Depuis tout petit, j'aime la neige. Matière magique qui a tendance à se raréfier en plaine, la neige gomme tout. Les sons, les reliefs... Elle apaise. Que de souvenirs ; que d'heures passées à marcher, courir, glisser... sur cette matière blanche ! Des souvenirs plein la tête, de la fin des années 70 jusqu'en 1990, date à laquelle j'ai migré vers le sud, ce qui aura marqué le départ de mon affection aigüe pour les sports de montagne.
Des années 90 où la matière blanche a commencé à marquer un recul, avant de faire à nouveau un pas en avant dans les années 2000. Entre 2005 et 2017, nous avons à nouveau retrouvé de longues périodes enneigées en plaine. Mais depuis, c'est à nouveau un recul et la tendance est guère enthousiasmante. C'est pourquoi, dès que les conditions le permettent, je vais à la rencontre de la neige.
Ce mardi, direction le col du Coq pour un départ vers midi. Il neige ; je n'ai pas d'objectif. Je suis en t-shirt manches-longues + veste gore-tex. Juste ce qu'il faut pour être bien durant l'effort. Comme il fait humide, l'idée est de ne pas s'arrêter au sommet sinon, c'est la caillante. Les peaux sont retirées sans ôter les skis et mises sous la veste pour garder de la chaleur sur la colle. L'idée, c'est d'enchaîner tant que les jambes et la luminosité le permettent.
Je pars sans objectif. Premier Pravouta, déjà bien traffolé en est malgré la météo. Je déteste la neige traffolée. Outre l'inconfort à la descente, je crois que c'est surtout l'(in)esthétique qui m'importune le plus. Ma trace s'ajoute à ce crayonnage. Nous en sommes tous responsables. Le long de la forêt, cela reste malgré tout très peu tracé et excellent.
Je remonte puis enchaîne face ouest : excellent. Direction le bec Charvet. Deux rotations. Neige parfaite. Tantôt il neige, tantôt cela se dégage. Je ne m'arrête pas, le masque sur la tête. Retour à Pravout' ; re-face ouest. Allez, une dernière en est. Le compte est bon. Je me laisse glisser sur la route. Chartreuse retrouvée après une année "blanche" pour moi. Il en manque encore dans la forêt mais on n'est que début janvier ; cela n'a rien d'anormal.
Après-midi hamster, voire même cochon-dinde. Dingue de la neige ! Allez, va pour cochon-dingue !