Terrain miné

Publié le 9 Mars 2013

Dans la réédition du Toponeige Queyras (un livre à avoir absolument dans sa bibliothèque), le Paneyron a été ramené à la cotation 1.2. Louis Volle nous avait prévenu : il faut bien préciser en commentaire que cette cotation est à considérer en neige de printemps (explications : le niveau 1 est le niveau d'initiation qui ne concerne pas que la pente mais aussi le dénivelé total et le faible risque de dangers notamment avalanches). "En mode hivernal par conditions douteuses, il est quasi impossible de ne pas s'exposer". Nous voilà donc partis pour le vérifier. Des plaques sont parties de partout, un "wouf" à chaque plat. Normalement, nous devrions buter ou alors forcer le passage ce que j'ai appris à ne plus faire depuis quelques années (mais personne n'est parfait).

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Au premier coup de cul, ça sent mauvais. La moindre bosse est douteuse. Raison insuffisante pour qu'il n'y ait pas la moindre trace (la vraie raison c'est qu'on est au col de Vars et non en Chartreuse) mais suffisante pour que l'on rebrousse chemin. Heureusement, on a un peu de bouteille et dès le départ, on avait imaginé comment louvoyer sans s'exposer jusque sous la pente terminale.

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Il faut donc contourner les pièges, changer de croupe, de talweg, éviter d'être dominé par des pentes trop hautes... Je préfère des journées à la nivologie "safe" mais ce petit jeu n'est pas pour me déplaire d'autant qu'en traçant, je trouve à chaque fois une solution qui me paraît impeccable.

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Le tout sous un franc soleil (48h en Ubaye pour finir par le voir, les Alpes du soleil, tu parles !) et dans une solitude absolue. On débouche sur le plateau 150 m sous le sommet. La pente terminale n'inspire pas. Pour l'un comme pour l'autre c'est niet. Demi-tour en allant voir plus au sud au cas où. Une courte traversée horizontale et on rejoint le pied de la pente terminale orientée sud-ouest. La neige est dure, surmontée de 10 cm de fraîche. Petit coup de bol qui nous permettra d'atteindre le sommet.

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Et alors ? Tout le monde a raison. Le topo(neige) parce que le Paneyron, c'est safe uniquement en conditions de printemps ; sinon, on (et surtout quelqu'un de peu expérimenté) a toute les chances de se mettre dans (ou/et sous) des pentes qui peuvent partir (et qui partent régulièrement). Louis qui m'avait mis en garde. Nous d'avoir poursuivi sans obstination mais en observant le terrain. Nous encore pour avoir saisi l'opportunité de cette belle descente, nickel en skis de 99 au patin (j'ai pris le temps de faire une image à la descente sinon, ce fut d'une seule traite), un peu moins avec les 82 du gros Jojo.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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