Murat - Saint-Flour. Env. 30 km ; 400 m D+. Journée de repos entre la grosse étape de la veille et la suite du programme.

Nous sommes passés par Tanavelle, joli village perché, pour éviter les grands axes. Petites routes bien sympa mais assurément l'étape la moins intéressante du séjour. Un poil déçu par Saint-Flour. Certes, la ville est jolie avec un peu d'animation mais moins de cachet que Besse, Murat et tant d'autres. Camping idem Murat : gestion libre. 6€ à trois dont deux enfants avec un vaste emplacement au calme. Pas de barbeuc par contre. Trois images de Murat le matin du départ.

Brion - Murat. Env. 80 km ; 1400 m D+ avec la petite Rando pédestre du soir.

La plus grosse journée de cette traversée, facilitée par la météo fraîche et l'absence de soleil qui réservera sa présence pour les dernières heures de la journée.

La journée commence même assez tard, vers 10h, pour un traversée complète des plateaux du Cézallier. Ambiance de fou avec ce ciel couvert : la Godivelle (superbe site), Montgreleix (on passe en Cantal), Marcenat (ravito), Saint-Bonnet-de-Condat (pause midi), Saint-Saturnin (joli), Ségur-les-Villas (chapelle de la Valentine à aller-voir en aller-retour), Fortuniès, la Boisonnière (petit glacier artisanal au top ; arrêt obligatoire), Murat (très belle petite ville).

Le camping municipal a été racheté par une compagnie (camping cars Parks). Il n'y a pas de gérance et juste une barrière. L'emplacement est à prendre à l'automate. Pour les cyclistes/piétons, il y a moyen de gruger vu qu'il n'y a aucune vérification mais ce serait encore un mauvais esprit à la Française : nous avons payé 7€ à trois (enfants gratuits) avec superbe emplacement (camping immense peu fréquenté là), eau, douches, sanitaires, électricité, places de barbeuc...

Le soir, montée à pied à l'Eglise de Bredons pour finir d'achever les filles !

Chambon - Brion ; env. 40 km ; 1000 m D+

Une étape assez courte en distance mais nous ne voulons pas rouler l'après-midi avec la dernière journée chaude annoncée. Et comme ça grimpe pas mal et que nous sommes (un peu) chargés... Autre critère, le Tour qui repasse dans le coin et que nous allons couper à deux reprises. Ne pas trop traîner. Enfin, de gros orages sont annoncés dans la nuit et nous serons sur les hauts plateaux du Cézallier. Nous changeons les plans et trouvons une cabane pour rester à l'abri d'éventuelles chutes de grêlons.

Le parcours se fait en trois montées :
- 1. Rocher de l'Aigle, en laissant main droite la vallée de Chaudefour (sans Rancune). Rude au départ.
- 2. Belvédère du lac Pavin après passage à Besse : très joli village, boulangers super gentils place Alfred Pipet. Adresse recommandable ++. Puis lac de Montcineyre (très beau, belles portion gravel) et descente à Compains. Là encore, une superbe adresse : le café des Compains, café associatif. Ravito bienvenu (boissons, goûters, fruits...) et gentillesse +++
- 3. Brion sur le plateau du Cézallier. Montée ombragée. Dépaysement assuré là-haut. Nuit dans les cabanes de Céline. Un bien bel endroit reculé du monde. Très bon accueil. Pas de paiement CB mais virement ou Paylib ok.
 La nuit, finalement pas de grêle mais des averses de pluie soutenues et de très nombreux éclairs. On est prêt pour une grosse journée demain.

