportives et biodiversité en informant, partageant et mobilisant chacun d'entre nous par de petits gestes et attitudes souvent simples mais difficiles à mettre en oeuvre quand on n'est pas informé.
Pris en charge par Adrien Lambert, le projet est détaillé ici.
A son origine, le projet cible cinq espèces emblématiques : tétras-lyre, lagopède, aigle royal, faucon pèlerin, bouquetin. Les sites pilotes se situent sur Chartreuse, Ecrins, Belledonne et Bauges.
Je vous en parle tout particulièrement ici puisque les initiateurs de ce projet m'ont proposé en tant que sportif et naturaliste d'en être un ambassadeur. J'espère pouvoir être à la hauteur de cette mission.
Le premier volet expérimental se situe sur la montagne emblématique de Chartreuse : Chamechaude. Après étude des itinéraires des skieurs ET des sites d'hivernage de tétras, deux zones de quiétude ont été matérialisées. Le dérangement du tétras-lyre en hiver est un réel problème car l'oiseau est très sensible au froid et son envol provoque une grosse dépense calorique. Une fois, ça va. Plusieurs, bonjour les dégâts.
Avec la multiplicité des activités outdoor hivernales, l'impact est devenu inquiétant sur cette espèce. Les oiseaux trouvent certes de nouvelles zones refuges mais ces dernières se raréfient. Aussi, en baliser quelques unes tout en informant les pratiquants semble être une piste intéressante afin d'améliorer la protection de ce magnifique galliforme.
Voici donc la naissance de ce projet.