Oh la belle voie ! (II)
Publié le 14 Septembre 2013
La forme revient. Quelques séances d'escalade en cette fin d'été, la reprise de la salle et on retrouve un niveau correct qui permet de grimper sans tirer au clou jusqu'au 6c/7a.
Avec Cyril, on part pour la cascade de la Pisse vers la Grave. J'y étais allé il y a dix ans avec Dan faire une voie de difficulté moyenne mais les ruissellements nous avaient rabattus sur la classique facile du coin "lapis lazulli" qui ne nous avait pas enchanté plus que cela. Ayant vu des commentaires plutôt flatteurs sur les voies plus difficiles de gauche, il fallait bien aller y faire un tour. Etienne (Lauras) n'annonçant aucun pas supérieur au 7a, nous choisissons la plus soutenue des deux sur le papier avec cinq longueurs comportant des passages en A0 sur le topo Cambon. Nous y allons avec la ferme idée de ne pas (ou si peu) faire de A0.
La première longueur n'est pas de tout repos. A froid, pieds fuyants, à-plats pour les mains, points fort éloignés, + un gros bloc douteux qu'il faut éviter de manipuler. Il me faut un temps fou pour arriver au relais malgré une cotation qui s'annonçait "facile" (6a+). Heureusement, la suite déroulera davantage. Comme souvent, la première longueur peut refroidir mais après, ça va beaucoup mieux.
Tout le monde jaunit le premier A0 (L2) mais je bute dans le second (celui de L3) qui reste très aléatoire et très sur les pieds comme je n'aime pas. Probablement le crux de toute la voie (7a). En second, Cyril enchaîne. En revanche, c'est à son tour de rater la lecture du passage dur de L4. En second, je réussis à passer.
Les autres pas seront tous libérés, donc à un pas près chacun, on aurait "vuté" la voie comme on dit dans le jargon. C'est assez intéressant cette recherche du "vutage" car dans une escalade solidement équipée comme celle-ci (sauf L1 donc), c'est bien le but. Il serait dommage de venir ici et de tirer au clou tout le long. Cependant, cette voie reste à conseiller même si on est un peu juste dans le 6b (quoique L1...) car mis bouts à bouts, les passages plus difficiles ne sont pas très longs et on peut faire pas mal de libre.
C'est une très belle voie, à éviter avec des seconds un peu justes notamment "moralement" car quelques traversées risquent de les impressionner. Si on est sûr de sortir, escalade conseillée avec attache à simple de 50 m, c'est vraiment confortable. Une fois au sommet, ne pas rater (comme nous - Cyril préposé au coup à boire ayant laissé le billet dans la voiture) la pause bière (Perrier pour les sportifs) au refuge des Clots juste à la sortie sur le plateau. Retour à pied bien sûr, par le tracé de descente (40 minutes) de la via ferrata (à l'ouest). Rapide et efficace, il permet de repasser au pied de la voie où on pourra avoir laissé eau et vivres si on souhaite enchaîner avec sa voisine de gauche... à condition que les pieds fort sollicités dans cette voie, ne disent pas "stop".
Le nom de la voie ? "La Pisse tache". Encore un jeu de mot de maître Cambon pour cette voie qui fête cette année ses vingt ans. L'occasion d'en parler et de conseiller les grimpeurs à s'y rendre => fort peu de compte-rendus sur le net pour une bien belle escalade.
Par longueurs : 6a+ ; 6c+ ; 7a ; 6c+ ; 6c+ ; 6c ; 6b ; 6b (45 m en enchaînant avec les 15 m en 3 finaux). 6a/b obligatoire.