Contreforts du puy de Dôme - Chambon-sur-Lac. env. 50 km ; 800 m D+

Nous passons par le col de la Moréno (pendant que le Tour se repose) puis direction Aydat puis Murol (superbe château à voir) et enfin le lac Chambon. Il est 13h. Stop pour profiter du lac et de ses alentours. Nous trouvons un camping qui a l'air très sympa à 500 m à l'ouest du lac (les Bombes) mais la réception est fermée jusqu'à 14h. Habituellement, il y a un numéro de téléphone ou, a minima, des consignes. Ici, rien du tout. Le camping étant à 80% vide, nous entrons puis nous installons à l'ombre. Nous ne montons pas de campement. Nous posons juste les vélos et nous allongeons en attendant l'ouverture. Mais voilà que la gérante arrive en voiture et nous apostrophe. Je passe les détails mais les filles peuvent témoigner que malgré tout le calme que j'ai su garder et toutes les tentatives d'apaiser la discussion en minimisant le problème, rien n'y fait. Nous sommes considérés comme des intrus irrespectueux et montrant un mauvais exemple. Du coup, nous partons en signifiant que nous ne reviendrons pas et qu'elle a perdu un client. Réponse : "rien à faire !". Renseignements pris auprès de locaux un peu plus tard, le comportement irascible de cette dame semble bien connu. Fort dommage car le camping est sympa. Du coup, nous le déconseillons. Allez voir juste un peu plus loin, l'aire de camping de Chambon, tenue par une dame adorable et qui nous offre tout ce dont nous avons besoin pour 14€ à trois : place herbeuse, douche, sanitaires, électricité si besoin. Le reste de la journée est consacré à profiter du lac. Le soir, petit restau (l'Escale), le long du lac. Pas mal du tout.

Compte tenu des dimensions du plus grand massif montagneux français, il existe mille et une façons de traverser le Massif Central. Nos critères furent les suivants :
- Petites routes exclusivement. Eviter la circulation en d'autres termes.
- Altitude. Pour des raisons tout autant paysagères que de températures, l'idée était de rester au-dessus de 1000 mètres et donc de ne pas descendre dans des vallées trop profondes. Toutefois, il n'était pas possible d'y échapper complètement ; aussi, nous nous étions fixés l'altitude minimale de 800 m sauf évidemment aux points de départ et d'arrivée.
- Accès (et retour) par transports en commun (donc train) avec le moins de complication possible.

Lors du regroupement des régions en 2016, contrairement à ce qui était utilisé avant (dans les news regroupant les deux régions, on parlait de "Rhône-Alpes - Auvergne" ce qui était cohérent compte tenu de l'importance démographique de la première), on a choisi l'ordre alpha d'où le sigle AURA. Un nom qui sonne "beau". Ce sera du coup notre fil conducteur : traverser les différents départements auvergnats de la région AURA dont l'altitude dépasse les 1000 mètres : Puy-de-Dôme, Cantal, Ardèche et Haute-Loire. Petite entorse, nous passerons par le nord de la Lozère parce que c'est magnifique et que ça permet de garder l'altitude. En somme, notre trace dessinera un L depuis Clermont-Ferrand jusqu'à Valence en passant par l'Aubrac.

Etape 1. Clermont-Ferrand - contreforts du puy de Dôme (bivouac)
* Train Brignoud-> Grenoble + Grenoble -> Lyon -> Lyon - Clermont. Env. 100€ à trois avec promo Illico. Valable.
* Clermont -> plateaux à l'ouest du sommet du Puy de Dôme. 25 km ; 650 D+
On débarque à 14h dans un four. La montée à Burtol est abominable. Heureusement, du monde attend le Tour et nous grimpons sous les encouragements de la foule. Départ difficile pour les filles ; heureusement, la montée à Ternant est moins raide et ombragée. Arrivés à Vulcania en ayant fait le tour par nord, nous allons prendre des pistes forestières mais voilà que nous sommes bloqués par un vigile. Incroyable, ce sont les consignes de l'étape du tour de France : interdire, même aux piétons, tous les accès autour du puy de Dôme, arrivée de l'étape où aucun spectateur n'est autorisé compte tenu de l'étroitesse de la chaussée. On a beau expliquer le but d'un bivouac etc, rien n'y fait. Après avoir annoncé que de toutes façons, nous passerons par un autre chemin voire dans la forêt, il nous menace d'appeler la gendarmerie. Le véhicule qui attend derrière nous entend la conversation et finit par faire demi-tour. Une fois parti, le vigile nous dit de passer. Nous n'aurons pas à nous prendre la tête dans les bois. Superbe bivouac dans une belle prairie près d'une source. Il fait frais ; on respire !