Les jardins botaniques au roc de Pendet. 4 septembre 2010
Publié le 4 Septembre 2010
Je n'avais jamais grimpé avec Marco. Nous avons déjà pas mal de souvenirs enneigés ensemble mais point de rocher. Il était temps de réparer cela. Devant être de retour dans le milieu de l'après-midi, il restait à trouver un objectif compatible. Entre temps, un coup de fil de Thibault qui est dispo aussi. Je préfère grimper à deux avec les avantages que cela procure (rapidité, réversibilité) mais j'avoue que pour le coup, je suis content de faire cordée avec mes deux amis. Thibault, fort grimpeur de 7, ira devant et nous ferons les clients. Il restait à trouver un objectif centré sur le 6 pour que Thib se fasse plaisir mais pas trop soutenu pour que les seconds puissent suivre. Après un peu de réflexion, je propose d'aller voir la voie ouverte il y a pile un an par Laurent Perrod au roc de Pendet dans le nord de Belledonne. Cette petite voie de huit longueurs annoncées peu soutenues (ce n'est pas Presles) et courtes (25-30 m par longueur), d'accès rapide et au soleil du matin, devrait contenter tout le monde. Arrivés au pied de la voie après 1h15 d'approche tout en discutant, j'annonce que les taches seront partagées. Thibault grimpera en tête, de mon côté, j'ai conduit le véhicule et donc c'est Marco qui se chargera d'assurer le leader. C'est donc dans un très grand confort que j'attaque l'escalade et que j'ai tout le loisir de prendre des photos. J'aurais presque pu prendre le reflex pour une fois. Au relais, Marco reste souriant d'autant que le zigotto qui grimpe devant avale les longueurs les unes après les autres comme on va au bistrot. C'est ainsi qu'en second, on trouve souvent des spits non mousquetonnés volontairement, car jugés trop rapprochés par l'Animal. Pourtant, quand c'est équipé proche, c'est que c'est "dur", cette voie ayant été ouverte du bas. Mais le dur (ici 6c + max) reste, comme toute chose, très relatif.
Derrière, ça discute fort dans les longueurs. Marco est tantôt devant moi, tantôt derrière. Ca discute et ça épie aussi. "Va-t-il tirer au clou là ?" Les longueurs s'enchaînent assez vite car les difficultés, à part la longueur en 6c+ et le 6a+ du haut, ne sont pas très continues. On est loin du Verdon où l'on sort parfois les bras vidés au relais. Du coup, on se demande au final si cette voie vaut la cotation globale TD+. Sûrement pas au regard de l'équipement (très bon bien qu'éloignés dans le facile sommital avec des blocs parfois douteux - mais on peut y mettre facilement des coinceurs), ni de la difficulté gloable de la voie à mon sens. Par contre, si le 6a est obligatoire, alors ce sera dur de la laisser dans le niveau TD où on reste normlement dans le 5sup oblig. Ayant grimpé en second, j'ai du mal à me faire une idée. Il faudra donc que vous alliez voir par vous-même sur le terrain.
Par longueur, cela donne les cotations suivantes (très proches de celles annoncées par l'ouvreur) :
L1 : 6a (court)
L2 : 5c
L3 : 6a+ (un peu plus soutenu que les longueurs précédentes)
L4 : 6b (bloc, un pas tout en dalle bien finaud)
L5 : 6c+
L6 : 5c (bloc douteux à la sortie de la longueur dans les genévriers)
L7 : 6a+ (un peu soutenu en fissures)
L8 : 5b (un pas au début puis facile sur l'arête un peu ruinée)
En ce qui concerne l'équipement, 10 dégaines suffisent (8 points max par longueur il me semble). Rapproché dans le dur (dès le 6a) et plus éloigné en-dessous. Un petit jeu de coinceurs et sangles ne paraît pas superflu. Thibault (ci-dessous dans le crux qu'il estime à 6c+) n'en a utilisé qu'un seul dans L7 sous mes insistants conseils.
En haut de la voie, nous avons poursuivi une trentaine de mètres jusqu'au sommet de l'arête afin de grignotter plus tranquillement qu'au relais pendu au bord du vide. Il vaut toutefois mieux s'assurer (becquet en place) pour redescendre au relais en chaussons dans les pentes d'herbes. On y jouit d'une belle vue sur les lacs et.. les parasols de la buvette du refuge. Nous avons mis (à 3) 2h30 pour gravir la voie.
La descente s'effectue en 4 rappels : c'est simple on double les longueurs avec une corde de 50 m. La paroi, dans laquelle la voie est annoncée pour un développement (probablement réel) de 240 m, ne fait donc "que" 200 m de haut. Les relais (pairs donc) servant à faire les rappels sont d'ailleurs équipés de cordelettes pour relier les deux points mais un seul d'entre eux (R2) était équipé d'un maillon rapide. J'ai rajouté des mousquetons aux autres afin de ne pas avoir à tirer les rappels sur les cordelettes. Compter 45 minutes pour ces 4 rappels.
Restait alors une petite heure pour descendre au parking. 15h tapantes à la maison pour Marco : contrat rempli. Et merci Thibault de nous avoir guidés dans cette belle voie qui s'évertue à rechercher les meilleurs passages dans cette face de granit truffée de vires herbeuses, d'où le nom de la voie.