Ca faisait longtemps : Vercors magique !
Publié le 29 Décembre 2013
Depuis que j'habite en Grésivaudan, je me suis rapproché d'un quart d'heure de Belledonne et de la Chartreuse est, tandis que je me suis éloigné d'autant du Vercors. Un quart d'heure vous me direz, ce n'est pas grand chose. Oui mais quand tout était à 45 minutes skis aux pieds de la maison, ça fait maintenant un choix entre trente minutes ou une heure de route. C'est donc pourquoi je ne fréquente plus aussi souvent le Vercors et même, disons-le carrément, très rarement. Il faut dire que j'ai bien écumé le massif pendant quelques années et que c'est bien aussi de découvrir les moindres recoins des autres...
Aujourd'hui, les conditions de ski s'annoncent bonnes avec de la neige fraîche et un remplissage qui devient correct même si les cailloux ne sont pas encore toujours bien masqués. Le risque d'avalanches est élevé. Rien d'exceptionnel mais comme souvent dans les débuts d'hivers pauvres en neige, on a un risque plus important que lors des hivers comme 2013. Mieux vaut un mètre d'un coup que cinq fois vingt centimètres. Et puis il y a les médias. Aujourd'hui, on prévient, à juste titre, parfois un peu trop car pour le néophyte, quiconque irait faire de la poudre aujourd'hui serait pris pour un inconscient, justement à cause de tout le buzz que l'on en fait. En même temps, les jours précédents ont été catastrophiques avec plusieurs accidents mortels un peu partout.
Il s'agit donc de trouver une course relativement sûre en essayant de faire du bon ski. Avec le redoux, les pentes inférieures à 2000 m sont plutôt saines au niveau de la sous-couche. L'idée est donc de rester dans les Préalpes et pourquoi pas le Vercors ? Un pas dans la barrière est me tente bien d'autant que ça passe souvent avec un enneigement total compris entre 50 et 80 cm, surtout si la sous-couche a été densifiée par le vent et/ou la pluie ce qui est le cas. Yannick est partant pour aller y faire un tour alors c'est parti.
Peu de neige au parking à St-Andéol mais juste ce qu'il faut pour ne pas toucher. J'étais allé au pas Etoupe à la même époque en 2001. L'hiver 2002 (donc) avait été pauvre en neige et, après avoir réalisé le couloir de la Peyrouse en conditions correctes, j'avais traversé pour aller à l'Etoupe mais avait buté sous un ressaut rocheux non skiable. Du coup, c'est un des pas classiques de la barrière est que je n'avais pas encore skié intégralement.
Dès la sortie de la forêt, ça sent la poudre à plein nez ! On remonte la pente précdent le couloir le sourire aux lèvres.
Dans le couloir, c'est beaucoup moins bien. D'abord les chamois. Ils remontent le couloir devant nous et envoient des purges.
Ensuite, le pied passe à travers la croûte inférieure mouillée par le redoux de la veille. Un vrai cauchemar pour l'ascension. Je ne regarde même pas la montre de peur de prendre... peur en voyant la moyenne horaire. Mais peu importe, qu'est-ce que c'est beau !
La descente du couloir ne restera pas dans les annales. En plus, la sortie est plaquée par le vent et on ne peut pas enchaîner deux virages. Il faut d'abord "nettoyer". En revanche, la partie inférieure est avalée à grande vitesse.
Il est évident que le bon est sous les couloirs et au-dessus de la forêt. On décide alors de remettre les peaux et de remonter en direction du couloir de la Peyrouse. Deux raquettistes alpinistes emboîtent nos traces dans l'Etoupe.
Et puis finalement, étant données les conditions dans les couloirs et la longue traversée pour rejoindre le pied du second convoitée, on décide de rester sur notre ligne et de viser une niche au pied des rochers qui se trouve assez haut sous les tours du Playnet, probablement à la même altitude que le pas Etoupe.
L'endroit est confortable et on profite de la vue sur les massifs environnants.
Ainsi que vers la descente qui nous attend.
Une bonne session de poudre malgré deux ou trois cailloux taquins.
Le meilleur reste le cône orienté nord-est et directement issu de la niche de laquelle on descend.
Cône déjà un peu abîmé par les purges venant des rochers qui chauffent.
Fin tranquille dans les vergers où l'on ne touche pas en raison de la croûte humide bien regelée. Une bien belle matinée dans cette barrière est du Vercors toujours aussi magique.