En attendant la neige (III)
Publié le 10 Décembre 2013
Voici à quoi ressemblent nos montagnes de Belledonne ; ici les sommets dominant la station de Prapoutel (cime de la Jasse, dents de Bédina, Jas des Lièvres) hauts d'environ 2400 m d'altitude, depuis l'école du village des Adrets.
A première vue, c'est blanc. Mais un oeil averti y verra des crêtes pelées, des couloirs "secs", des vernes prédominantes, tout cela témoignant d'un enneigement permettant juste de couvrir le terrain, i.e. de 80 cm maximum dans les talwegs favorables et plus généralement d'un demi-mètre d'épaisseur. C'est mieux qu'à l'est, qu'au nord, qu'au sud (en somme, les coins les moins défavorisés des Alpes françaises restent Belledonne nord et le Vercors nord, ainsi que le secteur Beaufortain-Lauzière) mais insuffisant pour y faire du bon ski, d'autant que la qualité de la neige reste vraiment à désirer.
On se console avec ce beau soleil qui permet d'en prendre plein les yeux comme ce matin même sur cette même chaîne.
Autre contrepartie négative : la concentration en particules dans les vallées et une pollution importante. La limitation de la vitesse à7 0 km/h reste une mesure insuffisante, nécessaire mais avec un mauvais point. Le bon, c'est la forme : la réduction de la pollution par les automobilistes. Le mauvais, c'est le fond. Est-ce acceptable, alors que la situation météo anticyclonique est arrêtée depuis plusieurs jours, d'attendre de dépasser un certain seuil pour prendre des mesures restrictives ? Et pourquoi le travailleur lambda serait le seul, non seulement à être culpabilisé de "survivre" mais à faire un effort ? Ne pourrait-on pas en pareilles conditions, demander à tout le monde de mettre la main à la patte ? Bien sûr non. Cela voudrait dire, demander à toutes les entreprises de réduire leur production, limiter les déplacements des employés, etc. Cela est assez facile à mettre en place mais impossible dans ce monde tel qu'il est, i.e., ne jurant que par croissance économique. Vaste débat, bien plus complexe qu'il n'y paraît. Sauver la planète n'est pas seulement faire des choses ponctuelles concernant directement l'environnement. C'est aussi revoir notre mode de vie et de consommation. En sommes-nous capables ?