Le plus beau 6b de la planète ?
Publié le 17 Septembre 2011
Serait-il dans le labyrinthe des voies de Presles ?
Conseillés par Philippe Peyre (un grand merci à lui), nous voilà partis pour une voie dans laquelle l'approche dérisoire, l'équipement quasi parfait et la possibilité de descendre en rappel à n'importe quel moment s'accordent parfaitement avec les prévisions météo du jour. Au mieux, un temps gris jusqu'à 14h, au pire de la pluie et des orages dès le milieu de la matinée.
8h pile-poil et j'attaque la première longueur de "labyrinthe", une voie équipée par Alain Pons et qui démarre par une couenne du secteur "Pierrot beach" : "Nantes la bruineuse". La photo ne trompe pas : Candice ne déroge pas à son habitude d'oublier toujours quelque chose dans son matériel et ce à chaque sortie. Aujourd'hui, ce sera le casque.
Cela ne l'empêche pas de s'attaquer au 6c de L2, assez soutenu et qu'elle enchaîne avec brio. Derrière, sous une pluie fine qui n'atteint pas mon moral, j'atteins en revanche mes limites, surtout en second où je grimpe toujours comme un pied, avec la fausse excuse du sac et n'évite pas le repos.
Je pars directement dans L3, un peu plus athlétique que le reste, avec une pointe de fatigue de la longueur précédente. Le crux se situe dans le dernier tiers et surplombe un peu. Je mousquetonne comme un âne, bras plié et me daube si bien que je préfère faire un repos avant de l'attaquer et de regarder où sont les prises. Dommage car ça passait bien au final. Derrière, ma partenaire souffre un peu dans ce passage mais enchaîne. La hiérarchie d'une cotation entre nous deux reste respectée.
Candice torche littéralement le 6b+ suivant, toujours aussi beau (ah oui au fait, la voie est vraiment exceptionnelle jusque là et ça va encore monter d'un cran en beauté) et à envie de décoter furieusement. Derrière, je passe mais il ne faut pas décoter : ça grimpe !
Vient ensuite L5, longueur nommée "le gris qui tue". P.... quelle longueur !! J'en pleurerais ! Serait-ce le plus beau 6b de la planète dans le style gris-à-gouttes-d'eau ? Je n'ai pas l'habitude de la ramener, surtout avec mon niveau somme toute assez moyen de grimpeur mais peut-être transcendé par la beauté de cette longueur et des mouvements, je randonne carrément jusqu'au relais. Derrière, ça court aussi.
Candice valide l'intégralité de la voie en enchaînant à l'aise l'ultime longueur, lui-aussi d'une rare beauté. Pour ma part, je rate le bac clef (décidément, va falloir que j'apprenne à lire en second) et n'évite pas un repos. Satisfaction quand même d'arriver au sommet en à peu près bon style : aucun tirage de clou, 3 repos en tout, ça reste raisonnable dans une voie comme ça et surtout c'est la plus belle voie que j'ai pu faire ici. Le plaisir est entier. Vraiment à conseiller. Un seul regret : que ce ne soit pas deux fois plus long !
Descente en trois rappels de 50 mètres tous les deux relais (juste juste avec une corde de 50 m un peu vieillie) et le dernier pile au moment où la pluie s'en mêle pour de bon.
Réfugiés sous les dévers de Pierrot Bitch, nous savourons cette belle ligne en lorgnant les deux cordées engagées dans la même face et battant en retraite : l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Labyrinthe : 6b/6c/6b+/6b+/6b/6c. TD+ 6b obl. 3h30 rappels compris.