Brame 2014 (VI)
Publié le 21 Septembre 2014
L'accès par le vieux chemin aménagé pour rejoindre mon affût possède l'avantage (et l'inconvénient) de traverser plusieurs places de brame. Aussi, ce matin, j'étais décidé à faire le tour par l'autre sentier et puis, au dernier moment, je change d'avis...
Après 45 minutes de marche, je suis au milieu d'un concert. Quatre cerfs se répondent dans ce vallon boisé et les raires résonnent dans la montagne. Cette fois, c'est parti. Je suis très tenté d'attendre que le jour se lève mais comme souvent, ils risquent de se déplacer d'ici là alors, je poursuis vers l'amont en direction de mon affût. Je tombe tout proche d'un gros cerf qui s'en donne à coeur joie. Dans une semi-obscurité, je le distingue dans les jumelles se déchaîner sur un bosquet. Puis il se déplace et je poursuis ma route. Un peu avant de sortir de la forêt, je repère une sente bien marquée par de nombreuses traces récentes. Je décide d'aller voir un peu plus loin. A peine passé la tête de l'autre côté de la croupe boisée que c'est un festival de raires. Je progresse sur la sente et, compte tenu du terrain, passe en mode affût mobile de proximité : ghilie et 70-200 sur le 60D.
J'arrive sur une plate forme hyper trafiquée. Des traces partout, des branches arrachées, des écorces bouffées. Ca m'a tout l'air d'une grosse place de brame. Tout à coup "il" est là. Un énorme douze cors déboule à quelques mètres. Je n'ose pas bouger...
Je finis par le distinguer en entier mais de 3/4 dans mon dos et n'ose pas me retourner. La seule photo sera... ses bois tronqués ! Même pas eu le temps de dézoomer.
Trois autres cerfs ne semblent pas très loin et donnent de la voix. Aussi, il faut faire avec les moyens du bord. Je trouve un bel érable plane et me pose derrière en tenue ghilie, appareil sur trépied et attends. Je n'ai pas trop à attendre...
Un cerf déboule droit sur moi. Image non recadrée, focale 140 mm. Ne pas trembler...
L'animal joue à cache-cache avec les arbres.
Puis il descend un peu plus bas dans la forêt. Peu après, ce sont deux autres cerfs qui passent tout près en se pourchassant.
Cela fait près de 3/4h qu'il y a de l'activité dans le coin et je reste sur le qui-vive.
Et revoilà le même cerf qui refait un passage un peu plus bas.
Puis plus rien. Il est 8h30. Je reste jusqu'à 10h30 mais plus d'activité, pas un raire. On entre dans la pleine période mais l'excitation n'est encore pas à son apogée. Et surtout, peu de biches. J'en profite pour faire un aller-retour express à l'affût (que j'appellerai maintenant affût du haut) et vérifier ce que je craignais : peu de traces depuis la dernière fois et un secteur bien moins fréquenté que cette dernière trouvaille. Du coup, je redescends avec une bâche, trois litres d'eau et la scie histoire d'aménager discrètement et vite fait un petit poste de fortune.
En espérant que les cerfs ne s'excitent pas sur ma bâche et ne la transforment pas en charpie.
Tout est toujours très calme. J'en profite pour faire quelques aménagements mineurs comme virer cette p... de verne qui m'a fait louper une image.
Allez, vivement la prochaine.