Publié le 16 Octobre 2018

C'est la question que je me pose aujourd'hui, en tous cas sur la politique française menée par notre gouvernement mais surtout par les lobbies qui lui dictent (parfois/souvent/toujours - rayer la/les mention (s) inutile(s)) la marche de conduite à suivre.

Malgré les messages d'alerte lancés par des scientifiques indépendants, notre pays, me semble-t-il, a beaucoup de mal à prendre des décisions dans l'optique d'une pérennité de l'espèce humaine. Et étant parent, j'avoue que cela commence à m'inquiéter sérieusement. 

Je n'ai ni la prétention, ni le courage et peut-être pas les moyens intellectuels de me lancer ce matin dans une nouvelle disserte philosophique et si mon inquiétude grandit, elle est en même temps régulièrement stoppée par des actions optimistes. Petit passage en revue de l'actualité.

- La fonte des glaciers. J'ai naïvement cru qu'une fois le réchauffement climatique stabilisé, nous arriverions à un nouvel équilibre. Que nenni. J'avais sous-estimé, par méconnaissance du phénomène, son ampleur. Aujourd'hui, on est en train d'assister à la disparition de glaciers emblématiques : Sarenne dans les Grandes Rousses peut être considéré comme un souvenir, le glacier de Freydane dans Belledonne, se rapproche du film alimentaire qui entoure le sandwich... J'ai vu les faces nord du bassin d'Argentière (massif du Mont-Blanc) pratiquement noires mis à part la présence de névés continus au-dessus de 3700 m d'altitude. Le glacier Carré à la Meije est en train de disparaitre !!!

- L'absence d'évolution vers une agriculture raisonnée alors qu'on nous bassine sur les efforts (justifiés) que chacun doit faire. Oui nous devons repenser notre mode de vie à notre petite échelle. c'est indiscutable. Mais comment convaincre une opinion publique massivement tournée vers la critique (facile) quand on ne montre pas, en-haut, le bon exemple ? On notera par exemple le vote pour le refus de l'interdiction du Glyphosate, le soutien massif aux agriculteurs avec nos impôts quel que soit leur mode de culture. Aucun encouragement généralisé aux petites structures de développement durable. En parallèle, certains agriculteurs éleveurs s'élèvent contre la réintroduction de deux ours(es) dans les Pyrénées, menaçant de battues sauvages et peu de réaction à leur encontre dans les pouvoirs publics. Quand on voit l'importance de sauvegarder notre biodiversité, l'ours est un symbole fort. L'argent engagé dans cette réintroduction (un détail parmi tant d'autres mais symbolique) grâce à la signature de Nicolas Hulot juste avant son départ ne devrait-il pas être accompagné de sanctions massives à l'égard de ceux qui s'y opposent ? Bon allez, un peu de positif cette fois avec cet article, écrit juste avant le lâcher.

- Notre biodiversité en danger. Alors que le moustique tigre pullule, que la pyrale du buis décime cet arbuste emblématique, les espèces endémiques prennent un coup de plus en plus fort chaque année. En témoignent les hirondelles qui ont vu chute leurs populations en près de 70% en trente ans. En verra-t-on encore dans dix ans ? De manière générale, les petits passereaux qui représentent près de 80% des espèces d'oiseaux sont en (grand) déclin. Pour avoir eu quelques années passionnées de mon côté au début des années 90, le constat est alarmant. De manière générale, restent les espèces qui étaient les plus courantes (moineaux, merles, mésanges, rouge-gorges, pinsons...) mais les autres, celles qui étaient moyennement communes (linottes, verdiers, bouvreuils, fauvettes, sittelles, gobe-mouches...) sont devenues vraiment rares. Voir cet article ci-dessous du printemps dernier qui donne quelques explications. Dans ce contexte, le retour de "gros" animaux comme l'ours, le loup, les vautours... est un signe d'espoir qu'il faut absolument entretenir. Toute personne s'y opposant devrait être sévèrement sanctionnée. Aujourd'hui, on est loin, très loin du compte.

