Je me suis lancé dans cette passionnante utilisation que sont les pièges d'images (dits "pièges photographiques") avec lesquelles je vais essayer de faire des images animées d'animaux sauvages.
C'est quand même génial de pouvoir observer la faune sans la déranger. Ca fait aussi de belles images complémentaires pour les petits films. Et bien sûr, une information sur ce qui se passe à cet-endroit-là. On va commencer par le brame du cerf ; ensuite, on verra en seconde partie d'automne mais les idées ne manquent pas. Il y a plusieurs étapes à suivre scrupuleusement si on veut réussir son aventure. Je n'ai absolument rien découvert seul sur ce coup-là. Un grand merci à Olivier Janet qui m'a tout expliqué. Un véritable spécialiste passionné à qui je tire mon chapeau. Grâce, à lui, j'ai économisé des mois de déboires. J'aime beaucoup apprendre seul comme je l'ai fait pour beaucoup de choses partagées sur ce blog : ski, escalade, photo... Parfois avec d'inévitables défauts qui restent en place. Mais c'est également appréciable d'être coaché. Voici donc tout ce que j'ai fait/appris en un mois.
- Choix du piège. Ils sont nombreux. Celui qui surpasse les autres serait le Browning Spec Ops Extreme Full HD. Il faut l'acheter ici sur le site de l'importateur. Grâce à Olivier, vous bénéficierez automatiquement d'une remise de 15% avec le code ALPINE1. Pour les spécifications, on notera outre la vidéo Full HD : APN 20 mp, écran de visualisation couleur 2" (et ça c'est top), vidéo diurnes jusqu'à 2 min et nocturnes jusqu'à 20 sec avec délai de reprise de moins d'une seconde, accepte les cartes SD très haute capacité (XC jusqu'à 512 Go...), finition camo bien classe, pas de vis pour montage sur pied... mais surtout une qualité d'image au top !
- Alimentation. 8 piles AA. Il faut mettre des piles lithium (un peu moins de 10€ les 4 - en cherchant bien, on peut approcher les 15€ pour le jeu de 8) qui dureront bien plus longtemps que les alcalines. L'idéal est d'avoir un petit testeur pour vérifier le voltage des piles et garder des piles ayant déjà perdu de leur force pour les pièges de proximité (où l'on a l'occasion d'aller plus souvent et où on pourra donc remplacer les piles facilement - rien de plus rageant que d'avoir un piège qui ne marchera plus faute de piles et qu'on n'aura pas relevé compte tenu de son éloignement)
- Mémoire. Si on utilise la définition maximale (et c'est le but) et 60 im/sec pour les ralentis, une vidéo de nuit pèse 50 Mo et une de jour 140 Mo. En considérant une utilisation nuit/jour de 2/1, on peut raisonnablement tabler sur une moyenne de 80 Mo par vidéo. Avec une carte de 32 Go, cela laisse la possibilité de faire 400 vidéos. Cela me paraît pas mal. Compte tenu du prix actuel des cartes, ne pas hésiter à prendre plus grand. A noter qu'il faudra deux cartes par piège : quand on va relever, on met une nouvelle carte et on rapporte la carte pleine à la maison pour décharge sur l'ordinateur. Attention à bien prendre uniquement des cartes formatées pour cette utilisation. En cas de carte issue d'un appareil photo par exemple, on s'expose à des bugs.
Bon le piège est prêt à être utilisé. Enfin, pas tout à fait. Le plus gros du travail reste à repérer les endroits favorables et ça, je laisse à chacun le soin de le faire. Mais auparavant, reste l'éternelle question de la protection. Il y a plusieurs options possible :
- Mettre le piège dans un boîtier de protection
- Végétaliser le piège afin de le rendre quasi invisible
- Rien du tout
Bien évidemment, cela dépend de l'endroit où l'on désire le placer. Il y a des endroits où je ne serais pas inquiet de mettre un piège non végétalisé et non caché. Par expérience, Olivier nous dit que tous ses amis qui ont décidé de mettre le piège dans un boîtier de protection se sont, tôt ou tard, fait voler l'un d'entre eux. Si le piège est repéré, le gars revient un pu plus tard avec le matériel adéquat !
J'ai donc choisi de végétaliser en rajoutant une petite protection (câble python Master Lock Camo trouvé à moins de 30€ chez l'excellent Digit Photo) : le piège passe ainsi inaperçu et si malgré tout, il venait à être repéré, il y a une protection obligeant le voleur à revenir "armé". Le fait d'avoir cette protection montre aussi que le matériel est protégé : prendre un piège posé sans rien est très tentant ; s'il y a un cadenas, on sait qu'on va faire un "mauvais" geste. Par contre, je ne mets pas de petit cadenas sur la porte. Si le piège est repéré et que l'inconnu n'a pas envie qu'on voit sa bobine sur la carte, il va tout défoncer alors que là, il ouvre, récupère la carte et s'en va. C'est un moindre mal.
Venons-en à la végétalisation. Le protocole appris grâce à Olivier est le suivant :
- Acheter du fil électrique noir ou marron 2,5 mm2 et le dénuder. Virer le câble et garder les cylindres plastiques creux d'environ 8 mm de longueur. Les coller à la colle hybride en différents endroits du piège.
- Acheter du petit fil vert Nortène pour horticulture, couper des morceaux d'environ 18 cm et les enfiler dans les cylindres.
- Fixer le piège à l'endroit choisi et utiliser les fils Nortène pour y attacher la végétation (mousse, lichen, branches...)
Attention à ne pas obstruer les éléments nécessaires à la photo. Sur le dessus du piège par exemple, ne pas végétaliser en avant. Penser que le vent, la pluie, risquent de faire bouger la végétation et créer des éléments gênants sur l'image, tout particulièrement de nuit.
On apprendre beaucoup sur le terrain. Il me reste beaucoup à apprendre. La meilleure utilisation est sur un passage d'animaux de profil avec une zone de détection un peu en-dessous d'une ligne horizontale médiane si j'ai bien compris.