Le bec dans l'eau

Publié le 26 Juin 2013

C'est le nom d'une nouvelle voie au Grand Bec de la Roizonne au-dessus de l'Alpe-du-Grand-Serre. C'est aussi un peu le ressenti que l'on aura à la sortie. Je ne m'attendais pas à trouver un rocher faramineux. Ayant déjà fait la voie de l'accu et "un point c'est tout", je connais bien les lieux. On part donc pour une ensemble type "petite course" en (moyenne) montagne qui sera ponctuée de hauts et de bas.
Bas : le grand beau annoncé n'est rien ; il fait froid (ça c'était prévu) et des nuages accrochent les reliefs par endroit. Heureusement, l'approche très bucolique réchauffe.
Haut : on retrouve le soleil au pied de la paroi est l'approche par la nouvelle sente cairnée est un peu moins pénible que la traversée depuis la baraque du Périmètre que j'avais empruntée à deux reprises.

Une fois à l'attaque, la cordée est au beau fixe et Delphine attaque la première longueur en 5c. Le rocher, lichéneux (c'est peut-être la première répétition de la voie) demande des précautions dans les poses de pieds.

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Bas : L2 nous pose quelques soucis (ci-dessus à droite et ci-dessous). Dix mètres après être parti du relais, un pavé se détache de sous mon pied gauche et s'écrase sur Delphine. Fort heureusement, les "dégâts" sont superficiels (une belle contusion quand même sur le pouce). Il nous faudra un bon moment avant de décider de poursuivre et pas dans la plus grand sérenité mais Delphine n'est pas du genre à abdiquer pour un petit bobo. Pour ma part, je suis un peu "sonné", me sentant responsable de cet incident et je termine au relais bien content d'avoir enchaîné cette longueur de 6b+ sans autre histoire, me disant que l'emploi d'un seul brin de Joker n'était peut être pas ici le meilleur choix.

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Maintenant qu'on est là, il faut poursuivre et se concentrer sur les deux longueurs suivantes (5c) pour les mêmes raisons. Il va de soi que le moral est sans doute un peu entamé par l'incident mais je pense être objectif en disant que le rocher, en tous cas à la date de notre passage, est un peu moins bon que dans les deux voies voisines.

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Haut : le naturel finit par reprendre le dessus. J'enchaîne L5 vite fait bien fait en rabaissant la cot initiale (sans doute erronée) à 6a au lieu de 6b+

En revanche, je remonte un chouïlle celle de L6 (6b au lieu de 6a+) avec deux passages bien retors. Le rocher est nettement meilleur et puis aussi la tête a repris le dessus donc tout va mieux.

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Au sommet, c'est l'heure de la pause déjeuner. On zieute la (nouvelle) L7 de l'accu que je n'avais pas faite et on se dit que ça fera une conclusion agréable à la balade malgré le petit vent frais. Il est annoncé 50 m de rappel pour en redescendre mais on trouvera bien un moyen de s'en sortir avec un seul brin (de 50 !).

Bas : cette longueur (6a/b) présente un pas expo avec un point mal placé (le seul sur sept longueurs d'escalade) juste avant le relais et réception sur vire six mètres plus bas en cas de chute.

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Finalement le ressaut principal se descend en pile 25 m de rappel et la première partie de la longueur, très facile, passe en marche terrain chamois avec l'aide de la corde passée dans un spit.

Haut : la nouvelle descente cairnée est cent fois mieux que le couloir sud-ouest vraiment rebutant. On suit un instant l'arête puis on bascule face sud dans un couloir herbeux raide mais assez commode. On rejoint ainsi la sente de montée 50 m sous le pied des voies.

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Une journée qui restera fort sympathique et riche en enseignements bien que nous laissant un peu le bec dans l'eau sur l'escalade en elle-même.

Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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