Première journée sur les skis de randonnée de la saison 2023 prêtés par les fabricants à Montagnes Magazine et essayés par notre petite équipe qui a pris cette habitude depuis 2015. Pas de poudre, températures fraîches. Il fallait commencer par un versant face au soleil. La station des Sept-Laux, partenaire de ces tests, nous offre les forfaits pour tester les skis à la descente sur les nombreux hors-pistes qu'elle offre. Cependant, il n'est pas inutile de les essayer en montée, même si on peut s'en faire une idée assez précise sur le papier, la largeur et le poids étant des inconvénients à l'ascension.
Ce qui nous a marqué depuis plusieurs années, c'est quand même la mode prise par les fabricants concernant les peaux. Et les copains du jour, grands habitués de la randonnée, ont tous abondé dans le même sens. Quand j'ai débuté, les peaux étaient de 65 de largeur (comme les skis) et s'arrêtaient à 10 cm du talon (et on pouvait couper plus court). Aujourd'hui, les peaux sont forcément beaucoup plus larges mais en plus, elles vont jusqu'à ras du talon avec une attache arrière qui frotte et qui traîne. A l'unanimité, nous trouvons que cette solution est un remède pire que le mal.
La majorité des pratiquants est en mode "one pitch" (i.e. une montée, une descente) ; au pire, une petite boucle et une remise de peaux, pas davantage. Combien de fois ont-ils les peaux qui se décollent à l'arrière (parfois, ça commence même à l'avant avec effet chasse-neige qui soulève l'avant de la peau) ? Et quand bien même, en n'attendant pas le dernier moment, il est facile de recoller. En revanche, ce système a un inconvénient dans 100% de la progression : le frottement. Cette perte de glisse est, en sus, accentuée par le choix du matériau. Autant avec des peaux de 65, le matériau avait de l'importance pour éviter le recul, autant avec des skis larges, on peut clairement laisser tomber le synthétique. Sans aller jusqu'à des "race" qui s'usent un peu plus vite, des 100% mohair sont bienvenues pour améliorer un peu la glisse et donc limiter la fatigue. En comparant avec notre matériel personnel, nous nous sommes tous les quatre regardés, incrédules !! La différence nous est apparue tout simplement énorme.
Pour le reste, se pose aussi la question de l'attache avant. Là encore, on n'en démord pas sur l'intérêt du système rapide avec encoche spatule. Laissons de côté l'argument rapidité et même le pratique (c'est quand même plus pratique d'éviter de devoir enlever puis remettre les skis). Le point difficilement discutable sera l'importance de garder les skis aux pieds au sommet afin d'éviter que l'un d'eux se fasse la malle dans la pente durant la manip'. Quelques marques l'ont compris mais c'est encore Atomic (qui était déjà la seule marque à proposer du 100% mohair sur les 5 paires du jour) qui se démarque avec son élastique bien foutu quand Rossignol offre un caoutchouc rigide à la Dynafit, qui saute régulièrement durant la montée.
En résumé, ces tests sont vraiment intéressants et on continue à en apprendre mais clairement, on ne nous fera pas opter pour ces peaux vendues "clés en mains". Une peau mohair, coupée à 20 cm du talon en arrondi pourrait changer "la vie" de nombreux randonneurs quitte à ce, qu'une fois dans la saison (et encore), il y ait un petit flottement pour recoller une peau décollée intempestivement.
Enfin, en ce qui concerne les skis, il faudra attendre l'automne et le mag' de novembre pour lire le bilan de ces essais qui ne font que commencer et doivent encore être recoupés. Une magnifique journée avec les copains. Merci à eux !