Dent du soir (II)
Publié le 20 Mars 2013
Enième dent de Crolles, éniéme dent du soir. 36h seulement après les grosses chutes de neige, je tente d'aller voir les conditions, pensant rencontrer une neige molle pouvant couler (et donc buter). Faut dire que la neige tombait jusqu'en plaine lundi matin et qu'en moyenne montagne, on a ramassé 50 à 70 cm de fraîche...
Mercredi matin : la météo reste maussade ; il pleut même jusqu'en milieu d'après-midi. Je fais donc une croix sur une sortie éventuelle en fin de journée lorsque j'aurai un peu de dispo. Et puis, c'est la fenêtre. Aussi brutale que nette.
Il est probable que les conditions ne soient valables qu'en nord mais j'ai bien envie de voir le remplissage du pas de l'Oeille, qui n'a cessé de se gaver depuis le mois de décembre.
17h15. Je démarre la fleur au fusil du parking. Sans forcer, je suis sûr de plier l'affaire en 1h15 maximum donc j'ai de la marge. Pourtant, dès que j'arrive en bas du pré, il n'y a aucune trace. C'est la première fois que je vois le pré absolument vierge avec un jour de beau temps la veille. Certains randonneurs ont déjà troqué leurs skis pour les baskets ou le vélo ; d'autres font une petite pause avant la saison de printemps ; la majorité a délaissé les Préalpes pour prendre un peu d'altitude. C'est que nous sommes déjà la seconde quinzaine de mars...
12m/min. C'est la vitesse lamentable que je ne dépasserai pas tellement la trace est abominable à faire.
Regardez-bien cette image du Pas. Il est chargé comme jamais. La vire médiane a disparu. Au-dessus de celle-ci, la seconde barre peut se franchir directement par un petit goulet. Dément !
Toujours un peu d'appréhension avec cette quantité de neige en arrivant sur les pentes suspendues mais il fait frais ; ça semble même déjà recroûter un peu (mmmh la belle decsente en perspective !). Le manteau neigeux n'est qu'un immense tas de colle plaqué sur la montagne. Il n'y a rien à risquer.
Ca monte tout en peaux avec des passages super raides par endroit dans les accumulations mais la neige est tellement collante que les skis restent plaqués sur la montagne.
Eclaircie sur le pré alors qu'un gros nuage sur Chamechaude me privera d'un beau coucher de soleil.
Après avoir fait une croix sur une sortie, il n'y aura finalement pas de croix, enfin, si mais pas la même !
Descente à 18h30 (mon plus mauvais horaire de montée mais j'en ai bien bavé avec ces conditions). Croutasse infâme. Ca tourne à peu près bien quand il y a de la pente sinon, on n'est pas loin du inskiable.