Gélas express
Publié le 8 Août 2012
Une petite matinée octroyée avec le Nico, les enfants se reposant de la belle journée de la veille. Direction, le minéral Gélas, point culminant des Alpes maritimes françaises du haut de ses 3143 m.
Rapidement, l'ascension se déroule hors sentier, en suivant de vagues traces cairnées pas toujours au meilleur endroit. L'aube nous surprend sous le lac Blanc. J'ai déjà réalisé deux fois cette ascension : en novembre 1999 par l'arête est un peu alpine (PD) et en août 2000 par une voie d'escalade en terrain d'aventure cotée D+ en face ouest.
Mise à part la partie terminale, je ne garde que peu de souvenirs de l'approche et j'ai l'impression de faire une nouvelle course.
Le soleil nous surprend sur le Balcon où les souvenirs reviennent. Mais que de cailloux ! C'est pire qu'en Belledonne ; c'est dire !
Le Gélas versant est. a gauche, le sommet sud ; à droite le point culminant. Entre les deux, l'infâme couloir "bouzin" de la voie normale (alpi F) par lequel il va falloir redescendre (si agréable sans doute l'hiver à skis). A droite, l'arête est de montée, annoncée un ton au-dessus du couloir. Mes souvenirs me rappellent deux ou trois petites longueurs tirées dans le niveau 3.
Mais aujourd'hui, point de corde. C'est baskets et petit sac poche à eau avec coupe-vent et biscuits. Et basta. Enfin, en ce qui me concerne, Nico préférant prendre un sac de 80 litres avec une douzaine de polaires, dix litres d'eau et le matériel de bivouac au cas où.
Finalement, ça passe super bien. Y'a juste une petite redescente avec un pas de 3. Si vous avez un peu le pied alpin, je conseille de monter par là. C'est pas plus dur (finalement, je cote F également) que la vn, ça permet de faire une boucle et on évite au moins dans ce sens les chutes de pierres. Si vous regardez bien, vous verrez les montagnes corses dans le lointain.
C'est torché (salut au Viso au fond, autre "monstre" du sud). Mais je pensais aller plus vite. Un petit 1300 m de déniv seulement et je m'étais dit : 1h30 et c'est plié. Que nenni ! De la distance avec quelques longueurs, des pierriers qui ne permettent pas de courir sur la moitié de l'ascension, quelques mots échangés avec cinq autre ascensionnistes dépassés en cours de montée et puis l'arête finale qui dénivèle peu et sur laquelle il faut mettre les mains. 1h50 après le départ, nous foulons le sommet.
Deux guignols au sommet. L'un en tee-shirt, l'autre avec en plus deux polaires.
A la descente, j'ai l'impression que ça va plus doucement que dans l'autre sens. Retour au lac Blanc cette fois au soleil et on (enfin "on", c'est encore une de mes idées à la con) décide de varier les plaisirs et de descendre directement sur le lac Balaour au lieu de traverser vers Fenestre comme à la montée.
Nico en position Jacob Delafon sur un plan de dalles lisses qu'il faut bien franchir.
Mais ça passe et c'est beau et sauvage. On croise un troupeau de mouflons et on continue à tirer droit.
Une dernière barre nous stoppe. Il faut remonter. Ah non, on va passer quand même. On trouve la faiblesse dans une cheminée de 10 mètres en 3. Ca passe !
Le cadre magnifique des lacs Balaour. On y passerait la journée.
On va d'ailleurs prendre notre temps et mettre les pieds dans l'eau.
Au lac Baloaour avec le Gélas en toile de fond. Allez, un peu de footing et c'est plié. 11h à la douche à St-Martin et prêts pour l'autre journée.