Deux voies à la cascade d'En-Bas. 23 août 2010
Publié le 24 Août 2010
Retour au granit pour cette journée où la météo devrait nous laisser le temps de grimper. Certes des nuages menaçants sont annoncés dès la mi-journée mais à priori sans conséquences. Ayant déjà testé "l'orage-du-soir-qui-arrive-avant-midi", nous optons pour un secteur peu engagé où l'on peut tirer des rappels. La cascade d'En-Bas se situe rive droite du Vénéon dans les Ecrins, quelques kilomètres avant la Bérarde. Pour une reprise en douceur, nous partons dans "chaude pisse", une voie TDinf de 200 m de long, très centrée sur le 5/5+. C'est suffisant pour commencer car il faut retrouver ses marques sur ce rocher. Jean-Marc n'a pas grimpé depuis plusieurs mois et moi je n'ai fait que deux voies faciles cet été. Dire qu'il y a quelques années je courrais sur les dalles d'Ailefroide dans tout ce qui était inférieur au 6b. Aujourd'hui, on en est loin. Je n'ai pas encore réapprivoisé l'adhérence extraordinaire de ce rocher. "Chaude pisse" s'avère peu homogène : après un coup de cul en 5c dès le départ, la suite de L1 est (trop) facile. Ensuite vient L2 qui est très belle. Annoncé dans le 5b, elle doit comporter un pas de 5c/6a. L3 est plus facile dans le 5b. Suivent deux longueurs un peu végétatives (5a puis 3b) pour aller rejoindre le magnifique dièdre chamoniard dans lequel Babeth resplendit sur la photo du topo de Jean-Michel (Cambon of course). Ca doit valloir 6b cette affaire. Deux petites longueurs en 5 et on est sorti pour aller prendre les 3 rappels de 45 m qui conduisent, efficacement, au bas de la face.
Il n'est alors pas tout à fait midi et le ciel s'est couvert ce qui est une aubaine compte tenu de la chaleur ambiante et de l'endroit où nous sommes (face su d, 1700m d'altitude). Les nuages n'étant encore pas trop menaçants, on décide de partir pour une autre voie : "un p'tit pipi au lit". Elle est annoncée un peu plus dure, très centrée sur le 5+. Une TD de 200 m également. La première longueur met dans le bain : un 5c de conti avec des points parfois fort éloignés, loin de ce dont nous a habitué JMC dans ses dernières réalisations : une toute petite dizaine de dégaines suffisent pour cette longueur de 40m. Jean-Marc fait la même remarque pour la longueur suivante en 5b/c. Dans L3, ça commence à dérouler de mieux en mieux et le petit mur en 6a qui clôture la longueur ressemble fort au gneiss des tours de l'Homme à Chamrousse. L'équipement est rapproché pour ce passage athlétique. Rebelotte pour les dalles à plat ventre dans L4 où tout est sur les pieds (5c). L5 est magnifique, un 6a+ à placements : dommage qu'il fasse si chaud (le soleil perce quelque fois et on sue comme des gorets sous nos casques). Je finis la longueur le casque au baudriller. Le 6a+ de la dernière longueur passe finalement assez bien : un mur athlétique très bien protégé. Il faut, par contre, assurer sur les 3 premiers points car une chute du leader finirait à coup sûr sur l'assureur avec les conséquences (désastreuses) attendues : assureur assomé, corde lâchée, leader 50 mètres plus bas... Pour éviter cela, l'assureur a intérêt à être vaché avec du mou et ne pas hésiter à plonger d'un côté en cas de chute du leader. Une traversée facile ramène aux rappels de la première voie. Pour finir, on va se baquer dans le ruisseau de la cascade d'En-Bas : un vrai bonheur pour se rafraîchir. On en sort presque refroidis !
Jean-Marc dans le dièdre chamoniard de "chaude pisse"