Prariond glacé
Publié le 26 Décembre 2010
Après deux jours de neige, il fait grand beau, c'est très tentant. Mais neige fraîche et vent ne font pas bon ménage en altitude. A tout ça, il faut ajouter un manque de sous-couche pour faire du ski de moyenne montagne. Une fois n'est pas coutume, je me décide à remonter les pistes des Houches. Au départ, il fait -12°C mais je me réchauffe rapidement car la montée est rapide. Elle emprunte tout le long un sentier balisé GR si bien que, malgré l'interdiction "officielle" de pratique du ski de randonnée (entre autres) sur le domaine de la station, je pense que mon itinéraire de montée est parfaitement "légal" même si je n'aime pas trop ce terme en montagne, synonyme pour moi de liberté absolue. Je rejoins le soleil en amont du col de Voza où la vue s'ouvre sur les massif du Mont-Blanc et la Verte.
Il fait de plus en plus froid et, une fois arrivé sur le plateau sommital, le vent fait son apparition. Il n'est pas très fort mais à quelque chose comme -15°C (si ce n'est pas moins), un vent à 30 km/h mais chuter la température ressentie de plusieurs degrés. C'est ce qu'on appelle le "windchill". Il existe des tableaux de conversions pour se faire une idée. Par exemple, 30 km/h de vent par -15°C donne la même sensation que s'il faisait -26°C sans vent.Bien sûr, cette association créée des paysages superbes dont on ne se lasse pas.
Bionnassay et Tricot fument. Il ne doit pas faire bon être là-haut, à 4000 m d'altitude. Bien que n'étant pas frileux, je trouve déjà que l'ambiance du Prariond est suffisante pour que l'on ne s'y attarde pas. Je prends quand même le temps du faire le tour du plateau et de prendre quelques photos.
Il n'y a pas grand monde sur les pistes mais je rencontre un groupe de l'ESF avec de jeunes enfants (le secteur est idéal pour apprendre) : 5 ans tout au plus pour les plus âgés. Avec les conditions qui règnent, je suis un peu surpris de les voir évoluer ici quand on sait à quel point les enfants sont sensibles au froid et souvent pas très bien équipés pour résister. D'ailleurs, je n'ai pas trop le temps de me poser toutes ces questions car le petit groupe se dirige illico presto vers le bar d'altitude.Pour ma part, je ne sens plus mes doigts et je n'ai donc plus à faire ici. La suite de la journée en famille m'attend. Je dévale donc à grande vitesse les pistes de descente (le GR est trop boisé pour permettre le ski avec le faible enneigement actuel) et arrive à la voiture où, je peux enfin fermer la porte du congélateur.