Pyramide : deux couloirs sinon rien
Publié le 2 Avril 2011
Envie d'Oisans, envie d'altitude, envie de pente. Trois critères qui font qu'avec Thibaut et Marco, nous attaquons à 7h du mat au petit jour depuis le hameau du Casset, au-dessus de Serre-Chevalier, encore à moitié endormi. Le soleil nous surprend au pied du fameaux couloir Davin et ses cousins.
L'approche est assez longue et ne dénivelle pas beaucoup mais on connait bien et elle est rondement menée.
Arrivés sur les moraines d'Arsine, surprise : un gars est déjà engagé à mi-hauteur du couloir convoité : "la banane de gauche". Il a une bonne heure d'avance sur nous.
Deux autres sont aussi au pied du couloir. On poursuit en se disant que si c'est trop chargé, on fera un autre couloir parallèle. A l'attaque, Marco met le turbo dans les traces du premier et la seconde cordée est dépassée.
Au final, nous n'arrivons que quelques minutes après le leader que nous remercions pour la trace. Il lui revient bien sûr la primeur de la descente.Il n'est que 10h15 et nous entrevoyons la possibilité de respecter notre timing (14h à Grenoble) en enchaînant un second couloir.
Nous laissons le premier prendre de l'avance puis attaquons à notre tour. La neige est très bonne en haut, un peu plus dense au milieu du couloir qui est aussi plus étroit.
La descente est rapide et nous voilà déjà à la bifurcation d'avec le couloir central. Une petite hésitation puis nous repartons vers le haut. Une fois de plus, Marco se colle à la trace.
C'est un peu plus fatigant : on a déjà 2000 dans les pattes et en plus, il faut tracer. Mais le sourire est là : la neige est excellente et on remonte ce beau billard jusqu'à la corniche sommitale.
La précédente ne nous avait pas laissés passer. Cette fois, il y a deux faiblesses et nous ne nous priverons ni du soleil, ni du panorama au sommet.
Bain de soleil face au Pelvoux. A droite, le vide-ordure dans lequel nous allons nous jeter avec enthousiasme.
L'entrée dans le couloir est assez technique. A cause de la corniche, il faut négocier une "petite" pente à 55° mais la neige est excellente.
Ensuite ? Ben y'a plus qu'à poser des courbes jusqu'en bas. Avec ces conditions de neige, le ski de pente en est presque "facile", d'autant que la pente n'est pas non plus extrême ici. On est en moyenne dans du 45° avec seulement quelques virages à 50° sous les corniches sommitales ou sur des contre-pentes volontairement dénichées.
J'avais réalisé le couloir de droite en avril 2000 et n'était pas revenu skier ses voisins. Voilà qui devrait être fait avec ce beau doublé.
Dans la partie inférieure, nous rendons visite à la gorge centrale en excellentes conditions. Petite pause sur les moraines pour admirer le plat du jour : une belle moisson de pentes.
Et pour finir, une petite image sur le reste de la descente (1200 m sur les 2000 quand même !), prise à la volée parce qu'on n'a pas trop eu le temps de s'arrêter : des bonnes conditions de neige jusqu'à 2000 m d'altitude, les 500 restants étant, comme souvent à cette époque de l'année du "COP", du ski "comme on peut" dans une neige pourrie.
Merci l'Oisans pour cette belle matinée en montagne.