- La chasse. Peut ne pas être nuisible, loin de là, à condition d'en fixer des règles compatibles avec un enrichissement de la biodiversité. En chassant plus de soixante espèces d'oiseaux, on en est loin et le slogan "premiers écologistes de France" une belle mascarade. Il ne s'agit pas de critiquer coûte que coûte mais il est vrai que là, ils ont donné le bâton pour se faire battre. A côté de cela, le durcissement de cette activité pour protéger certaines espèces sensibles sans parler de la sécurité (encore un accident mortel le week-end dernier en Haute-Savoie - mais comment peut-on tirer délibérément sur un vététiste ???) qui pose des soucis avec l'explosion des pratiques outdoor (sans doute parce que l'homme prend massivement conscience de ce que lui apporte notre planète) est attendu par 80% de la population. En attendant, c'est plutôt le contraire avec l'allongement de la période de chasse, la diminution du prix du permis national, etc (des mesures qui ne devraient pas changer grand chose sur le terrain mais qui, encore une fois symboliquement, n'aident pas). Je ne développe pas davantage pour ne pas que cela prenne une disproportion par rapport au reste mais pour moi, il s'agit quand même de l'accident de trop. La voiture tue aussi et beaucoup plus en valeur absolue mais d'une ce n'est pas pour autant qu'il ne faut rien faire, et de deux, le peuple "l'accepte" alors que ce n'est pas le cas pour une balle. D'autre part, le fusil est une arme, pas la voiture. A méditer.

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur

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Publié le 11 Octobre 2018

Sous ce titre, il y a tout un ensemble de sorties où le but n'est pas forcément la photo de cerf à tout prix mais une immersion dans la nature, bercée par les cris des cerfs et au milieu d'un décor époustouflant, peut-être à la période où il est le plus beau en montagne.

Pour ma part, j'alterne entre sorties où je passe des heures à l'affût (parfois sans rien voir) et d'autres où j'arpente les pentes avec le matériel photo, pratiquant, si cela s'y prête, la technique de l'approche-affût déjà évoquée sur ces pages.

On entre dans la quatrième semaine de brame et, le moins que l'on puisse dire, c'est que cette année, c'est un brame un peu particulier. Ca avait commencé plutôt en avance avec les premiers raires réguliers il y a près d'un mois (semaine du 10 au 16 septembre). Cela a été suivi d'une semaine plutôt calme y compris sur les secteurs les plus denses, avant de démarrer d'un seul coup en fanfare continue à partir du 28. Pour la quinzaine écoulée depuis, hormis sur le secteur à (très) forte densité que je fréquente et où ça brame globalement de manière continue toute la journée, on remarque un brame assez silencieux (sauf la nuit), avec une majorité de journées assez calmes, entrecoupées de quelques unes plus mouvementées. Autre particularité, l'absence de couleurs hormis les myrtillers aux feuilles désormais bien rouges : les sycomores et sorbiers qui d'habitude ont presque déjà perdu toutes leurs feuilles commencent tout juste à être en couleurs maintenant. C'est une petite déception car c'est un de mes objectifs que de mettre les cerfs sur un décor d'automne. Photographier pour photographier ne m'intéresse pas (plus). L'idée c'est vraiment le décor.

- samedi 6 : affût sur "le" spot majeur que je connais. Compte tenu de l'arrière plan trop vert à mon goût et la perspective de nuages qui s'envole, me donnant une lumière de trois-quarts mal placée, je change de point d'affût et me retrouve au final mal placé. Bien placé s'ils étaient sortis à tel endroit mais mal là où ils vont se pointer en masse : au moins dix cerfs actifs dans le vallon. Je ferai deux ou trois images et profiterai d'un concert exceptionnel, le plus beau de la saison. Au retour, étant donné mon emplacement, je dois traverser la zone à la tombée de la nuit. Je le fais juste avant le noir histoire de ne pas mettre la lampe mais je n'évite pas le dérangement. Fort heureusement, après s'être un peu déplacés ils reviennent assez vite et le concert repart de plus belle à la nuit.

Trop en plongée. Dommage, la lumière était top

Trop en plongée. Dommage, la lumière était top

Ici, c'est l'arrière-plan qui n'est pas top

Ici, c'est l'arrière-plan qui n'est pas top

Vraiment une belle ambiance ce soir et c'est là le principal

Vraiment une belle ambiance ce soir et c'est là le principal

- dimanche 7 : affût du soir, espoir. Ca brame juste en-dessous, le décor est fabuleux, notre affût est presque idéal s'ils veulent bien sortir et le brouillard se dissipe totalement une demie-heure avant le coucher du soleil. Malheureusement, pas un cerf ne se pointera et, c'est fort surprenant, les raires disparaitront presque totalement à l'arrivée de la nuit. Dérangement (par ?) ? 

