Sambuis - Olle - Dulong de Rosnay. 3 novembre 2010
Publié le 3 Novembre 2010
Cette année, les Alpes du sud sont les premières gâtées par la neige. Si l'enneigement moyen d'une saison est supérieur dans nos Alpes dauphinoises par rapport aux contrées sudistes, la parité semble respectée quant à l'ouverture de la saison. Cest tantôt dans le sud, tantôt chez nous que l'on peut commencer à skier en premier. Cette année, la neige est en avance, surtout au sud donc. Mais pas question de faire deux heures ou plus de bagnole, ni de faire du ski-caillou pour dire d'ouvrir le bal 2010-2011. Après étude des possibilités autour de Grenoble, nous décidons de profiter des tous derniers jours de l'ouverture des cols du Glandon et de la croix de Fer qui permettent d'atteindre l'altitude de 2000 m en voiture. Ces cols fermant à la fin de la première semaine de novembre en général, les jours sont comptés. Il est probable que le mauvais temps annoncé pour dimanche vienne mettre un terme à l'entretien de cette route. L'idée est de profiter de la pluie tombée jusque vers 2300 m et du regel afin de ne pas toucher en partie basse. Au-dessus, en restant dans les talwegs, l'enneigement devrait être suffisant. Autre avantage que de rester en Belledonne : les dernières chutes ayant été limitées, on devrait également limiter le risque d'avalanche.
Le beau temps est de la partie et après un court portage, nous voici dans la combe de la Croix. L'enneigement est suffisant à partir de 2000 m. L'arrivée au lac de la Croix en cours de regel est splendide.
Nous nous dirigeons vers le col de la Sambuis puis à gauche vers la crête dominant le versant Allevard. Nous stoppons sur une bosse sans nom coté 2670 m sur la carte, presque aussi donc que le sommet du Sambuis. Face au bec d'Arguille, la première descente s'annonce en neige transformée. Près de 600 m de neige de printemps nous amène au plan des Trois Eaux où nous remettons les peaux. Cette fois, direction plein sud (donc dans la pente nord) où nous cheminons en direction du glacier de l'Argentière. Après un premier raidillon, nous prenons pied dans un talweg. C'est dans ce talweg, où nous aurons la seule portion de neige de qualité moyenne de la journée. Entre 2300 et 2400 m en effet, nous sommes dans la zone de transition entre les récentes pluies et les chutes de neige. Pas assez humidifiée, pas assez sèche : la neige est donc un peu croûtée. Au pied du glacier de l'Argentière, place à la neige froide ; une neige tassée poudreuse sur environ 10 cm. Ca va être un régal à la descente. Sous le regard du Sambuis et du rocher Badon, nous progressons dans cette face nord qui a un aspect hivernal avec probablement au moins un mètre de neige de l'automne posée sur le glacier. Je propose à Nico (en fait je ne propose rien, comme je trace, je choisis !) d'aller à l'aiguille d'Olle par le couloir nord-ouest que je n'ai jamais fait. Au pied du couloir, j'attaque la trace à pied dans 40 cm de poudre. On retrouverait presque "l'ambiance des grands jours" si ce n'est la pente qui a du mal à dépasser les 40°. Un bon premier chalage pour cette première (belle) sortie de la saison de ski 2010-2011. Dans les derniers mètres, la neige fait place aux cailloux. normal, c'est le début de saison et je savais qu'on ne pourrait partir que de l'arête et pas du sommet. Les 30 derniers mètres sur l'arête ne seront donc pas skiés. A la descente, il ne faut qu'une poignée de secondes pour avaler le couloir et pour quelques secondes de plus, on se retrouve déjà 400 mètres plus bas sur le replat tout en bas du glacier.
Après une petite pause bouffe, nous remettons encore une fois les peaux pour profiter de cette bonne neige et rejoindre le col Dulong de Rosnay. 250 m de déniv supplémentaires, portant à 1800 le total de la sortie. Ca ira pour une reprise bien que la forme et l'envie pousseraient à poursuivre jusqu'à la nuit.
La descente se passe de commentaires. Quelques secondes et le glacier est avalé.
On poursuit vers l'aval sous une belle lumière.
Comme prévu grâce à la neige humidifiée gelée (du très bon ski), on arrive jusqu'à 2000 m en touchant à peine sur la fin et encore, de manière superficielle. Un peu de portage au soleil et c'est le retour au col. Des débuts de saison comme ça, on en redemande.