Dans les griffes de l'ours

Dénommée ainsi par Pascal Sombardier dans son ouvrage "Chartreuse inédite", la Planche à Laver telle que l'appellent les locaux est une grande dalle cannelée et légèrement inclinée réservant une escalade atypique sur un rocher extraordinaire. 100 m de haut seulement mais une paroi que tout grimpeur du Grésivaudan se doit de venir visiter.

Depuis que j'en avais parlé à Candice, elle voulait y venir. Trente minutes de marche et c'est chose faite. après une petite longueur facile en traversée, on arrive au pied du petit mais coriace surplomb de départ. Il paraît que ça vaut 6b sur le topo. Personnellement, je ne suis pas capable de coter ses cannelures qui martyrisent les mollets sans parler des points hyper éloignés qui font qu'il ne vaut mieux pas rater disons... un tiers des mouvements de la voie pour le leader.

De temps en temps, une lunule salvatrice vient réconforter l'assurage. C'est vraiment particulier. Beau mais particulier.

Ni l'un ni l'autre ne sommes fans de cette escalade ultra exposée mais il faut bien reconnaître à l'endroit un charme certain. Aucun doute, il fallait y venir même si c'est pas dit que l'on y retourne.

Au départ de L3, les points s'éloignent encore. Le premier goujons est à sept mètres, pile au-dessus du relais. Autant dire que si le leader tombe, c'est la chute et si le leader chute, ce peut-être la tombe. Je préfère bifurquer à gauche par un pas de dalle qui à faire un petit pendule en cas de plomb et rejoindre une autre ligne qui semble un peu mieux équipée mais surtout, où il n'y aura pas ce risque de chute au-dessus du leader. Effectivement, c'est un petit peu mieux équipé... un petit peu. Quatre longueurs seulement ce soir. On a du temps avant la nuit mais on préfère rentrer moins tard et finir par une jolie balade sur le sangle de Belles Ombres. En résumé, un rocher atypique magnifique qu'il faut voir mais une escalade également atypique, loin des standards modernes et délicate.