Pic St-Michel, depuis Grenoble. 8 septembre 2010
Publié le 9 Septembre 2010
Dans la "collec" des sommets depuis Grenoble, le pic St-Michel est incontournable. Voyant ce beau temps (non annoncé), je cherche une idée pour la fin de journée et c'est finalement vers 16h15 que je démarre à vélo de la maison. Pour cette fois, malgré mon vélo de m... avec tous ses défauts (VTT bas de gamme, "surlourd", roue arrière légèrement voilée, pneus lisses,...) je décide de monter en vélo jusqu'au pré du Four au-dessus de Claix. Je vais perdre du temps à la montée mais le retour sera simplissime. Il fait frais et j'arrive à bien faire dérouler la première partie : il me faut 30 minutes pour atteindre l'embranchement entre la route qui vient de Cossey et celle qui monte à St-Ange.
Les vraies difficultés commencent. Après avoir forcé dans la montée de Comboire, je décide de mouliner pour m'économiser. Si c'était à refaire, je laisserais le vélo vers 600 m d'altitude, à l'intersection avec le sentier mais pour l'heure, je pédale tant bien que mal et ça n'avance pas, commençant à regretter ce choix. Toutefois, le pic apparaît de temps en temps et il est beaucoup plus près que lorsque je le regarde depuis chez moi. Ca c'est encourageant. L'essentiel du parcours est à l'ombre et il fait limite frais. Il est 18h quand j'attaque la montée à pied après avoir cadenassé le vélo contre un sapin, avoir sorti les bâtons et mangé quelques biscuits. dans le cadre bucolique du pré du Four. Une petite pause ne fait pas de mal. Le départ est rude, les jambes sont lourdes mais au bout d'un moment, tout rentre dans l'ordre. La montée déroule et après la traversée qui rejoint l'aplomb du col de l'Arc où ça pinaille (plusieurs courtes redescentes), le sentier devient très efficace. L'alti reste calé entre 16 et 20m/min, ça commence à transpirer. Le vent me cueille au col de l'Arc où je poursuis sur le même rythme pour ne pas avoir froid. La lumière est splendide et c'est avec un certain plaisir que je foule le sommet. Je suis absolument seul avec le vent. Tout en bas, Grenoble commence à passer à l'ombre. Je trouve un petit coin relativement abrité, mange quelques biscuits, change de tee-shirt.
Après avoir fait quelques photos, je jette un coup d'oeil à la montre : il est 19h. On ne va pas moisir ici.
Je descends en courant jusqu'au vélo, effrayant aux passages quatre chevreuils sortis brouter dans la forêt en cette fin de journée. Le temps de fixer les bâtons sur le sac, mettre la polaire et le coupe-vent et feu vers le bas. La course est gagnée, je n'ai qu'à me laisser rouler. Moyennant deux ou trois coups de pédales dans la traversée vers Cossey, je dois arriver à Seyssins vers le golf sans aucun effort. Ensuite, les 10 minutes de piste cyclable sont à la portée de n'importe quel être humain même exténué. Donc c'est sûr, c'est gagné et si je crêve, j'ai une chambre de rechange (sur laquelle j'avais fait l'impasse en montant la dernière fois à Uriage pour la croix de Belledonne). Enfin, faudrait quand même pas crever deux fois... Je ne descends pas trop vite afin de ne pas prendre de risque : croiser une voiture sur cette petite route demande un peu de précision. Tout à coup, un bruit, un frottement. Que se passe-t-il ? Je gère le vélo qui part en vrille puis finis le cul par terre, heureusement sans dommage. Oula, la roue est vraiment voilée. Cette fois, elle est nase et c'est mort pour le retour.
Trois solutions s'offrent à moi :
1- finir la course en autonomie, à pied, vélo à la main. Si il y avait un défi à relever, je le ferais sans problème. Mais après la croix de Belledonne il y a 10 jours, le "Saint-Michel-depuis-la-maison" n'est en aucun cas un défi mais une course "facile" pour me faire plaisir. Je n'ai donc pas envie de me faire ch.... Cette solution est vite écartée.
2- abandonner le vélo et finir à pied. Cela ne me pose pas de problème physique mais de toutes façons, le retour ne sera pas "validé" et il faudra venir chercher le vélo en voiture le lendemain. Bof !
3- appeler un "taxi". Ce sera la solution de petit joueur rapidement adoptée.
Je poursuis la descente à pied, en traînant le vélo dont la roue racle à chaque tour, téléphone à la main, cherchant une bonne âme pour le dépannage. Tout le monde est occupé ce soir, ou alors je tombe sur les messageries. Pas de bol. Finalement, j'appelle Philippe (Peyre) qui habite tout près. Il accepte immédiatement. et sera mon dépanneur du jour. Durant le trajet voiture, on fait quelques projets pour l'automne. Un grand merci Philippe !