Qu'il est beau mon pays !
Publié le 31 Octobre 2011
C'est ainsi que l'on pourrait s'exclamer en arrivant sur ce plateau lacustre même si on y est déjà venu cent fois.
Avec l'automne bien installé, on y est même seul ce qui n'est pas possible à la belle saison sur ce site ultra fréquenté à juste titre. Avec Dan, on se dirige sur un éperon de granit sur lequel six longueurs ont été équipées : quatre longueurs superposées et deux variantes en première et dernière, au choix.
L'idée du jour est de ratisser le secteur alors après avoir gravi la ligne de base, facile (5a max) mais très belle, on remet ça dans la variante sommitale en 6a+, qui ne vaut finalement "que" 6a mais sans pourtant être inintéressante. C'est au contraire la plus belle longueur de cet éperon. Avec un peu de passage, le pied décisif sera encore un peu plus délichénisé et deviendra un peu moins aléatoire.
De la voie, la vue sur le plateau des Sept-Laux et le groupe du rocher Blanc est splendide. Retour aux sacs en quatre rappels et c'est reparti en direction d'une autre falaise toute proche où une longueur en 6a (qui attend une suite paraît-il) a été équipée. Je m'y emploie mais après avoir décoté le 6a+ de la précédente, je recote celui-ci sans hésiter. C'est du granit très spécifique, assez athlétique mais avec de retoutables placements de pied. Une très belle longueur assurément mais qui ne vaut pas moins que 6b à mon humble avis, pas moins...
Sur la gauche de la face, une autre voie de deux longueurs nous attend : "qu'il est beau mon pays" attaque par une longueur en 5b dont seul le départ demande un peu de détermination, la suite étant très facile sur une dalle couchée magnifique.
La toute dernière longueur sera le clou de la journée sur un granit d'une rare beauté (si si ça existe bel et bien en Belledonne), un 5c d'anthologie (si l'on sort à droite du dernier goujon dans le mouillé comme c'était aujourd'hui sinon 6a+ en prenant à gauche dans le sec) de 45 m. On a bien écumé le coin qui réserve encore du potentiel et on s'est fait plaisir.
Deux jours consécutifs d'escalade d'un niveau modeste mais qui rappellent que le plaisir d'être là dépasse les chiffres et les cotations et que la cordée est toute autant une assurance vitale qu'un partage.