Le décor du dimanche soir
Le décor du dimanche soir

Le décor du dimanche soir

- mercredi 10 : près de 2000 m de dénivelé ce jour pour écouter, observer, réorganiser les caméras automatiques, et se promener dans cette belle montagne par cette belle et (trop) chaude journée d'automne. Je rentre bien rincé à cause du cumul dénivelé, manque de sommeil, poids du sac et type de terrain parcouru. Au final, belle activité en contrebas de mon poste d'observation mais un peu trop loin et surtout, avec retour assez vite au calme peu après le lever du soleil. Petite déception au niveau des caméras placées sur trois souilles différentes : fort peu d'activité sur le secteur.

Le cerf du jour qui, malheureusement, rentrera assez vite à couvert

Le cerf du jour qui, malheureusement, rentrera assez vite à couvert

Le décor magnifié par la myrtille
Le décor magnifié par la myrtille
Le décor magnifié par la myrtille

Le décor magnifié par la myrtille

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Rédigé par lta38

Publié dans #paysages, #brame du cerf, #nuitée

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Publié le 4 Octobre 2018

Cette fois, c'est parti en fanfare. Les animaux donnent de la voix. On entre dans le gros de la saison pour sans doute une quinzaine de jours. Après la déconvenue surprenant du mercredi précédent, j'ai attendu un peu avant d'y retourner.

- Samedi 29 : sortie chou blanc sur un secteur de fond de ruisseau où ça bouge parfois en plein jour : pas un animal et surtout très peu de traces. A croire que le secteur est déserté. Cela fera quand même ma petite balade du 14-17h.

C'est ici que je les attends
C'est ici que je les attends

C'est ici que je les attends

Une mésange pour seul compagnon de cet affût

Une mésange pour seul compagnon de cet affût

- Dimanche 30 : de soirée la veille, je pars tard et n'arrive que vers 10h sur une place dominée par quatre cerfs qui brament dans la forêt. Je n'ai pas beaucoup de choix pour m'installer et attends dans une position moyennement confortable. Ca traverse dans la trouée au-dessus puis l'un d'entre eux s'avance sur la plateforme qui domine mon poste d'affût, lui même placé sur un passage. Un cerf rejoint cette plate-forme. Je m'attendais à ce qu'il s'arrête un moment pour pousser quelques raires mais non, il poursuit et vient droit sur moi. Malgré mon immobilité, il détecte quelque chose étant donné la proximité et remonte d'un cran. Je le retrouve peu après en train d'émettre des raires non loin de là

Le premier cerf de la journée
Le premier cerf de la journée

Le premier cerf de la journée

Trop près !

Trop près !

Je poursuis ensuite mon chemin pour rejoindre le coeur de la zone. Mais je reste d'abord un bon moment en lisière de forêt à observer leurs comportement et évaluer la possibilité d'aller me poster plus près. Les cerfs sont en forme mais assez masqués dans les vernes.

De loin, un jeune cerf poursuit une biche de l'année et son faon

De loin, un jeune cerf poursuit une biche de l'année et son faon

Brame 2018 : troisième semaine
Brame 2018 : troisième semaine

Je réussis un joli "tour" en traversant le haut de la zone et en allant me poster assez idéalement, en vue de plusieurs trouées intéressantes. Par contre, gros gros inconfort sur une zone très pentue. Je suis obligé de bouger mais fort heureusement, un gros rocher et un pin me permettent de le faire sans être vu. Ca va passer et re-passer.
 

Ca passe et ça re-passe
Ca passe et ça re-passe

Ca passe et ça re-passe

Juste en-dessous de moi, ça bouge beaucoup !
Juste en-dessous de moi, ça bouge beaucoup !
Juste en-dessous de moi, ça bouge beaucoup !
Juste en-dessous de moi, ça bouge beaucoup !
Juste en-dessous de moi, ça bouge beaucoup !

Juste en-dessous de moi, ça bouge beaucoup !

