Coups de coeur : les "non coups de coeur"
Publié le 21 Février 2015
Allez, un peu de défoulement. Tout le monde ne sera pas d'accord mais la richesse de notre civilisation ne vient-elle justement pas de cette pluralité ? Alors voici une petite liste (à compléter) de ce que l'on trouve dans de nombreux sacs à dos ou équipements de ski de randonnée et dont j'ai décidé de me passer.
- Les couteaux à neige. Durant l'hiver 99-2000, j'ai gravi la face nord du pic des Souffles et me suis retrouvé taquet sur de la neige bétonnée par des coulées. J'ai dû mettre dans l'urgence les couteaux dont un m'a échappé de la main. J'ai finalement mis les crabes. Depuis, je n'en ai jamais racheté ! En fait, les couteaux posent plusieurs problèmes : une dépense d'argent (bon ok ce n'est pas très cher mais c'est ça de plus), une augmentation du poids du sac (pas grand chose vous me direz, mais c'est ça + ça...) mais surtout un encombrement du sac (l'équivalent d'un appareil photo reflex). Tout ça pour quoi ? Je me suis aperçu, les quelques fois où je les ai mis, qu'on attendait toujours la dernière minute et que la manip est périlleuse car on est déjà bien au taquet. Et du coup, ben il m'est arrivé de préférer continuer au taquet que de faire la manip encore plus craignos. Ou alors, il faut les mettre bien avant comme ceux qui mettent les chaînes dès qu'ils ont vu le premier flocon tomber. Mais dans ce cas, non seulement on se fatigue davantage (beaucoup moins de glisse), mais en plus, on s'interdit d'aller tester l'accroche peaux/carres sur neige dure et on n'aura jamais la technique suffisante pour passer sans couteaux. Personnellement, avec des peaux bien taillées, je passe à peu près partout à skis sans avoir besoin de couteaux (même si il est vrai que sur de courtes sections, je force davantage). Je pense que ça vaut le coup, même en débutant, de tout faire pour s'en passer et d'essayer. Evidemment, pas au-dessus de barres rocheuses...
Couteaux Emery du siècle dernier. Les derniers que j'ai vraiment utilisés.
- Le sac à peaux. Pour quoi faire ? Encore quelques grammes inutiles. Je plie les peaux et les mets dans la veste pour qu'elles restent chaudes et recollent à la prochaine montée. Et si il n'y a pas de prochaine montée, ben dans le sac, sans sac supplémentaire. Mes Pomoca mohair ont près de 200000 de dénivelé et n'ont jamais été réencollées (et collent toujours). Alors pourquoi un sac ? Pourquoi pas aussi une housse pour le casque, une pour la veste... Ah oui et aussi, je les recolle l'une sur l'autre. Aucun souci pour les décoller et pas de prise de tête avec ces encombrants "grillages" qui flottent dans le vent.
- Les peaux mixtes. Encore une fois, mes Pomoca mohair ne sont toujours pas suffisamment usées pour être changées après pas loin de 200000 de dénivelé. Alors pourquoi céder à la sacrosainte loi qui dit qu'il vaut mieux du mixte car ça dure plus longtemps quand on a, pour le même prix, un modèle qui fera plusieurs saisons (et durera même peut-être plus longtemps que le ski et comme maintenant, avec les skis taillées, les peaux ne sont plus transposables d'un ski à l'autre) et qui permet, à chaque sortie, d'être moins fatigué en raison d'une meilleure glisse ?
Pomoca mohair (mais pas race). Environ 180000 de dénivelé. Et toujours en bon état.
- Les liches. Mettre et enlever ces lanières à chaque descente/remontée à skis m'insupporte. Ce sont de petits gestes de rien du tout mais qui au final sont pesants. De même que si ça ne prend que vingt secondes, ôter mon sac à dos pour y glisser mon bonnet me gonfle au point que je préfère le mettre dans ma poche. Sur quelque chose comme un mégamètre de dénivelé en peaux, il m'est arrivé seulement à trois reprises de laisser échapper un ski, dont deux fois dans la même sortie pour l'unique raison que je n'avais pas resserré mes fixations en début de saison. Autant dire que l'argument des liches pour ne pas perdre un ski n'a aucune valeur quand on voit qu'en revanche, il faut se baisser à chaque sortie. Et je ne parle pas en cas d'ensevelissement par une coulée avec les lanières aux pieds... Donc j'ai très vite viré tout ça.
- Les anti-bottes natifs sous les crampons. Cela fait longtemps que je mets du tape à la place. J'ai fait ça en 2001 sur mon crampons alu que j'emporte dans 90% de mes pentes raides et itinéraires nécessitant leur emploi et je n'ai jamais eu besoin de le refaire. Encore un peu de poids de gagné (au final, ça va commencer à se voir sur la balance).
Anti-bottes maison de 15 ans d'âge. Toujours en parfait état.
A la place, il vaut mieux glisser dans le sac à dos un petit bout de fart universel à froid (pour mettre sur les peaux quand ça botte et même sur le dessus des skis), une rondelle de bâton de rechange, un carré autocollant pour dépannage en cas de problème de peaux, un ou deux mètres de cordelette 3 mm ou Kevlar ainsi qu'un vieux rouleau de Strappal pour d'éventuels bricolages.