Canicule dans les Aravis
Publié le 12 Février 2015
Dernier jour de ma semaine de ski-alpinisme non-stop et comme je dois me rendre en Haute-Savoie, autant joindre l'utile à l'agréable et changer de massif. Direction les Aravis. J'ai été surpris par le fait que le col de la Colombière soit fermé l'hiver. Il ne reste vraiment pas grand chose à déneiger (versant sud en tous cas) et ça change tout pour rejoindre l'Arve depuis le Grand-Bornand. C'est un peu comme si on fermait le col de Porte. Peut-être y a-t-il des pentes avalancheuses qui le domine ? En tous cas, départ des Bouts pour rejoindre la combe du Rasoir. Je suis rapidement barbé par la chaleur. Dès l'attaque de la combe, je croise un skieur qui descend (il est 10h). C'est encore un peu ferme mais je sens que ça va vite ramollir. Moi qui était parti pour une balade tranquille, voilà que je me mets à courir en direction de la face sud de la pointe Blanche, d'autant qu'elle est bien ouverte à l'est
cette face.
Petit piochon, crampons et zou, on reprend les vieilles habitudes. Je remonte par le couloir le plus évident. La neige est déjà molle pied mais je pense qu'à skis je pourrai encore ne pas m'enfoncer.
Mais quelle chaleur. La veste et les gants restent dans le sac. Les manches sont retroussées. Rapidement, je ruisselle sous le casque. Pas mal de sections à 45° dans le premier couloir et c'est bien exposé. A mon humble avis, c'est une course type du niveau 4.3/E3 (plutôt que le 4.2/E2 du topo). Mais une belle face avec des petits changements de couloir comme on les aime, des parties dérobées et suspendues. Dans le haut, la pente se couche. 35 à 40° et je commence à m'enfoncer. Malgré l'exposition, je préfère finir en peaux. Aucun problème avec cette neige.
Au sommet, je ne m'attarde pas. Il est déjà 11h30 et il fait très très chaud. La partie supérieure est superbe. Un vrai billard. Un ski d'une grande facilité.
A mi-hauteur, une rampe à un peu plus de 45° permet d'entrer dans le couloir inférieur. On a le choix entre le couloir encore ferme par endroits en raison de son lissage ou les contre-pentes rive droite un peu plus molles. Je joue avec les deux. Ca tourne facilement tout le long. Grisant.
Plus bas, en jouant encore avec les micro orientations on évite la neige pourrie et je suis à la voiture avant midi en ayant skié l'intégralité de cette descente dans de la bonne neige transformée. Ca donnerait presque envie de se remettre à la pente un peu plus souvent.
Petit coup d'oeil à la face avant une dernière vue des combes des Aravis depuis les hauteurs du Grand-Bornand.