14h : petit moment de calme et, compte tenu de la météo annoncée en fin de journée, je décide d'aller sur un autre secteur un peu plus proche du parking afin de ne pas avoir plus d'une heure de marche pour rentrer (et pas à remonter non plus) si je devais cumuler pluie et nuit. A peine arrivé, le animaux sont en forme et pas loin. Malheuseument le brouillard m'enveloppe et on finit par se croire en pleine nuit. J'essuie un orage mémorable à 17h avec un éclair à proximité toutes les trente secondes. Je fuis complètement trempé, un vrai carnage !

Dernières images avant la débandade. Les couleurs arrivent tout doucement mais ce n'est encore pas ça
Dernières images avant la débandade. Les couleurs arrivent tout doucement mais ce n'est encore pas ça

Dernières images avant la débandade. Les couleurs arrivent tout doucement mais ce n'est encore pas ça

- Mercredi 3. J'arrive cette fois au petit jour. Stupeur, c'est plutôt calme alors que c'est ici le coeur de la zone. J'attends un peu. Deux cerfs traînent bien mais ils ne bougent pas beaucoup. Je vais me poster en bordure d'un couloir où il y  de l'animation mais les fenêtres sont rares. Mais à force de patience, ça finit toujours pas payer.

Le premier cerf du jour

Le premier cerf du jour

Celui-ci m'offre une fenêtre inespérée depuis mon poste de guêt

Celui-ci m'offre une fenêtre inespérée depuis mon poste de guêt

Passage d'une horde de sangliers juste en contrebas. Trop de végétation.

Passage d'une horde de sangliers juste en contrebas. Trop de végétation.

Un jeune cerf courtise une biche à l'écart de gros mâles qui donnent de la voix juste derrière

Un jeune cerf courtise une biche à l'écart de gros mâles qui donnent de la voix juste derrière

Le soleil est bien présent. Derrière mon jeune cerf, des gros semblent bien à fond. Je fais le tour par le haut en contournant une crête afin de ne pas me faire repérer et, connaissant par coeur, réussit à approcher la zone. J'ai l'impression qu'ils sont tous ici : pas moins de neufs cerfs comptés à l'oreille et il est bientôt midi. l'un d'entre eux est tout près. Je ne peux pas aller me placer où je veux alors j'attends sous un bosquet de vernes. L'animal fait des allers-retours juste en-dessous derrière une biche.

Heureusement il ne viendra pas jusqu'à moi

Heureusement il ne viendra pas jusqu'à moi

La biche courtisée qui se déplace en direction du vallon où je veux aller et qui sera suivie du cerf juste en-dessous dans les bosquets

La biche courtisée qui se déplace en direction du vallon où je veux aller et qui sera suivie du cerf juste en-dessous dans les bosquets

Du coup, je peux avancer. Je vais bénéficier de conditions optimales. Je pourrais dire quasi optimales mais non, op-ti-ma-les !!!
- très léger vent du nord (et j'arrive du sud)
- Approche dans l'ombre et animaux ayant le soleil en plein visage
- Approche semi-boisée
- Animaux super excités donc pas très attentifs
- En terrain totalement découvert ce qui me permet de les localiser et précisément et de voir où sont les biches

Je m'installe confortablement et surveille une trouée assez large et un bout de bosquet en-dessous. Que le bal commence !

Voici le plus en amont du groupe. Il brame sans arrêt.
Voici le plus en amont du groupe. Il brame sans arrêt.

Voici le plus en amont du groupe. Il brame sans arrêt.

Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres
Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres
Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres
Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres
Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres
Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres

Festival offert par un 12 et un 10 cors avec combat d'une violence inouïe qui fera reculer le perdant, la gueule en sang (voir crop), de deux-cents mètres

Le vainqueur se pavane

Le vainqueur se pavane

Ca bouge. Il est 14h et ça n'arrête pas

Ca bouge. Il est 14h et ça n'arrête pas

Toujours difficile d'éviter le dérangement c'est pourquoi je n'étais pas revenu ici depuis une semaine et ne reviendrai pas avant plusieurs jours. L'avantage de connaître plusieurs coins, c'est aussi de ne pas leur mettre la pression.

Ce cerf débarque pile où j'étais posté, à quelques mètres.

Ce cerf débarque pile où j'étais posté, à quelques mètres.

Quelle journée !!

- Jeudi 4. Changement de secteur comme prévu. Du bruit encore mais pas le festival de la veille et surtout, mal placé pour faire quelque chose. Je ne prendrai pas de photo mais le brame c'est aussi tout simplement de profiter de l'immersion.

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf

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